Pour la deuxième fois depuis le début de ce lock-out, la LNH et le syndicat des joueurs ont choisi de faire appel à des médiateurs pour tenter de régler leur différend. Pour la deuxième fois, les médiateurs ont fendu l'air.

La rencontre «secrète» de mercredi, qui s'est finalement déroulée au New Jersey, n'a pu permettre de rapprocher les deux parties, en guerre depuis la mi-septembre. Au final, les médiateurs du Federal Mediation and Concilion Service ont quitté les lieux sans que les représentants des deux parties ne puissent constater un semblant de progrès.

«Il n'y a rien de neuf à signaler, a fait savoir Bill Daly, numéro deux de la Ligue nationale, dans un courriel envoyé à La Presse. On se retrouve au même point que la semaine dernière.»

Les deux parties étaient au même endroit mercredi, mais ne se sont jamais rencontrées. Et les dirigeants de la Ligue nationale n'ont pas présenté de nouvelle offre. Selon ce qu'il a été possible d'apprendre, les médiateurs ont dans les faits demandé aux joueurs s'ils étaient prêts à accepter la dernière offre de la LNH. En coulisses, on raconte que cette offre serait du type «à prendre ou à laisser».

«Je ne sais pas si c'est à prendre ou à laisser, mais eux autres en tout cas, ils ne veulent pas céder, a commenté l'attaquant Mathieu Darche, lors d'une entrevue téléphonique mercredi soir. On va parler de nouveau aux médiateurs pour leur dire qu'on est exactement au même point.»

Les dirigeants de la LNH, comme l'a très bien indiqué le commissaire Gary Bettman, tiennent absolument à des concessions sur la durée des contrats accordés aux joueurs, sur la durée de la prochaine convention collective et sur le rachat des contrats par rapport au plafond salarial.

C'est à cause de ces trois points de contention que les rencontres de New York, la semaine dernière, ont échoué de façon spectaculaire même si Donald Fehr, patron du syndicat, avait laissé entendre que les deux parties se rapprochaient d'une entente.

Darche, qui était présent à la rencontre de médiation de mercredi en compagnie de 12 autres joueurs du circuit, doute fortement que le syndicat puisse accepter les exigences des dirigeants de la Ligue

«Je ne crois pas que les gars pourraient dire oui à ça, a-t-il répondu. Ça va être difficile de soumettre ces trois points-là à un vote.»

Rappelons que la ligue insiste pour une nouvelle convention collective de 10 ans, pour un maximum de cinq ans par contrat accordé, sept ans dans le cas des clubs qui tentent d'offrir une nouvelle entente à un des leurs. Les deux groupes sont aussi incapables de s'entendre sur le rachat des contrats existants.

Pour le moment, aucune autre rencontre n'est prévue entre les deux parties, et on peut présumer que le temps commence sérieusement à presser dans ce dossier. Gary Bettman a déjà fait savoir qu'il ne voulait pas d'une saison de moins de 48 matchs, ce qui signifierait qu'il ne reste encore que quelques semaines pour régler ce conflit.

> François Gagnon: Bettman et Fehr veulent-ils vraiment régler le conflit?