Craig Berube, alias The Chief, n’est plus l’entraîneur des Blues de St. Louis depuis mercredi matin.

La veille, les Blues ont perdu un quatrième match consécutif, 6-4 contre les Red Wings de Detroit. Cette léthargie les a écartés d’une place en séries et, pire, les Oilers, avec leurs huit victoires de suite, les devancent désormais au classement, tout juste derrière les Coyotes de l’Arizona et la dernière place donnant accès aux séries.

Les Oilers avaient une fiche de 3-9-1 lors du congédiement de l’entraîneur Jay Woodcroft. Elle s’établit à 10-3 sous Kris Knoblauch. Le Wild du Minnesota a aussi relancé sa saison après le départ de Dean Evason avec une fiche de 5-2 sous John Hynes, après avoir remporté seulement cinq de ses dix-neuf premières rencontres.

Le directeur général des Blues, Doug Armstrong, espère sans doute sauver la saison de l’équipe en sacrifiant l’un des héros de l’improbable conquête de la Coupe Stanley en 2019. Et peut-être y parviendra-t-il.

Les Blues, il faut néanmoins l’avouer, ont un drôle de parcours depuis l’entrée en poste d’Armstrong en 2010 : jamais trop faibles pour être exclus régulièrement des séries, jamais trop fort pour dominer saison après saison, hormis cette Coupe inattendue après avoir passé la première moitié de saison dans la cave du classement. Un club condamné à demeurer dans le milieu du peloton.

Les premières années du règne de Doug Armstrong ont vu les Blues dominer au classement en saison régulière, avec un noyau constitué de Vladimir Tarasenko, Alex Pietrangelo, Jaden Schwartz, David Perron, Paul Stastny, Alex Steen, Kevin Shattenkirk, Jay Bouwmeester et Colton Parayko. Ils ont même atteint le carré d’as en 2016, mais raté les séries en 2018 avant la première conquête de leur histoire.

Depuis leur victoire improbable, avec un gardien improbable, Jordan Binnington, St. Louis a perdu deux fois au premier tour, une fois au deuxième tour et pourrait rater les éliminatoires pour une deuxième année consécutive.

Les Blues n’ont pas un mauvais club, mais pas une grande formation non plus. Leur premier centre, Robert Thomas, 24 ans, est une version légèrement améliorée offensivement de Nick Suzuki. Derrière lui, Pavel Buchnevich, 28 ans, produit un peu moins cette année que lors des deux saisons précédentes.

Mais ils ne comptent pas sur les plus grands ailiers. Brandon Saad et Kasperi Kapanen sont en perte de vitesse depuis quelques années. Jordan Kyrou, 25 ans, a seulement cinq buts après en avoir marqué 37 l’an dernier. Le choix de premier tour, 26e au total, en 2020, Jake Neighbours, est appelé à jouer au sein du premier trio à 21 ans. Il a 11 points en 28 matchs, mais 10 buts.

Brayden Schenn est lui aussi en perte de vitesse après avoir connu la saison de sa carrière l’an dernier à 32 ans avec 65 points. Il joue au centre du troisième trio avec pour ailier gauche Kevin Hayes, largué par les Flyers cet été.

La défense ne compte aucun joueur d’impact. Le top quatre est constitué d’athlètes au début de la trentaine qui ne sèment plus d’espoir : Torey Krug, qui a fait avorter un échange aux Flyers cet été, Justin Faulk, Colton Parayko et Nick Leddy. Le gardien Jordan Binnington est ordinaire à nouveau.

La relève ? On verra. Zachary Bolduc, 17e choix au total en 2021, a 10 points, dont 4 buts, en 22 matchs à sa première saison dans la Ligue américaine. L’ailier Jimmy Snuggerud, 23e choix au total en 2022, a vu sa production passer sous le point par match à l’Université du Minnesota après une splendide année recrue de 50 points en 40 matchs.

St. Louis a pu profiter de trois choix de premier tour l’été dernier, dont le 10e choix au total, Dalibor Dvorsky, 34 points en 20 matchs à Sudbury, dans la Ligue junior de l’Ontario, et deux choix de fin de premier tour, le centre Otto Stenberg et le défenseur Theo Lindstein, obtenus pour les joueurs de location Vladimir Tarasenko et Ryan O’Reilly.

Armstrong a toujours su maintenir son navire à flot avec de timides réinitialisations au fil de son règne de plus de douze ans. Peut-être le congédiement de Berube lui permettra-t-il à nouveau de sauver les meubles et de maintenir les Blues compétitifs. Mais la prochaine Coupe ?

Les Penguins à la croisée des chemins ?

Les adversaires du Canadien mercredi soir, les Penguins de Pittsburgh, ont remporté une victoire attendue contre les Coyotes mardi, après quatre revers consécutifs, mais ils demeurent à quatre points des Capitals de Washington et de la dernière place donnant accès aux séries, avec deux matchs de moins à disputer.

Le nouveau patron des Penguins, Kyle Dubas, a affirmé aux journalistes de Pittsburgh lundi se donner jusqu’à la pause des étoiles avant de prendre des décisions pour la suite des choses. Si les Penguins devaient être écartés du portrait des éliminatoires à cette date, qui sait si Dubas se résoudra à entamer une reconstruction, mais ses vedettes désormais âgées dans la fin trentaine seront difficiles à échanger en raison de leur situation contractuelle, hormis Sidney Crosby, toujours très productif et lié aux Penguins pour seulement une année supplémentaire.

L’acquisition d’Erik Karlsson a aussi fait perdre à Pittsburgh un précieux choix de premier tour en 2024 et a alourdi la masse salariale. La banque d’espoirs des Penguins est aussi presque vide, mais Dubas, muni d’un contrat de sept ans, aura du temps devant lui.

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