Les Panthers de la Floride et les Oilers d’Edmonton se préparent à amorcer la finale de la Coupe Stanley, samedi à Sunrise. Il s’agira d’une confrontation à ne pas rater pour de nombreuses raisons, dont celles-ci.

Ce sera historique

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Guy Carbonneau et Kirk Muller avec la Coupe Stanley en 1993

En effet, car les deux clubs en présence vont avoir l’occasion de réussir quelque chose de gros. Les Panthers, membres de la Ligue nationale de hockey depuis 1993, n’ont jamais été en mesure de soulever le gros trophée, et sans doute que leurs partisans n’y croyaient plus, eux qui ont déjà vu leurs favoris rater les séries pendant 10 saisons de suite de 2000 à 2011. Les Oilers, eux, ont déjà eu l’occasion de boire dans le gros bol de Lord Stanley, mais ça fait déjà quelques générations de cela, et il faut remonter au printemps 1990 et au gros but de Petr Klima en prolongation du premier match contre Boston, en finale, pour retracer le dernier sacre des Oilers. Aussi, on ne va certes pas négliger ce précieux détail : aucun club canadien n’a vu la Coupe de très près depuis le Canadien de 1993, alors qu’un jeune Gary Bettman avait remis le trophée à Guy Carbonneau sur la glace du regretté Forum de Montréal.

Le meilleur contre le meilleur

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Aleksander Barkov

Aleksander Barkov vient à peine d’être sacré meilleur attaquant défensif de la LNH – il a gagné le trophée Selke au mois de mai –, un honneur pleinement mérité, par ailleurs. Ça tombe drôlement bien, parce qu’on présume qu’il aura sans doute à suivre, ou à essayer de suivre, Connor McDavid lors des prochains jours. Avec 31 points en 18 matchs des séries jusqu’ici, le joueur vedette des Oilers est le meilleur marqueur des séries, et si jamais les Panthers se poussent avec le gros trophée, ce sera sans doute parce que McDavid n’aura pas réussi à produire comme il peut le faire. Selon Natural Stat Trick, McDavid a été limité à un seul point à cinq contre cinq lors des trois dernières saisons lorsqu’il était sur la glace en même temps que Barkov. Pour les Panthers, ça ressemble à une recette pour le succès.

Le rêve de McDavid

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Connor McDavid

Le capitaine des Oilers est arrivé dans la Ligue nationale de hockey en 2015, et il n’a jamais été aussi près de son but ultime. Il y a deux ans, les Oilers de McDavid avaient atteint la finale de conférence, et ce fut le plus long parcours du joueur de 27 ans avant celui-ci. La parité étant ce qu’elle est, qui sait si McDavid pourra un jour avoir une autre chance ? Il sera donc beaucoup question de lui dans les prochains jours, de cette bague qui lui manque, de son héritage, qui ne sera sans doute pas le même si jamais le présent parcours, et tous les autres, ne le mènent pas au sommet. Dans l’histoire de la LNH, il n’y a qu’un seul joueur parmi le top 10 des marqueurs de la ligue qui n’a pas pu obtenir une bague : Marcel Dionne, trop souvent à la tête de mauvaises équipes chez les Kings à Los Angeles. On présume que McDavid n’a pas le goût de subir un sort similaire à celui de Dionne, qui aurait évidemment mérité beaucoup mieux.

Deux philosophies opposées devant le filet

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Sergei Bobrovsky

De toute évidence, les Panthers de la Floride et les Oilers d’Edmonton n’accordent pas la même importance au poste de gardien de but. Cette saison, les Panthers ont versé 10 millions de dollars à leur gardien partant, Sergei Bobrovsky, tandis que les Oilers ont dépensé 2,6 millions de dollars pour le leur, Stuart Skinner, qui n’est même pas le plus gros salarié parmi les gardiens de l’organisation (ça, ce serait Jack Campbell, à qui les Oilers ont offert 5 millions de dollars pour passer le plus clair de son temps dans la Ligue américaine). Si Skinner mène son club au zénith, il rejoindrait alors un club sélect de gardiens aussi prestigieux qu’Adin Hill, Darcy Kuemper et Matt Murray, qui ont tous des bagues alors que Carey Price, Roberto Luongo et Henrik Lundqvist n’en ont pas.

Où est le Québec ?

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Vincent Desharnais

Pas chez les Panthers de la Floride, en tout cas, qui n’ont aucun joueur issu de notre belle province en ce moment. C’est à peine mieux chez les Oilers, là où le défenseur Vincent Desharnais est notre seul représentant. En guise de comparaison, les Oilers ont employé 12 joueurs ontariens cette saison, alors que les Panthers ont fait jouer 9 patineurs issus de l’Ontario. Est-ce que c’est un autre signe du déclin inévitable de notre hockey ? On vous laisse tirer vos propres conclusions.