Les Penguins de Pittsburgh connaissent leurs pires moments depuis l’arrivée de Sidney Crosby en 2005.

Ils ont arraché un point aux pauvres Sénateurs d’Ottawa mardi en marquant avec 23 secondes à faire en troisième période, mais perdu 2-1 en prolongation, une septième défaite en huit matchs pour eux.

Avant cet échec à Ottawa, ils avaient perdu 6-0 contre Washington, 5-1 face à Boston et 4-0 contre Edmonton. Ils ont marqué 11 buts à leurs 8 derniers matchs, dont 5 contre les pauvres Blue Jackets de Columbus.

Crosby a deux points à ses huit derniers matchs, une fiche de -13. Malkin, un point à ses quatre dernières rencontres, est en voie d’obtenir 63 points, son pire rendement en carrière.

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Evgeni Malkin

Quelque part cet hiver, le président et DG des Penguins, Kyle Dubas, a affirmé que les performances de l’équipe allaient dicter ses décisions à la date limite des transactions. Comme Pittsburgh ne semblait pas en voie de participer aux séries, il a échangé son meilleur ailier Jake Guentzel aux Hurricanes pour Michael Bunting, un choix de premier tour et trois espoirs.

Si Dubas et les propriétaires des Penguins analysent la situation froidement, ils ont leurs réponses quand viendra le temps de prendre des décisions cet été.

Pittsburgh a raté les séries par un maigre point l’an dernier. Leur fiche de 40-31-11 n’avait évidemment rien de honteux, quoiqu’il s’agissait de leur pire rendement depuis 2005-2006.

La décision de payer le gros prix pour acquérir Erik Karlsson de façon à permettre à ce noyau vieillissant de gagner une dernière Coupe Stanley n’entrait pas dans la logique des choses après une exclusion des séries et quatre défaites avant le deuxième tour, mais elle pouvait se justifier d’une certaine façon aux yeux de certains.

Plus rien désormais ne peut le justifier. Les Penguins tirent de la langue. Ils sont désormais à sept points de la dernière place donnant accès aux séries, à sept points des Red Wings, dernier club exclu, et à quatre points des Capitals. Ils devancent le Canadien par seulement cinq points.

Au camp d’entraînement en septembre, Crosby et Letang auront 37 ans. Malkin aura fêté ses 38 ans, Karlsson ses 34 ans.

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Kris Letang

On a refusé au prédécesseur de Dubas, Ron Hextall, d’entamer une phase de rajeunissement il y a deux ans. À voir ses échanges désastreux avec le recul, les Penguins sont peut-être bénis. Dubas a obtenu le poste l’an dernier parce que sa vision rejoignait celle des propriétaires.

Il faut arrêter de se mettre la tête dans le sable à Pittsburgh. Il n’est peut-être pas trop tard, quoique les dégâts ne sont pas jolis. Le choix offert aux Sharks pour Karlsson se situe au 10e rang. S’il reste dans le top 10, les Penguins peuvent le conserver et céder leur premier choix de 2025. Mais si le club s’enlise davantage l’an prochain, les Sharks pourraient, qui sait, hériter d’un choix dans le top 5, peut-être même le premier?

Malheureusement pour les nostalgiques, il faut vous le dire froidement : Sidney Crosby ne gagnera plus la Coupe Stanley avec les Penguins. Il lui reste une année de contrat. Il pourra rapporter un pactole. Malkin a encore deux ans de contrats, à 6,1 millions annuellement, mais un club mordra peut-être. Letang demeure un défenseur offensif de qualité malgré son âge, mais il a quatre ans supplémentaires de contrat au même salaire annuel que celui de Malkin.

Dubas devrait passer un coup de fil à Mike Grier, des Sharks, qui a hérité d’une situation épouvantable parce que son prédécesseur, Doug Wilson, a sombré dans la nostalgie. Ironiquement, l’acquisition de Karlsson par Wilson a sonné son coup de grâce.

Les Sharks rateront les séries pour une cinquième année de suite. Pour Joe Thornton, Patrick Marleau, Brent Burns et Joe Pavelski, ils ont récolé des miettes. Ils n’auront rien pour Marc-Edouard Vlasic et Logan Couture. Et la remontée n’est pas pour demain.

Il est temps de faire preuve de courage et d’audace à Pittsburgh. S’il n’est pas trop tard.

David Reinbacher : une réponse vendredi ?

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David Reinbacher

L’arrivée en Amérique du Nord du premier choix, cinquième au total, du Canadien en 2023, le défenseur droitier David Reinbacher, dépend du sort d’une équipe suisse en séries éliminatoires, le EHC Olten. Si Olten remporte le championnat de deuxième division, l’équipe de Reinbacher, Kloten, devra disputer une série de matchs pour la relégation/promotion. Olten a perdu son dernier match en demi-finale contre Zurich. La série est égale 3-3. Si Olten perd la rencontre ultime vendredi, Reinbacher pourra rejoindre le Rocket de Laval ce week-end. Si Olten, seul club candidat à une promotion, l’emporte, il passe en finale contre Chaux-de-Fonds et il faudra attendre une semaine à dix jours avant de savoir si Kloten doit prolonger sa saison. Et si jamais Olten l’emporte contre les premiers favoris en finale, on ne verra pas Reinbacher au Québec avant fin mars, début avril.

Un autre candidat pour Laval, le défenseur gaucher Adam Engström, 20 ans, un choix de troisième tour en 2022, a vu son club, Rögle, terminer la saison en force avec trois victoires pour se qualifier in extremis en séries éliminatoires de la première division suédoise (SHL).

Engström a terminé l’année en force avec quatre points à ses quatre dernières rencontres, pour 22 points en 51 matchs cette saison. À titre comparatif, Mattias Norlinder, nettement moins complet qu’Engström, et dont le jeu défensif constituait déjà une faiblesse en Suède, a amassé 12 points en 56 matchs à ses deux saisons à Frölunda, à 20 et 21 ans.

L’adaptation à une surface de jeu nord-américaine demeure toujours le principal défi des Européens. Voyons si Engström aura plus de succès que son compatriote toujours employé au sein d’une troisième paire à Laval après un camp d’entraînement fumant à Montréal…