Erik Guay avait raison quand il répétait à qui voulait l'entendre que ses excellents résultats à l'entraînement n'étaient pas significatifs. Le skieur de Mont-Tremblant a fini 44e de la descente à la Coupe du monde de Lake Louise, samedi après-midi.

Hésitant de haut en bas, le champion du monde de la spécialité a franchi la Men's Olympic Downhill en 1 m49s42, cédant 2,14 secondes au gagnant, le Suisse Didier Cuche.

Si l'écart avec le gagnant n'est pas énorme, Guay n'avait jamais terminé aussi loin d'une descente de Coupe du monde depuis sa 51e place à Beaver Creek en 2002. Il avait alors 21 ans.

Après un été loin des pentes pour prendre soin de son dos capricieux, Guay ne s'attendait pas à des miracles pour cette première course de la saison. «Je savais que mon ski était inconstant», a-t-il souligné. «Il y a eu des journées au Colorado où j'étais très loin et il y a aussi eu de bonnes journées comme on l'a vu cette semaine. Mais le ski sur commande n'est pas là en ce moment.»

Ses cinquième et deuxième places aux entraînements chronométrés de jeudi et vendredi avaient créé des attentes dans le public et les médias. «Ça te met de la pression un peu, mais moi j'essaie de ne pas trop y penser, a dit Guay. C'est la vie. En fait, je sentais que j'étais relax au départ, il n'y avait pas de stress.»

L'athlète de 30 ans ne pouvait identifier un secteur précis où les choses se sont mises à mal tourner. «Je n'ai pas mal skié, mais je ne créais pas de vitesse dans les virages. J'étais un peu plus statique sur les carres. Je me faisais brasser un peu, j'étais moins fluide. Quand tu fais ça en partant d'en haut, ça finit par s'accumuler et ça donne un gros chiffre rendu en bas.»

Seule note positive, son dos ne l'a pas ennuyé. Guay prévoyait faire trois ou quatre descentes de ski libre avant le super-G de dimanche matin afin de retrouver ses marques. «Il faut que le ski soit constant, a-t-il insisté. Il faut que ce soit là tout le temps, à toutes les manches, à toutes les manches de ski libre. Je n'ai pas eu la course que je voulais, mais je sais que suis capable, je sais que c'est là. Je dois continuer à bâtir tranquillement.»

Si le peu d'entraînement sur neige a considérablement affecté Guay, ce ne fut manifestement pas le cas pour son compatriote Jan Hudec, auteur de la meilleure prestation canadienne avec une 12e place. Le vétéran Albertain, gagnant ici en 2007, a pris la bonne décision en prenant congé du dernier entraînement pour reposer son dos.

Deuxième à s'élancer, Hudec dit avoir eu de la difficulté à choisir sa trajectoire en raison de la neige fraîche qui s'était accumulée sur le parcours. Il croit avoir commis deux ou trois erreurs dans la section technique du milieu, ce qui l'a peut-être privé d'une place parmi les cinq premiers. «Tout bien considéré, j'ai connu l'une de mes meilleures courses à vie. C'était proche», a dit le skieur de 30 ans, 11e sur la même piste l'an dernier.

À sa première course depuis une commotion cérébrale subie en décembre 2010 à Bormio, Robbie Dixon, de Whistler, a fini vingt-cinquième.

Louis-Pierre Hélie, qui s'était blessé à un genou une journée avant Dixon, s'en voulait d'avoir raté une chance d'imiter son coéquipier. Le skieur de Berthierville a pris le 46e rang, à un dixième d'Erik Guay.

«J'ai skié solide, assez bien pour entrer dans le top-30. C'est juste que j'ai fait deux erreurs qui m'ont coûté assez cher», a analysé Hélie. Cinquante-huitième à s'élancer, il a dû composer avec les nombreuses ornières laissées par ses prédécesseurs sur la piste. «Je me suis fait aller le casque comme on dit!».