Le tournoi de golf du Canadien, au cours duquel les entrevues sont menées au son d’un orchestre de jazz dynamique, généralement sous un soleil éclatant, amène toujours son lot d’optimisme.

Le CH est encore premier au classement à cette date de l’année, de nouveaux joueurs s’amènent et suscitent toujours beaucoup d’espoir, d’autres quittent l’équipe sans qu’on ne les regrette jamais vraiment, du moins publiquement, en bref, il s’agit d’un évènement annuel propice à l’enflure médiatique.

À quelques jours du prochain tournoi de golf du Canadien, présenté lundi, rappelons-nous quelques citations célèbres. Certaines ont évidemment mal vieilli…

Le tournoi de l’an dernier, sous la nouvelle administration, est moins riche puisque les principaux acteurs de la reconstruction y sont allés dans la sobriété, sans crainte de rappeler la réalité à laquelle l’équipe faisait face. Pas de promesse de succès, pas de compliments exagérés à l’égard d’un jeune.

Je ne sais pas si on est en reconstruction ou pas. Les attentes peuvent changer pendant l’année. Peut-être que dans deux ou trois mois, on va avoir une meilleure idée d’où on en est.

L’entraîneur-chef Martin St-Louis, septembre 2022

Je préfère aborder la situation avec optimisme. Oui, il y aura des moments difficiles, mais ça fait partie de l’apprentissage. Ces jeunes sont très bons. Ils arrivent dans un nouvel environnement. Une fois qu’ils auront leurs repères, ils seront meilleurs, et avec [Joel Edmundson, David Savard et Michael Matheson], on a des vétérans pour les aider.

Jake Allen, septembre 2022

Il y a eu ces tournois annulés par la pandémie. Replongeons en 2018. Le Canadien vient d’échanger son capitaine Max Pacioretty aux Golden Knights en retour de Nick Suzuki, Tomas Tatar et un choix de deuxième tour.

L’année de son repêchage (Suzuki), on l’avait 11e sur notre liste, et il est sorti 13e. On le voyait, à l’époque, capable de jouer aux deux positions (centre et ailier). On a de bons jeunes au centre qui s’en viennent. Avec le départ de Max, Nick pourrait jouer à l’aile.

Le directeur général Marc Bergevin, septembre 2018

Comme les choses changent vite dans le monde du hockey. Suzuki n’a pas obtenu de poste avec l’équipe cette année-là, mais les centres Max Domi, Phillip Danault, Jesperi Kotkaniemi, Jordan Weal et Nate Thompson ne sont plus avec le club depuis un bon moment et Suzuki n’a pas joué longtemps à l’aile à Montréal. Chapeau néanmoins à Bergevin pour ce coup fumant. Contrairement à ce qu’il a pu affirmer à une certaine époque, les centres numéro un peuvent se trouver grâce à des échanges.

Un an plus tôt, en 2017, Marc Bergevin vient de faire l’acquisition de Jonathan Drouin en retour du jeune défenseur Mikhail Sergachev. Ce dernier n’ayant disputé que quatre matchs (sans éclat) au début de la saison précédente, à 18 ans, on n’a pas vraiment souligné son départ. On ne parlait que de Drouin.

Je ne crois pas que Drouin éprouvera des ennuis à bien gérer la pression à Montréal. Il y en a toujours sur les épaules des joueurs vedettes. De ce que je sais à son sujet, Jonathan semble bien composer avec la pression.

Le propriétaire Geoff Molson, septembre 2017

C’est un jeune qui travaille très fort et ces habiletés sont remarquables. En plus, il est tellement heureux d’être un joueur du Canadien. Il veut faire tout ce qu’il peut pour ramener la Coupe Stanley ici, là d’où sa famille est originaire. C’est une combinaison redoutable.

Max Pacioretty, à propos de Jonathan Drouin, septembre 2017

Drouin a amassé 186 points en 321 matchs à Montréal, pour une moyenne de 48 points par saison si on ramène son total sur une saison de 82 rencontres. Sergachev vient de connaître sa meilleure saison en carrière avec 64 points. On peut presque le qualifier de défenseur numéro un du Lightning. Et il a remporté la Coupe Stanley deux fois avec sa puissante équipe. Il s’agissait néanmoins d’une transaction applaudie par tous au départ. On ne peut pas toutes les gagner…

La saison 2017-2018 marque aussi une grande transition en défense avec le départ d’Andrei Markov, Nathan Beaulieu et Alexei Emelin. Dans probablement la citation la plus mémorable à un tournoi de golf du Canadien, Marc Bergevin avait déclaré que sa brigade défensive était supérieure à celle de l’année précédente.

