Bode Miller, Hermann Maier et Didier Cuche: trois «oiseaux de proie» sont de sortie cette semaine à Beaver Creek pour fondre sur la fameuse «Birds of Prey», qui, sans être encore une classique, est une des pistes de descente les plus exigeantes du circuit.

Avant l'ombre de la Saslong à Val Gardena, la glace de la Stelvio à Bormio, l'interminable Lauberhorn à Wengen et la radicale Streif à Kitzbuehel, Beaver Creek ouvre la saison des grandes descentes, celles où les émotions sont magnifiées et les frayeurs amplifiées.

Miller, qui prétendra aussi à la victoire dès jeudi dans le super-combiné, Cuche et Maier, trois pilotes de haut vol, s'avancent comme des favoris possibles d'une descente qui s'annonce neigeuse, vendredi dans le Colorado.

Bode Miller: l'Américain a dominé le premier entraînement comme il avait dominé les entraînements à Lake Louise. Facile. Agile. Gracile. Il dit n'avoir fait qu'un seul jour d'entraînement spécifique à la descente à l'intersaison et affole pourtant les chronos. «Je connais bien cette piste, dit le skieur du New Hampshire. Il n'y a aucune surprise ici pour moi. C'est juste une question de sentir la neige et de voir à quel endroit faire passer ma ligne.» Pénalisé par les conditions à Lake Louise, Miller peut faire du globe de descente, qu'il n'a jamais remporté, un objectif majeur.

Didier Cuche: le Suisse a un sacré défi devant lui. Remporter un 3e globe de descente consécutif, exploit que seulement quatre hommes ont réussi: l'Autrichien Franz Klammer, le Suisse Franz Heinzer, le Français Luc Alphand et l'Autrichien Stefan Eberharter. Contrairement à Miller et Maier, Cuche n'a jamais gagné sur la «Birds of Prey». Il reste sur une 32e place à Lake Louise et zéro point dans sa besace, principalement à cause d'une course tronquée par le vent. «J'espère qu'ici ce sera une course fair play car c'est là qu'on voit la valeur des athlètes, dit-il.» Vite, il n'a déjà plus de temps à perdre.

Hermann Maier: Herminator est ressuscité ! Il a choisi Lake Louise et le super-G, la discipline qui a fait sa légende, pour revenir au tout premier plan, près de trois ans après son dernier succès en Coupe du monde et juste avant de retrouver son jardin des neiges de Beaver Creek, où il s'est imposé huit fois ! Sa confiance est au plus haut. Problème: l'ancien maçon de Flachau, bientôt 36 ans, a cassé ses chaussures avec lesquelles il a remporté le super-G canadien. Il s'en est aperçu mardi matin avant l'entraînement, lui qui a mis tellement de temps à trouver des bottes de course qui lui conviennent (après son accident de moto). Avec une autre paire, il a quand même signé le 5e temps de l'entraînement mardi, ex aequo avec Cuche, signe que l'homme est en forme et qu'il faudra compter sur lui, en super-G mais aussi peut-être en descente.