À trois jours des Jeux olympiques de Vancouver, en 2010, le rêve olympique de Jeffrey Frisch, de Mont-Tremblant, s'est écroulé. Une chute, le ligament croisé antérieur d'un genou arraché, et les Jeux à la maison plutôt que sur les pistes de Whistler avec l'équipe canadienne.

«J'étais en petits morceaux», a raconté Frisch, qui compétitionne à Lake Louise sur invitation de l'équipe canadienne, mais de façon indépendante, en défrayant ses dépenses, comme il le fait depuis le début de la saison 2011-2012 sur les coupes Nor-Am et d'Europe.

Le montant de la facture, qu'il règle tant bien que mal grâce à l'extrême générosité de ses commanditaires et amis: 30 000$ par année. «Sans eux, il me serait impossible de poursuivre mon rêve. Certains me disent d'abandonner, qu'à 28 ans, il est trop tard, mais je veux faire partie de l'équipe canadienne et courir sur la Coupe du monde depuis que je suis tout petit. Je sais que je suis capable de revenir et je vais mettre tout en oeuvre pour y arriver», dit-il.

Diplomate et stratège, Jeffrey ne commente pas volontiers les raisons pour lesquelles l'équipe canadienne ne lui a pas donné la chance de revenir en son sein après sa blessure. Il esquisse un sourire et hausse les épaules lorsqu'on l'interroge sur le sujet. «Je suis heureux d'être ici», glisse-t-il.

Malgré l'invitation, le rejeton du programme de compétition de Mont-Tremblant a dû gagner ses galons. Il a obtenu la chance de courir dans la descente d'aujourd'hui en battant Morgan Pridy, 22 ans, lors de la deuxième séance d'entraînement, présentée jeudi.

Il doit une partie de ce succès à Yan Hudec, membre l'équipe nationale ayant lui aussi vécu des temps de vaches maigres après une blessure, qui a lancé un programme de soutien aux athlètes comme Frisch, en puisant les quelque 10 000$ qu'il offre par tête à même ses propres ressources.