On a amené des joueurs qui ont plus d’expérience et qui font circuler la rondelle encore mieux. On va essayer David Schlemko, on a Karl Alzner, Jordie Benn qui revient, Joe Morrow, Mark Streit, Brandon Davidson, il y a beaucoup de compétition à l’interne. C’est un heureux problème.

Marc Bergevin, septembre 2017

L’arrivée de jeunes attaquants suscitait aussi beaucoup d’espoir chez Bergevin.

Scherbak, Hudon, McCarron, de La Rose ont des chances. Ça dépend de leurs performances en matchs préparatoires. S’ils méritent une place et que je ne peux pas les accommoder maintenant, je le ferai au cours de la saison.

Marc Bergevin, septembre 2017

Cette année-là, le Canadien a terminé au 28e rang du classement général, avec… 32 points de moins que l’année précédente.

En 2015, après plusieurs tentatives infructueuses, on veut redonner la chance à Alex Galchenyuk de s’imposer au centre, à sa quatrième saison dans la LNH.

On sent sincèrement qu’il est prêt. Il a acquis beaucoup de maturité. On voulait vraiment qu’il ait l’été au complet pour se préparer à son nouveau rôle.

L’entraîneur-chef Michel Therrien, septembre 2015

On a vite ramené Galchenyuk à l’aile, mais il a néanmoins connu sa meilleure saison en carrière avec 30 buts, la seule fois où il a obtenu plus de 20 buts dans une saison. Trois ans plus tard, il était échangé pour Max Domi.

En 2014, il a fallu identifier un nouveau groupe de leaders avec le départ du capitaine Brian Gionta.

P. K. (Subban) est en train d’apprendre à devenir un bon leader et il sera avec le Canadien pour très longtemps, tout comme Max Pacioretty.

Tomas Plekanec, septembre 2014

Hum… comment dire ?

À son arrivée en poste, en 2012, Marc Bergevin a dû patienter plusieurs mois en raison du lockout. La saison a commencé en janvier seulement. En attendant, il a consacré ses énergies à épier les meilleurs espoirs de l’organisation au camp des Bulldogs de Hamilton.

Nous avons plusieurs bons jeunes qui passent chez les pros, que ce soit Nathan Beaulieu, Brendan Gallagher, Jarred Tinordi ou Morgan Ellis. De les voir davantage à l’œuvre sera l’élément positif de tout cela.

Marc Bergevin, septembre 2012

Il y a eu Gallagher. Après lui, pas grand-chose. On remarque aussi qu’il n’a pas évoqué Louis Leblanc, pourtant le premier choix populaire de l’équipe trois ans plus tôt.

Doug Wilson à Pittsburgh

On a reproché à l’ancien DG Doug Wilson de ne pas avoir remporté la Coupe Stanley à San Jose. Il a pourtant fait des Sharks une puissance entre 2005 et 2019, entre autres grâce à l’acquisition de Joe Thornton. San Jose a tout de même atteint la finale en 2016 et le carré d’as en 2019, 2011 et 2010. Il se sera peut-être accroché un peu trop longtemps à son noyau, d’où l’état dans lequel se retrouve aujourd’hui San Jose et son successeur Mike Grier, mais il a constitué l’un des meilleurs directeurs généraux de la Ligue pendant une douzaine d’années. Aujourd’hui, le nouveau patron à Pittsburgh, Kyle Dubas, vient de l’intégrer à son groupe de gestionnaires à titre de conseiller spécial.

À ne pas manquer

1- Alexandre Pratt évoque une grande reconstruction, mais pas celle qu’on pense.

2- David Reinbacher et Logan Mailloux seront les têtes d’affiche au tournoi des recrues. Le Canadien a dévoilé sa liste de participants vendredi. Les détails de Guillaume Lefrançois.

3- L’équipe féminine de rugby du Rouge et Or de l’Université Laval espère poursuivre sa domination écrasante cette saison. Nicholas Richard raconte.