Le camp des recrues du Canadien se met en branle la semaine prochaine. Après l’influx massif de joueurs de première année la saison dernière, le Tricolore devrait compter très peu de débutants dans son effectif cette saison. Les joueurs que l’on verra en action au cours des prochains jours ont donc peu de chances d’être aperçus au Centre Bell, une fois le calendrier préparatoire terminé.

Bref, où joueront les espoirs du CH en 2023-2024 ? La Presse tente une recension des espoirs de 23 ans et moins du club, en excluant ceux qui ont écoulé la dernière saison avec le Tricolore. Les joueurs attendus en NCAA, en Europe et dans les rangs juniors sont pratiquement assurés d’y passer l’année. Ceux que nous avons répertoriés à Laval peuvent cependant se retrouver à Montréal ou à Trois-Rivières, selon qu’ils causent une surprise ou constituent une déception.

Laval : place à la jeunesse

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Sean Farrell

L’an passé, cinq recrues de la Ligue américaine ont disputé plus de 40 matchs avec le Rocket. Cette année, on dénombre à vue de nez au moins huit recrues qui pourraient passer une bonne partie de la saison à Laval : les attaquants Jared Davidson, Sean Farrell, Filip Mesar et Joshua Roy, les défenseurs Logan Mailloux, Jayden Struble et Miguël Tourigny, de même que le gardien Jakub Dobes. C’est sans oublier Riley Kidney, ordinaire à ses deux premiers camps avec le CH, mais qui vient néanmoins de connaître deux saisons de suite de 100 points dans la LHJMQ.

Devant le filet, Dobes pourrait devenir le premier gardien recrue à disputer une saison complète avec le club-école du CH depuis Cayden Primeau, voilà déjà quatre ans. Encore faut-il que Kent Hughes règle son surplus de gardiens, sans quoi le temps de jeu de chacun sera dilué.

À ce sujet, l’entraîneur du Rocket Jean-François Houle devra être créatif pour trouver des minutes optimales pour les jeunes, tout en offrant des rôles importants aux Gabriel Bourque, Lias Andersson, Philippe Maillet, Nicolas Beaudin et aux autres joueurs plus expérimentés.

NCAA : les yeux sur Hutson

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Lane Hutson

Les joueurs répertoriés ici ne participeront pas au tournoi des recrues, afin de ne pas perdre leur admissibilité dans la NCAA. Si certains de ces joueurs aboutissent à Montréal ou à Laval cette saison, ce sera en fin de campagne.

Lane Hutson devrait faire parler de lui au cours de l’hiver. Avec 48 points en 39 matchs, il a connu la meilleure saison de l’histoire de la division Hockey East pour un défenseur de première année. Si certains suivront la colonne des points, un autre chiffre fera davantage jaser : son poids. Au camp de développement, le jeune bipède faisait osciller la balance à 158 lb. La saison dernière, dans la LNH, Jared Spurgeon (166 lb) était l’unique défenseur sous les 170 lb. On ne cesse de dire que le petit nombre de matchs dans les rangs universitaires permet aux athlètes de soulever plus de fonte ; il reste à voir si Hutson en profitera pour ajouter du muscle.

Son coéquipier à Boston University Luke Tuch (6 pi 3 po, 209 lb) n’aura pas le même problème. Cet ailier, choix de deuxième tour en 2020, arrive toutefois à un moment crucial de sa carrière. Il a jusqu’à août 2024 pour signer un contrat avec le CH, sans quoi il deviendra joueur autonome. Idem pour Blake Biondi (quatrième tour, 2020, Minnesota-Duluth), mais lui devra faire oublier une saison 2022-2023 difficile pour obtenir un contrat.

Les autres espoirs constituent des projets à long terme.

Europe : Reinbacher et un étonnant Suédois

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David Reinbacher

À moins de connaître un camp renversant, David Reinbacher passera la saison à Klöten, en Suisse. Depuis le début du nouveau millénaire, seulement 4 défenseurs de 18 ans ont disputé 40 matchs ou plus en une saison dans la LNH. Deux d’entre eux – Rasmus Dahlin et Aaron Ekblad – étaient des talents alors jugés exceptionnels, repêchés au premier rang. Quoi qu’il en soit, Reinbacher participera au camp et la direction du Tricolore pourra mesurer l’écart qui le sépare de la LNH.

Toujours en Suisse, Vinzenz Rohrer, compatriote de Reinbacher, débarque chez les pros. L’attaquant a porté les couleurs des 67 d’Ottawa lors des deux dernières saisons.

Il faudra aussi suivre ce qui se passe en Suède, où jouera Adam Engstrom, un défenseur de 20 ans réclamé au troisième tour en 2022, qui s’est établi en première division la saison dernière. Engstrom a toutefois été l’arrière le moins utilisé de Rögle l’an dernier (14 min 15 s par match) ; il faudra donc voir s’il obtiendra davantage de responsabilités.

Quatre espoirs du CH patineront en Russie cette saison. Parmi eux, un seul est actuellement répertorié dans la KHL : Bogdan Konyushkov, un joueur de 20 ans sélectionné au quatrième tour en juin dernier. Ce défenseur droitier évolue à Nizhny Novgorod.

Hockey junior : tranquille au Québec et dans l’Ouest

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Owen Beck

Les responsables du développement des joueurs du CH n’auront pas à parcourir le Canada « d’un Atlantique à l’autre » cette année. Montréal comptera seulement cinq espoirs dans les circuits juniors canadiens : quatre dans la ligue junior de l’Ontario (OHL) et un dans la LHJMQ.

Du lot, Owen Beck est le plus près de la LNH. Il y a goûté la saison dernière, le temps d’un rappel d’urgence. Il a indiqué, la semaine dernière, qu’il rêvait de causer la surprise au camp, même si, à 19 ans, ses chances sont minces.

Plus près d’ici, le gardien Quentin Miller aura la chance d’accumuler du millage, lui qui ne compte que 20 matchs d’expérience dans la LHJMQ. Ce Montréalais devrait être occupé puisque les Remparts reviennent en début de cycle, après avoir remporté la Coupe Memorial avec une équipe mature le printemps dernier.

Les cas incertains

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Emil Heineman

Emil Heineman a réussi sa première impression en Amérique du Nord, inscrivant 7 buts en 11 matchs avec le Rocket en fin de saison. Il aura 22 ans en novembre et s’était illustré au camp l’an dernier, avant de se blesser et de rentrer en Suède. Si un ailier se blesse, si on juge que Juraj Slafkovsky tarde à retrouver son rythme, ou si Jesse Ylönen peine à se démarquer, en voilà un qui pourrait s’inviter dans le quatrième trio.

Des rumeurs d’un retour en Europe de Mattias Norlinder ont circulé cet été. Ce défenseur, que plusieurs voyaient dans leur soupe il y a quelques années, n’a rien cassé à sa première saison dans la Ligue américaine l’an dernier. Ses 19 points en 67 matchs ne correspondent pas exactement à ce qui est attendu d’un défenseur qu’on nous a vanté comme habile à générer de l’attaque. Qu’il joue à Laval ou en Suède, il lui faudra tout un revirement de situation pour remonter dans la longue hiérarchie de défenseurs du CH.

Enfin, l’attaquant Ty Smilanic vient de s’ajouter à cette liste de cas incertains, lui qui a discrètement quitté l’Université du Wisconsin. Son statut pour la saison à venir est incertain, mais il est attendu au camp des recrues du CH cette semaine.