L'exclusion du Bélarusse Anton Kushnir de la finale des sauts en ski acrobatique laisse toute la place aux 12 compétiteurs qui prendront part à la finale, jeudi, à Cypress Mountain, dont les Canadiens Steve Omischl, Warren Shouldice et Kyle Nissen.

Kushnir, qui a dominé le circuit de la Coupe du monde cette saison, remportant les globes de cristal des sauts et du classement général en ski acrobatique, a complètement raté son atterrissage sur son deuxième saut de qualification, lundi.

Meneur à l'issue de la première ronde avec 125,89 points, Kushnir semblait en voie de conserver son statut de meneur jusqu'à ce qu'il touche la zone d'atterrissage. Il a alors perdu son ski droit, ce qui l'a évidemment empêché d'atterrir proprement. Il s'est finalement classé au 15e rang.

Le Bélarusse n'est pas le seul gros nom à avoir raté sa qualification. Le Chinois Han Xiaopeng, médaillé d'or en 2006, a chuté lors de son deuxième saut et ne pourra défendre son titre olympique.

En plus des trois Canadiens, trois Chinois (Zhongqing Liu, Quangpu Qi et Zongyang Jia), trois Bélarusses (Timotei Slivets, Alexei Grishin et Dmitri Dashinski, médaillé d'argent à Turin), deux Américains (Jeret Peterson et Ryan St. Onge, champion du monde en titre) et le jeune Suisse Thomas Lambert tenteront de grimper sur la plus haute marche du podium.

Du nombre, le Chinois Qi fait maintenant figure de favori, lui qui a terminé deuxième au classement de la Coupe du monde cette saison. Mais comme Jia, St. Onge et Lambert ont dominé les qualifications, il ne faut les sortir de l'équation trop rapidement, comme les Canadiens.

Omischl sera particulièrement à surveiller ce jeudi. Grand favori des Jeux de Turin, il avait parié sur un saut difficile qui lui donnait du fil à retordre cette saison-là et avait raté sa qualification, en route vers une 20e place.

Cette erreur tactique l'a hanté au cours des quatre dernières années. Après avoir remporté quatre globes de cristal au cours des cinq dernières saisons, toute sa préparation a été axée sur une médaille olympique. Il sera intéressant de voir si Omischl pourra relever le défi, lui qui a déjà annoncé sa retraite imminente.

«Le but, lundi, c'était d'obtenir notre billet d'entrée, a-t-il dit. Maintenant, on l'a vu avec ce qui est arrivé à Anton, ce sont les Olympiques et tout peut se produire. Mais on ne peut contrôler ce que nos adversaires feront, alors je ne m'appliquerai qu'à prendre une bonne envolée et réussir mon atterrissage.»

Nissen et Shouldice, cinquième et sixième des Jeux de Turin, en sont probablement à leur chant du cygne et voudront assurément terminer leur carrière en beauté.

Pour Nicolas Fontaine, entraîneur au sein de l'équipe nationale, les hommes devront amorcer la compétition en force, et réaliser un excellent premier saut s'ils espèrent mettre fin à la disette qui dure depuis les Jeux de Lillehammer, en 1994. Philippe Laroche et Lloyd Langlois avaient alors remporté l'argent et l'or, les dernières médailles canadiennes du côté masculin.

«J'étais aussi nerveux que si j'avais moi-même sauté, a raconté Fontaine en entrevue. Ça va prendre tout un premier saut, question de faire immédiatement bonne impression auprès des juges. C'est la stratégie à adopter quand on saute parmi les premiers», a-t-il expliqué.

Nissen sera le premier à se lancer, du quatrième rang, suivi d'Omischl. Shouldice sautera septième.