Les sports de glisse ont connu un développement spectaculaire depuis quelques années avec la multiplication des disciplines dites «extrêmes». Réfractaires aux règles et structures trop rigides, les adeptes du surf des neiges ne se sont pas moins donné un ensemble de compétitions très bien organisées.

Des duels amicaux dans les snowparks des centres locaux jusqu'aux Jeux olympiques ou aux X-Games, les riders peuvent se mettre en valeur. Peu de compétitions cernent toutefois aussi bien l'esprit de ce sport que le Ride Shakedown, une compétition qui fêtera son 10e anniversaire ce week-end au mont Saint-Sauveur.

Un groupe de 40 professionnels sera de la finale, samedi soir, avec notamment le Québécois Sébastien Toutant, déjà deux fois champion du Shakedown (2006 et 2009) et double médaillé aux récents X-Games d'Aspen. Le Canadien Mark McMorris, champion en 2010, et l'Américain Eric Willett seront également parmi les favoris. Pas moins de 80 amateurs tenteront vendredi de mériter l'une des trois places qualificatives pour la finale.

Créée par Brendan O'Dowd et Patryck Bernier, la compétition combine deux disciplines: le saut (Big Air) et le module de rampes (Rail) dans une formule souple et décontractée qui fait la plus grande joie des athlètes et du public.

«Les compétiteurs sont libres de choisir le moment qui leur convient pour faire leurs descentes, explique Bernier. Quand ils sont prêts, ils annoncent leur saut et les figures qu'ils feront et s'élancent sur la piste. Les amateurs avertis savent donc ce qui s'en vient et ils peuvent rapidement se faire une idée du classement du concurrent.

«De plus, le site du mont Saint-Sauveur est idéal, car la piste descend en diagonale, de gauche à droite, et elle offre une visibilité maximale aux spectateurs.»

Toutant, qui avait créé toute une surprise en 2006, à 13 ans, souligne que le niveau de la compétition est toujours plus élevé. «La progression est spectaculaire d'année en année, dit-il. Tout le monde peut réussir aujourd'hui des figures que nous n'étions que quelques-uns à tenter il y a quelques années. J'aimerais évidemment remporter une troisième victoire ici. La clé, ce sera d'être constant et d'éviter les erreurs.»

Spectaculaire

Très spectaculaire, la compétition n'a cessé de prendre de l'ampleur depuis 2002. Pas moins de 25 000 personnes y ont assisté l'an dernier et on attend une foule record ce week-end. L'accès au site est gratuit et une ambiance de happening règne du vendredi matin jusqu'à tard dans la nuit de samedi.

«Nous avons une bonne base d'amateurs qui nous sont fidèles année après année, souligne O'Dowd. La diffusion accrue du sport a aussi permis d'attirer une clientèle plus familiale qui apprécie les prouesses des athlètes.»

La formule a d'ailleurs fait des petits et l'équipe du Ride Shakedown coordonne maintenant aussi des événements aux États-Unis et en Allemagne. «Nous avons inauguré une compétition à Seattle en 2010, puis une autre à Garmish-Partenkirchen cette année, explique O'Dowd. La réponse des publics américains et allemands est très positive et nous étudions la possibilité d'ajouter une quatrième épreuve, l'an prochain, au Japon.»

Avec des bourses de 35 000$ (15 000$ au champion), le Ride Shakedown de Saint-Sauveur est déjà l'une des plus importantes épreuves des circuits professionnels de surf des neiges. Les commanditaires - qui occupent une place prépondérante dans cet univers - sont au rendez-vous et les médias s'y intéressent de plus en plus.

«Nous avons parcouru beaucoup de chemin depuis 10 ans, notre sport aussi, souligne O'Dowd. Et j'espère que nous progresserons autant dans les 10 prochaines années!»