Est-ce que quelqu’un ici a déjà essayé de sortir de Montréal par le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine en pleine heure de pointe, ou à n’importe quelle heure, vraiment ? Eh bien, le portrait en attaque chez le Canadien ressemble un peu à ça : congestionné au possible.

Au cours des prochains jours, on va entendre des dirigeants, des partisans et des journalistes de salon vanter les mérites de tel ou tel espoir, tout en remâchant le cliché du jeune qui pourrait « forcer la main » du club. Mais ce concept du jeune espoir qui pourrait provoquer la surprise et chambouler l’ordre établi ne marche plus, d’abord à cause des réalités financières d’aujourd’hui.

Ainsi, il est utile de rappeler que le Canadien compte actuellement 14 attaquants sous contrat, dont 13 qui possèdent un contrat à sens unique. Dans ce groupe, on trouve une majorité de vétérans dont la place est à peu près assurée, qui ne font pas partie des plans à long terme, mais qui ne vont pas non plus disparaître comme par enchantement, comme Joel Armia et Christian Dvorak.

Ça laisse quoi aux plus jeunes qui veulent se faire une place ? Pas grand-chose.

Les Owen Beck, Lias Andersson, Filip Mesar, Sean Farrell, Emil Heineman, Joshua Roy, Xavier Simoneau et autres Nathan Légaré peuvent bien marquer cinq buts chacun à chaque match intra-équipe, leurs chances de commencer la saison au Centre Bell sont à peu près nulles, à moins de blessures. Beck, par exemple, ne peut être cédé dans la Ligue américaine, et il sera sans doute renvoyé à Peterborough, dans la Ligue junior de l’Ontario. Mesar, lui, peut déjà commencer à se magasiner un appartement dans le coin de Laval.

Quelques casse-têtes

Il y aura tout de même quelques décisions plus difficiles. Jesse Ylönen, par exemple, qui n’a certes pas eu des airs d’attaquant de premier plan à ses 37 matchs avec le Canadien la saison dernière. Mais le club a utilisé un choix de deuxième tour en 2018 pour le repêcher, et il devrait passer par le ballottage si jamais il était rétrogradé.

Il pourrait tout de même y avoir un peu de suspense dans le cas du premier choix au repêchage de 2022, Juraj Slafkovsky, qui en est à son contrat d’entrée, et qui est exempté du ballottage. Est-ce qu’un petit détour par Laval ne pourrait pas lui faire un peu de bien ? En tout cas, c’est une possibilité pour celui qui a connu des difficultés à sa première saison, avant de se blesser au genou gauche. Le jeune homme de 19 ans n’a pas joué depuis le 15 janvier, faut-il le rappeler.

Sinon, oui, il y a toujours les blessures qui peuvent changer la donne ; entre autres, il faudra avoir à l’œil le cas de Dvorak, opéré en mars à un genou, et qui pourrait rater le début de la saison. Son malheur à lui pourrait faire le bonheur d’un plus jeune, ne serait-ce que temporairement.