François Bourque rechaussera-t-il les skis? Neuf mois après une sérieuse blessure à un genou, sa troisième en trois saisons, le talentueux skieur réfléchit toujours à son avenir.

À l'aube de la nouvelle saison, qui s'amorce ce week-end avec les traditionnels géants de Sölden, Canada Alpin indique qu'aux dernières nouvelles, le programme de rééducation de Bourque «progressait bien», sans pouvoir en dire davantage.

Chose certaine, Bourque ne sera pas au départ à Sölden. «Ça n'a jamais été dans les plans», a précisé Robert Rousselle, directeur, affaires sportives, de l'équipe canadienne, en entrevue la semaine dernière.

Sans nouvelles récentes, Rousselle prévoit s'entretenir avec son skieur très prochainement. Bourque, qui aura 27 ans le mois prochain, fait toujours partie des plans de l'équipe, qui le soutient en conséquence.

Dans un monde idéal, le Gaspésien d'origine reprendrait l'entraînement sur neige cet automne. En cette saison sans Jeux olympiques ni Mondiaux, le mot d'ordre est cependant la patience pour les athlètes blessés. À cette prudence s'ajoute pour Bourque une réflexion plus profonde sur son avenir dans le sport.

«François veut évaluer tous les angles avant de rembarquer sur une paire de skis, a expliqué Rousselle. Tout allait bien la saison dernière, il était clairement sur la bonne voie, puis boum, un autre genou. Il est en train de voir si ça vaut le coût de refaire le même processus, de réfléchir à son avenir. Sur le plan personnel, il doit aussi penser à avoir une bonne qualité de vie. Il veut juste s'assurer que s'il se rembarque là-dedans, il fait la bonne affaire.»

Ça se comprend considérant ce que Bourque a vécu depuis trois ans.

28 novembre 2008: il se déchire le ligament croisé antérieur du genou gauche sur une chute lors d'un échauffement à la veille de la première descente de la saison à la Coupe du monde de Lake Louise.

18 décembre 2009: à peine revenu à la compétition, il se défait le même genou sur une banale réception de saut vers la fin du super-G de Val Gardena. Cette blessure lui fait rater les Jeux olympiques de Vancouver.

6 janvier 2011: deux semaines après avoir réalisé son premier top 20 en près de trois ans, il s'entraîne en slalom géant dans la région de Kirchberg, en Autriche, quand il sent un craquement dans son genou gauche. Le diagnostic confirme ses craintes: il doit se soumettre à une troisième opération pour réparer son ligament croisé antérieur gauche.

Sauf erreur, Bourque, quatrième aux JO de Turin et cinquième au monde en géant en 2007, n'a pas accordé d'entrevue depuis cette troisième blessure grave en moins de 26 mois. Le mois dernier, à la suite de demandes répétées de La Presse, un relationniste de l'équipe a fait savoir que le spécialiste du slalom géant, qui poursuit sa rééducation chez lui à Québec, ne souhaitait pas parler davantage.

Son coéquipier Jean-Philippe Roy, qui a lui aussi dû surmonter son lot de blessures (voir autre texte), ne s'attend pas à le revoir avec un dossard cet hiver. «C'est sûr qu'il ne fera pas de course cette année», a dit Roy.

«François devra passer à travers toutes les évaluations physiques, réussir tous les tests médicaux, avant de recevoir le feu vert pour retourner sur la neige, a souligné le directeur Rousselle. Il n'en est pas encore là.»