C'est une lutte à la dernière porte qui opposera l'Autrichien Reinfried Herbst et le Français Julien Lizeroux, dimanche à Kranjska Gora pour l'avant-dernier slalom de la Coupe du monde de ski alpin, alors que trois points seulement séparent les deux hommes, aux trajectoires différentes.

Lors des trois victoires saisonnières de Herbst (Levi, Alta Badia, Schladming), Lizeroux était en retrait. Et quand le Français a brillé (victoire à Adelboden, 2e à Kitzbühel), l'Autrichien était éliminé.

Dans ce «mano à mano», qui trouvera probablement sa conclusion le 14 mars lors des finales à Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne, Herbst mène 3 rounds à un mais, aux points, son avance est minime.

C'est que le double médaillé d'argent des Mondiaux 2009 (super-combiné et slalom) possède une vertu rare entre les portes serrées: il ne sort pratiquement jamais.

«Cela fait trois ans (depuis le 4 mars 2007 à Kranjska Gora). On peut dire que je me laisse un peu plus de marge mais, de temps en temps, je prends beaucoup de risques», explique le Savoyard.

«Cette régularité tient à mon état d'esprit et au fait que je me rattrape dans des situations délicates, comme à Schladming», souligne-t-il.



Reconnaissance


Son secret? «Je ne suis pas au départ en me disant: il faut que j'arrive en bas. Mais: il faut que je performe. Comme j'ai fait une reconnaissance méticuleuse, je sais où je vais mettre les pieds. C'est un des paramètres de la performance, avec le travail».

Herbst, lui, a montré plus de fragilité. Deux exemples en janvier: largement en tête à Zagreb et à Kitzbühel, à l'issue de la manche initiale, il s'est délité sur le second parcours.

«À Schladming, où j'étais 2e de la 1re manche, j'ai montré que je pouvais résister à la pression», rétorque pourtant le double vainqueur de l'enfer de Schladming (2009/2010), à domicile il est vrai.

Calculer? L'un et l'autre s'accordent pour reconnaître que «ce serait un signe de non intelligence». «Si on ne s'engage pas, on ne gagne pas le globe. Je ne vais pas changer ma tactique, un compromis qui fonctionne. Mais elle peut aussi ne plus fonctionner», insiste Lizeroux.

Septième à Schladming et vainqueur l'an dernier sur la Podkoren de Kranjska Gora, le Français ne se considère pourtant pas en pays conquis dimanche.

«Je crois simplement que ce sera une toute autre course (par rapport à Schladming). Les conditions seront différentes, la forme sera différente aussi. C'est la dernière classique du mois de janvier», rappelle Julien Lizeroux.