Les skieurs de vitesse monopolisent l'attention depuis quelques années au Canada. Serait-ce au tour des techniciens?

Marie-Michèle Gagnon et Julien Cousineau ont failli passer à l'histoire, dimanche, en Europe. En moins d'une demi-heure, les deux Québécois sont venus près de monter sur le podium en Coupe du monde. La première a fini cinquième du slalom géant de Saint-Moritz. Le second a obtenu le même classement au slalom de Val d'Isère. Dans les deux cas, il s'agit d'un meilleur résultat à vie.

«Je suis vraiment surprise d'accomplir ça aujourd'hui», a confié Gagnon, neuvième du géant de Cortina il y a près de deux ans.

Sa dernière sortie en géant, à Aspen, le mois dernier, n'avait pas été concluante. Elle avait enregistré le 33e temps de la première manche. «J'avais un petit doute ce matin, a enchaîné la skieuse de 21 ans. Je me demandais si j'allais être capable de retourner dans le top 30. Je savais que je devais changer mon approche.»

Quatorzième de la manche initiale en dépit de son dossard 36, Gagnon a attaqué le parcours comme jamais à la reprise. L'athlète de Lac-Etchemin a réussi le troisième temps, délogeant même Lindsey Vonn pour prendre momentanément la tête. «À Sölden, j'étais arrivée deuxième aussi, a-t-elle rappelé. J'ai vraiment attaqué. J'aime ça tout donner en deuxième manche. Je suis la reine des deuxième manches!»

Tessa Worley a remporté la course par un centième, un deuxième succès consécutif par la même marge pour la petite Française. Gagnon, qui marque des points dans une cinquième course sur six, a fini à 48 centièmes du podium. Sa coéquipière Marie-Pier Préfontaine, 22 ans, a pris le 24e rang, le meilleur classement de sa carrière.

Après sa course, Gagnon a eu juste assez de temps pour voir sur un écran de télé son compatriote Julien Cousineau réaliser son propre numéro à Val d'Isère. Cinquième de la manche initiale, le vétéran de Lachute a maintenu la cadence sur l'exigeant deuxième parcours tracé sur la Face de Bellevarde.

«Je suis super content, mais c'est sûr que je voulais vraiment être sur le podium aujourd'hui», a commenté Cousineau, qui a raté son coup par 57 centièmes. «Ce n'était pas évident avec la piste, qui s'était dégradée pas mal en deuxième manche. Il faisait vraiment noir. C'était difficile pour nous de bien skier. Malgré tout, j'ai attaqué, j'ai prix des risques. J'ai fait exactement ce que je voulais. Malheureusement, j'ai fait deux erreurs de trop.»

Cousineau a égalé le meilleur résultat de sa carrière. À ses sept derniers slaloms de Coupe du monde, il s'est classé six fois dans le top 10. «Je me bats pour le podium à chaque course, a souligné l'athlète de 29 ans. Je suis cinquième au monde, je ne peux pas être déçu. Tout le monde ici veut gagner. Il y a 70 coureurs à battre. Ce n'est pas une job facile.»

Cinq slalomeurs canadiens ont atteint la deuxième manche, un record et un sommet national à Val d'Isère. Trevor White a pris le 12e rang de l'épreuve remportée par le jeune Autrichien Marcel Hirscher, tandis que Michael Janyk, Patrick Biggs et Brad Spence n'ont pas complété la manche ultime.

«On est en train de faire tourner les têtes partout en Coupe du monde, a affirmé Cousineau. Quand tu regardes le ski à la télé, on parle beaucoup de nous. On a une sacrée équipe.»