«Dans la vie, il n'y a rien qui vient facilement...» Julien Cousineau sait de quoi il parle. Le skieur de Lachute subira bientôt une cinquième opération en huit ans. Pas de quoi s'apitoyer sur son sort. Il veut revenir la saison prochaine, plus fort que jamais.

Cousineau s'est déchiré le ligament croisé antérieur gauche, dimanche, au slalom de la Coupe du monde d'Adelboden, en Suisse. La neige était molle, il était un peu déséquilibré et ses carres ont trop mordu. «J'ai senti mon genou lâcher et je me suis laissé tomber, a-t-il dit. J'étais pas mal sûr que mon ligament n'était plus là!»

En 2004, il a subi la même blessure au genou droit. Ses deux saisons suivantes ont été interrompues prématurément par des chirurgies au genou gauche. Au printemps 2010, c'est une épaule endommagée qui l'a mené sur la table d'opération.

«Ça fait partie du sport, on n'a pas le choix», a dit Cousineau en entrevue téléphonique, hier. «C'est une embûche parmi tant d'autres. Je suis déjà passé à travers d'une couple, ce n'est pas ça qui va m'empêcher de revenir!»

Cousineau était dans le train entre Toronto et London, où il devait rencontrer le chirurgien de l'équipe canadienne pour un examen plus poussé de son genou. Il s'attend à être opéré demain ou la semaine prochaine.

Sa saison est terminée et le travail de rééducation prendra six mois. «Ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable, mais ce sont les risques qu'on doit prendre si on veut gagner et aller vite.»

Le ton est résigné, mais déterminé. Cousineau, qui aura 31 ans la semaine prochaine, se voit concourir au moins jusqu'aux Jeux olympiques de Sotchi, en 2014. «Peut-être d'autres Jeux olympiques ensuite si ça va bien. On peut bien produire jusqu'à 37-38 ans.»

Il cite l'exemple du Croate Ivica Kostelic, qui a subi une demi-douzaine d'interventions aux genoux avant de gagner le grand globe de cristal l'hiver dernier. Le slalomeur québécois y voit même une occasion d'améliorer certaines facettes, comme ses facultés cardiovasculaires, une de ses «faiblesses». «En même temps, peut-être que je pourrai me reposer et faire en sorte que mon corps suive encore plus longtemps!»

Huitième aux Jeux de Vancouver, cinquième aux Mondiaux de Garmisch-Partenkirchen en février, Cousineau vient de connaître les deux meilleures saisons de sa carrière. Après un entraînement estival des plus fructueux - «mon meilleur ski à vie» -, il a connu une baisse de régime à la reprise. Il n'a fini que deux courses en cinq départs - 17e à Beaver Creek et 15e à Flachau - et il comptait sur Adelboden pour se remettre sur la bonne voie.

«Ça commençait à revenir à l'entraînement. Mon niveau est là. J'ai l'intention de revenir plus fort l'an prochain.»