(BUFFALO, NY) Chaque athlète a sa méthode. Brendan Gallagher s’impose la règle des deux heures. Il se permet de se morfondre sur un malheur, un mauvais match, pendant deux heures, mais doit ensuite passer à autre chose.

Au tennis, Leylah Annie Fernandez racontait cet été qu’elle fait le vide entre chaque jeu, en se tournant vers le mur, où elle pense à un mot ou une chanson.

Kaiden Guhle, lui, suit la « règle de minuit ». Ce n’est pas réellement le nom de ladite règle — l’appellation n’est pas contrôlée — mais c’est la meilleure façon de la résumer.

« J’y pense jusqu’à minuit, puis je passe au prochain match, a-t-il expliqué à La Presse, après l’entraînement matinal de samedi, en vue du duel de la soirée contre les Sabres. Ça ne marche pas chaque fois, mais c’est ce que j’essaie de faire. J’ai appris ça de mon entraîneur dans le junior. »

Ce qu’il devait essayer d’oublier, c’était notamment ce jeu, dans la défaite de 4-0, jeudi, contre les Kings.

Guhle a offert une évaluation très franche de la séquence. « J’étais foutu dès le départ, car je lui ai laissé trop d’espace, a analysé le défenseur de 21 ans, debout devant son casier. Un joueur de sa trempe est capable de patiner, il est gros. J’aurais dû faire un meilleur jeu. »

Le hockey est un jeu d’erreurs et malheureusement, dans ce match, deux de mes erreurs ont fini dans notre but. Mais le soleil s’est quand même levé le lendemain.

Kaiden Guhle

Guhle assure qu’il n’a pas eu besoin d’une longue séance de vidéo pour décortiquer la séquence. « En général, je le sais sur le coup. Pour ce jeu, je le savais immédiatement. Ils ont pris la rondelle à leur ligne bleue et j’étais à la ligne rouge. J’étais foutu. »

Ce jeu s’ajoutait au premier but, qu’il a accidentellement marqué dans son propre filet en tentant d’empêcher Drew Doughty de tenter une passe transversale. Comme si ça ne suffisait pas, Guhle a fini cette première période sur une lame, après que l’autre lame se fut défaite. Heureusement pour lui qu’il n’y a pas de tarentules au Centre Bell, car il aurait assurément été mordu.

Ce n’était pas fini. Guhle s’est pris un -1 additionnel en troisième période, quand son partenaire, Justin Barron, s’est enfargé dans les patins d’un juge de ligne, lançant Trevor Moore en échappée.

« L’officiel est venu, évidemment, il ne voulait pas être dans mes jambes, il m’a dit qu’il essayait de s’enlever, mais ça arrive, a raconté Barron. Sur le coup, j’étais un peu fâché, mais il s’est excusé. Ce genre de jeu arrive. »

PHOTO ERIC BOLTE, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Justin Barron (52) surveillant Anze Kopitar (11)

Quarante-huit heures plus tard, les deux jeunes arrières, anciens partenaires avec Équipe Canada junior, formaient de nouveau un tandem à l’entraînement. Pas question, pour St-Louis, de séparer ce qui a été une de ses unités les plus stables cette saison. Selon le site spécialisé Moneypuck, seul le tandem Barron-Mike Matheson (171 minutes) a joué davantage que le tandem Guhle-Barron (147 minutes) jusqu’ici.

« Je n’hésite pas à les garder ensemble. Ils nous ont donné de très bons matchs ensemble. Si ça arrive plus dans des matchs, ou plusieurs matchs de suite, tu les sépares, mais on n’est pas là, a indiqué l’entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis. On enseigne, on fait les corrections et on tourne la page. »

Avant l’entraînement de samedi, Barron s’est d’ailleurs installé devant l’ordinateur dans un corridor de l’aréna avec Stéphane Robidas, l’entraîneur adjoint responsable des défenseurs, afin de regarder quelques séquences de jeudi.

« Stéphane a toujours des clips des défenseurs pour chaque match, qu’on regarde soit le lendemain, soit le surlendemain, des choses sur lesquelles on a du travail à faire, ou de bons jeux », a résumé Barron.

Les deux jeunes hommes ont leur valeur pour le CH. Depuis le retour au jeu de Guhle, le 28 octobre, ils viennent au 2e et au 3rang pour le temps d’utilisation chez les défenseurs du CH, derrière Matheson.

Ils viennent avec des qualités complémentaires, soit des aptitudes offensives certaines pour Barron, qui totalise 5 buts en 23 matchs, et un jeu d’ensemble très complet pour Guhle. Dans le vestiaire des Sabres, la recrue Zach Benson, qui a joué contre Guhle deux ans dans les rangs juniors, l’a qualifié de « défenseur le plus dur que j’ai affronté dans la WHL. Ses doubles-échecs faisaient vraiment mal ! »

Armia et Dahlin de retour

L’idée de rebondir sera en vogue en ce samedi au KeyBank Center. Cayden Primeau obtiendra un premier départ depuis sa sortie du 30 novembre, lorsque les Panthers l’avaient déjoué cinq fois plutôt qu’une du côté de la mitaine.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Cayden Primeau

« Ce sera sa première période, a rappelé St-Louis. Il faut bien jouer devant lui pour qu’il prenne son rythme. »

Seul autre changement dans la formation : Joel Armia prendra la place de Michael Pezzetta. Armia a pris l’habitude de souligner ses retours au jeu en grand jusqu’ici. À son premier match après son renvoi à Laval, il a touché la cible. Le Finlandais a également touché la cible le 29 novembre, après qu’il eut de nouveau été cédé au Rocket.

Chez les Sabres, le défenseur Rasmus Dahlin reviendra au jeu après avoir raté le dernier match. Et tout indique que Devon Levi défendra leur filet, dans ce qui sera un duel entre deux anciens portiers des Huskies de l’Université Northeastern.

La formation du Canadien à l’entraînement

Attaquants

Caufield-Suzuki-Slafkovsky
Monahan-Evans-Anderson
Pearson-Dvorak-Gallagher
Armia-Stephens-Ylönen

Défenseurs

Matheson-Lindström
Guhle-Barron
Struble-Kovacevic

Gardiens

Primeau
Montembeault