«Y avait des Canadiens dans la course?» La dame ne faisait pas de sarcasme. Comme des milliers de ses compatriotes suisses, elle retraitait vers le petit village de Wengen après la 81e descente du Lauberhorn, samedi. Un peu déçue que Didier Cuche et Carlo Janka, les deux favoris locaux, aient été battus par Klaus Kroell, un satané Autrichien.

Ça se comprend qu'elle n'ait pas remarqué la présence des skieurs canadiens. Ils n'étaient que deux au départ et ils ont été discrets.

Habituellement très à l'aise sur les pentes du mythique Lauberhorn (deux fois sur le podium et une fois cinquième depuis 2008), Manuel Osborne-Paradis a cette fois été repoussé au 23e rang, à 2,76 secondes du gagnant. Déçu, il s'interrogeait sur ses dispositions mentales depuis son arrivée à Wengen. «Après trois années de succès ici, c'est facile de ne pas être autant d'attaque, a relevé le Britanno-Colombien. Je devrai revenir ici avec une meilleure approche, un meilleur plan de match, dès le début de la semaine.»

Jan Hudec a fait un peu mieux: 21e à 2,74 secondes. Mais l'Albertain de 29 ans a accroché sa main droite dans une ornière à l'avant-dernier virage. À 70 km/h, ç'a eu l'effet d'un coup de poing dans le ciment. Fracture du troisième métatarse. Il devait être opéré hier à Zürich ou Innsbruck.

Une autre tuile pour l'équipe masculine de vitesse, déjà privée d'Erik Guay (dos), Robbie Dixon (commotion), François Bourque (genou) et Louis-Pierre Hélie (genou). Sans compter le champion du monde de descente John Kucera, victime d'une double fracture à une jambe en novembre 2009, et qui vient tout juste de retrouver le groupe décimé en Europe. À trois semaines des Mondiaux de Garmisch-Partenkirchen, les Canadian Cowboys, le surnom qu'il se sont donné, ont moins fière allure.

Hudec, déjà hypothéqué par des blessures multiples dans le passé, espère néanmoins prendre le départ à Kitzbühel cette semaine. «À ce que je sache, on n'a pas à utiliser beaucoup les bâtons là-bas...»