(Laval) Jacob Perreault n’a pas tardé à afficher ses nouvelles couleurs. Dans les heures qui ont suivi la transaction qui l’a fait passer de l’organisation des Ducks à celle du Canadien, il a contacté sa mère pour lui demander une vieille photo de lui, bambin, chandail bleu, blanc, rouge sur le dos. Photo qu’il a publiée sur Instagram.

« J’avais un chandail de moi, Perreault, numéro 1 », se souvient le nouveau venu de l’organisation, rencontré samedi après-midi, après la victoire du Rocket.

Avant de remettre le chandail du Canadien, Perreault devra toutefois faire ses classes avec le club-école. Mais qu’importe : pour lui, c’est un retour à la maison, aux sources. Et si ce retour se déroule bien, il pourra enfiler l’uniforme que son père, Yanic, a endossé de 2001 à 2004. S’il y parvient, les Perreault deviendront le premier duo père-fils à jouer pour le Canadien depuis Blake et Danny Geoffrion.

« J’ai reçu l’appel, je ne savais pas trop ce qui se passait. Le Canadien, je n’y avais jamais pensé, a admis Perreault, entouré d’une demi-douzaine de journalistes. C’est un rêve qui devient réalité. Mon père, c’est le premier à qui j’ai parlé, je lui ai dit que je revenais à la maison. Il était content. C’est sûr qu’il va venir faire un tour bientôt. Si vous voulez le voir, il va être là ! »

Il rentre à une de ses deux maisons, en fait. Il est né à Montréal pendant que son père jouait pour le CH, mais la famille a déménagé pour de bon à Chicago il y a une dizaine d’années. Sauf qu’il revenait tout de même passer ses étés avec ses proches, dans les Cantons-de-l’Est. Son français reste d’ailleurs très fluide.

Le potentiel

Perreault, 21 ans, a été acquis jeudi contre un autre attaquant de la Ligue américaine, Jan Mysak. Les deux ont été repêchés en 2020, mais Perreault porte l’étiquette de choix de 1er tour (27e au total), contrairement à Mysak (48e).

Son talent offensif n’a jamais fait de doutes. À 17 ans, à Sarnia dans les rangs juniors, Perreault enfilait 39 buts en 57 matchs. À sa deuxième saison dans la Ligue américaine, il s’offrait 37 points en 55 sorties à San Diego, avant de ralentir la saison dernière (19 points en 48 matchs). Cette saison, il comptait 18 points (7 buts, 11 passes) en 31 matchs. À travers tout ça, il a pu goûter à la LNH, le temps d’un petit match.

Entre-temps, l’administration qui l’avait repêché, menée par le directeur général, Bob Murray, a été limogée. A-t-il été victime du changement ? Était-il mûr pour le proverbial nouveau départ ? Perreault reste évasif.

Des fois, il y a des changements. Chaque jour, j’essayais de devenir meilleur, d’être un bon coéquipier. Là, je suis rendu ici. C’est chose du passé.

Jacob Perreault

Pour son premier match à Laval, il a surtout été employé à cinq contre cinq. Mais pour Jean-François Houle, il n’y a aucun doute. « C’est plus un gars [d’avantages numériques] que de désavantages. On n’a pas beaucoup de droitiers, juste [Mitchell] Stephens et [Nathan] Légaré, donc ça va aider à faire des jeux. »

C’est un premier match plutôt discret qu’il a disputé, mais à sa décharge, il est arrivé à Montréal tard vendredi, en raison de retards dans ses vols, et devait composer avec trois heures de décalage. Ça ne l’a pas empêché de se mettre le nez dans une mêlée devant son gardien, ce qui lui a valu une de ses deux pénalités.

« Il est nouveau, c’est important de montrer que tu veux t’impliquer. Je n’ai aucun problème avec ça », a affirmé Houle.

Le jeune homme reconnaît tout de même qu’il devra ajuster son jeu par rapport à ses belles années à Sarnia.

« Junior, je scorais beaucoup de buts, mais les gardiens étaient plus petits. Quand tu arrives dans le pro, ils sont plus gros et les joueurs étaient tous des superstars dans le junior. C’est plus dur, c’est sûr. »

En famille

L’été, le petit frère, Gabriel Perreault, est depuis quelques années assez habile pour s’exercer avec lui. Gabriel a été repêché au 23rang par les Rangers l’an dernier et fait tourner les têtes au Boston College. « Il est rendu au même rythme que moi, on peut pratiquer ensemble ! »

C’est sans oublier l’aide de ses parents, évidemment. « Je ne serais pas ici sans eux. Mon père me donne toujours des trucs si j’en ai besoin. Même chose avec ma mère, elle est toujours là pour moi. Elle m’a montré beaucoup de choses cet été, pour la discipline. Je ne veux pas l’oublier. »

Des choses comme quoi ? « Me faire à manger, me coucher de bonne heure, faire mon lit, mon lavage, des choses comme ça ! »

On salue la bonne July et ses vaillants efforts !

Deux en deux contre Cleveland

Le Rocket a enregistré un deuxième gain en deux jours contre les Monsters de Cleveland, meneurs de sa division. Laval l’a emporté 5-2, au lendemain d’un gain de 4-1 contre ces mêmes Monsters. Ces deux victoires ont été signées Brandon Gignac. Auteur de trois points vendredi, il en a ajouté quatre (un but, trois passes) samedi. Les attaquants Sean Farrell et Lias Andersson et le défenseur William Trudeau ont chacun inscrit un but et une passe. La victoire va à la fiche du gardien Kasimir Kaskisuo. Le Rocket reprend l’action mercredi, toujours à Laval, contre Bridgeport.