Son nom ne monopolisera sans doute pas les discussions autour du sapin dans deux semaines, mais Mitchell Stephens profite actuellement d’un heureux concours de circonstances pour obtenir une nouvelle chance de percer dans la Ligue nationale.

Les Penguins de Pittsburgh s’amènent au Centre Bell mercredi, ce qui sera l’occasion pour Stephens de disputer un sixième match de suite depuis son rappel.

Les circonstances favorables, ce sont, d’une part, quatre blessés à l’avant : Kirby Dach, Rafaël Harvey-Pinard, Alex Newhook et le plus récent du groupe, Tanner Pearson. D’autre part, Martin St-Louis a sorti Jake Evans de son habituelle position de centre de quatrième trio pour lui donner une chance au sein d’une unité plus offensive.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Jake Evans

On pourrait ajouter que le centre numéro 1 du Rocket et meilleur compteur de l’équipe, Brandon Gignac, possède un contrat de la Ligue américaine seulement, ce qui fait en sorte qu’il ne peut pas être rappelé à moins de signer un contrat de la LNH en bonne et due forme.

Bref, ça lui a pris tout un alignement des astres, mais voici Stephens de retour dans la LNH, à 26 ans, après des essais de 45 matchs à Tampa et de 27 matchs à Detroit, de 2019 à 2022.

« Mon but est de venir travailler fort au quotidien et prouver que je peux jouer ici, sans rien tenir pour acquis, a indiqué le numéro 13, après le très optionnel entraînement du Canadien, mercredi matin. J’essaie d’aider l’équipe à gagner et que ce soit à 5 contre 5, en désavantage ou à l’entraînement, je m’assure de garder un esprit compétitif. »

On aimerait bien ici vous inonder de graphiques illustrant son apport depuis son rappel, mais l’échantillon est bien mince. Il n’a toujours pas de point, joue en moyenne neuf minutes par match, surtout à forces égales, avec une présence en désavantage numérique ici et là. Il a eu Michael Pezzetta, Joel Armia et Jesse Ylönen comme ailiers, en rotation.

Remarquez que même dans la Ligue américaine ou dans les rangs juniors, l’Ontarien n’a jamais été le plus prolifique des attaquants, même s’il a été repêché relativement tôt (33e au total) en 2015.

Il donne d’abord le mérite à son entraîneur avec le Spirit de Saginaw, Greg Gilbert, mais aussi à Benoît Groulx, qui l’a dirigé pendant trois ans avec le Crunch de Syracuse.

« Ben est un coach très exigeant. Il demande que l’on travaille fort et si tu le fais au quotidien, si tu exécutes, que tu es prêt et que tu prends soin de l’équipe, la production viendra. Je ne serais probablement pas ici sans ses conseils. Je lui dois beaucoup. Il m’a montré à être un pro, à travailler fort et à traiter chaque jour comme si c’était mon dernier. »

En ce sens, ses propos rejoignaient ceux de Martin St-Louis, qui parlait de Jayden Struble, un autre acteur de l’ombre qui doit se contenter d’un rôle de soutien. Quoique dans le cas de Struble, c’est le cheminement normal pour un jeune de 22 ans qui fait ses premiers pas dans la LNH. Struble disputera mercredi son 11e match dans la grande ligue.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Jayden Struble

« Ce n’est sûrement pas aussi facile que quand tu sais que ta prochaine présence s’en vient. Quand tu es jeune dans la ligue, tu ne sais pas quand tu vas y retourner, a rappelé St-Louis. Tu dois donc toujours être prêt. Si c’est huit minutes, il faut que ce soient tes meilleures huit minutes, et ça se peut qu’elles soient réparties dans le temps, en raison des unités spéciales.

« Mais si tu connais des difficultés, ça ne sera pas une excuse que tu aies joué 10 minutes et que ce n’était pas réparti équitablement. Si tu ne peux pas le faire, on va trouver quelqu’un d’autre. Ce sont des circonstances et tu dois mettre un pied dans la place. »

Le tour de Montembeault

Sans surprise, Samuel Montembeault défendra le filet du CH, après qu’il eut été réserviste pour les deux matchs de la fin de semaine. Le Québécois aura pour mission d’arrêter Jake Guentzel et Sidney Crosby, respectivement 1er et 5e dans la LNH pour les points à forces égales cette saison.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Samuel Montembeault

Du reste, aucun changement n’est à prévoir. Martin St-Louis n’a rien confirmé, mais le seul joueur surnuméraire au dernier match, Gustav Lindström, a été le dernier à rentrer au vestiaire au terme de l’exercice matinal, un indice qui ne ment généralement pas.

Six attaquants (Stephens, Ylönen, Armia, Pezzetta, Nick Suzuki et Juraj Slafkovsky) et cinq défenseurs (Struble, Lindström, Kaiden Guhle, Justin Barron et Johnathan Kovacevic) ont participé à l’entraînement, en plus des trois gardiens.

Les Penguins avaient congé d’entraînement mercredi, eux qui ont joué à Pittsburgh mardi.