(Edmonton) Les matins de matchs au Rogers Place, les entrevues se font devant un mur adjacent au vestiaire de l’équipe. Les joueurs qui sautent sur la patinoire ou qui en reviennent sont donc obligés de se faufiler entre les journalistes qui attendent.

Un matin de match contre le Canadien, le contingent de médias est forcément plus important, comme c’était le cas mardi. Ce qui a fait dire à Vincent Desharnais, au moment où il se frayait un chemin : « Il y a du monde ici ce matin ! »

Le défenseur format géant semblait de bonne humeur, même s’il s’apprêtait à s’entraîner en tant que réserviste. Quelques minutes plus tard, l’entraîneur-chef des Oilers, Kris Knoblauch, confirmait en effet que Desharnais serait laissé de côté face au Tricolore, afin de permettre à Troy Stecher d’intégrer la formation. Desharnais assure être en santé, mais il s’est fait mal à une main lors d’un combat avec Josh Manson au dernier match.

« Il a une petite blessure, on va lui donner du temps », a justifié Knoblauch.

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L’entraîneur-chef des Oilers d’Edmonton, Kris Knoblauch

En fait, Desharnais est victime de la profondeur nouvelle des Oilers. En vue des séries, le directeur général de l’équipe, Ken Holland, a déniché trois pièces complémentaires : les attaquants Adam Henrique et Sam Carrick, de même que Stecher.

« C’est un bon gars, qui fitte bien avec les six autres et ça nous force à travailler plus fort parce qu’on est maintenant sept défenseurs, pas six », expliquait Desharnais, lundi, au sujet de Stecher.

Du papier sablé

Les Oilers sont en voie de montrer une fiche supérieure à ,600 pour une quatrième année de suite. Les quatre fois, ils ont toujours bougé en cours de saison pour ajouter de la profondeur.

Lors de la saison écourtée 2021, ils ont seulement ajouté Dmitri Kulikov, un défenseur de profondeur, et ont été balayés en quatre matchs dès le premier tour.

La saison suivante, c’était un autre arrière de profondeur, Brett Kulak, de même que le centre Derick Brassard, qui a disputé un seul match en séries. Les Oilers avaient alors atteint la finale de l’Ouest.

La saison dernière, ils ont réalisé leur plus grand coup en obtenant le défenseur Mattias Ekholm, et ont aussi mis la main sur l’attaquant Nick Bjugstad. Leur parcours s’est arrêté au deuxième tour, face aux futurs champions, les Golden Knights.

Cette année, l’acquisition de Henrique est celle qui a fait le plus jaser. Henrique devrait piloter le troisième trio et y assurer une certaine stabilité. Il avait fait tourner les têtes lors de séries de 2012, en tant que recrue, aidant les Devils à atteindre la finale en marquant notamment deux buts en prolongation. Il n’a toutefois disputé que quatre matchs en séries depuis.

On parle beaucoup moins de Carrick, employé de soutien du quatrième trio. Mais peut-être devrions-nous y porter plus attention, même s’il joue à peine neuf minutes par match depuis son arrivée.

« Quand on a été chercher Sam, j’étais tellement content, s’émerveillait Desharnais, lundi. J’ai joué contre lui dans la Ligue américaine et je haïssais ça. Quand tu détestes jouer contre un gars, c’est bon signe. Des fois, on pouvait aller chercher plus d’énergie avec notre quatrième trio et c’est ce que Sam a fait avec son gros but contre l’Avalanche [samedi]. »

Carrick est un vétéran de 32 ans qui a mangé son pain noir dans la Ligue américaine, et qui a atteint un sommet personnel en jouant 65 matchs cette saison dans la LNH. Le mois dernier, lorsqu’il portait les couleurs des Ducks, il en était venu aux coups avec Johnathan Kovacevic au Centre Bell.

« Il joue très dur, il fait tout ce que tu as besoin qu’il fasse : il joue en désavantage numérique, il marque de gros buts, il travaille en échec-avant, estime Kovacevic. J’ai beaucoup de respect pour les gars comme lui qui ont travaillé pour faire leur chemin. Les gens disent qu’en séries, c’est plus robuste, donc tu veux un joueur comme lui dans ta formation. C’est une acquisition assez sous-estimée. »

Un fan du CH derrière le banc

Par ailleurs, c’est un partisan du Canadien dans l’âme qui dirigera les Oilers mardi soir.

Kris Knoblauch, nouvel entraîneur-chef de l’équipe cette saison, vient de la Saskatchewan, d’un père qui raffolait du bleu-blanc-rouge. « Quand j’étais petit, on venait les voir à Edmonton ou à Calgary, car leur voyage dans l’Ouest était souvent juste après Noël », se souvient Knoblauch.

Amusé que les journalistes soient au courant de son histoire, Knoblauch a admis avoir sans doute « un ou deux chandails du Canadien dans un garde-robe à la ferme ». Des chandails de qui ?

« J’avais des chandails de Stéphane Richer, de Brian Skrudland et de Lyle Odelein, énumère-t-il. Ces deux derniers ont des racines en Saskatchewan. »

On vous confirme que Skrudland et Odelein n’étaient pas sur notre carte de bingo des noms que l’on s’attendait à entendre mardi matin !