(Tampa) Jake Allen est arrivé le premier à l’entraînement du Canadien, vendredi midi, quelque part dans un aréna de banlieue, non loin de Tampa.

Allen, qui la veille avait accordé 6 buts sur 18 tirs aux Panthers de la Floride, a passé de longues minutes en compagnie d’Éric Raymond, l’entraîneur des gardiens. Des déplacements ici. D’autres déplacements là. Une position devant son filet, puis une autre. Samuel Montembeault est arrivé lui aussi, pour faire la même chose.

Après l’entraînement, Allen a choisi de répondre aux questions en toute franchise.

« Le match de jeudi n’a pas été un bon match de ma part, a-t-il commencé par admettre. Ça n’a été un bon match pour personne, mais j’en assume la responsabilité. Le début de match a été difficile pour les deux clubs, mais je n’ai pas été assez bon… J’ai eu des sorties difficiles auparavant, mais peut-être pas à ce point. »

Le vétéran a admis qu’il n’avait absolument rien regardé de la vidéo du match de jeudi soir face aux Panthers, victorieux par une marque de 9-5, sans doute parce qu’il n’y avait rien de bon à retenir là-dedans.

Ce n’est pas lui qui va obtenir le départ ce samedi dans la demeure du Lightning – Montembeault aura ce privilège pour la troisième partie de suite –, mais il jure qu’il sera fin prêt la prochaine fois.

« Je vais continuer à être moi-même… Je viens à l’aréna pour travailler chaque jour. Je ne prends aucune journée de congé. Je tente vraiment d’être la meilleure version de moi-même afin d’aider ce club.

« Ce n’est jamais facile d’arriver à froid dans un match et de prendre la place d’un autre gardien, mais peu importe, je n’ai pas été assez bon. Quand je suis arrivé devant le but, c’était 3-2, mais j’ai accordé six buts. »

Dans une telle saison de misère et de déceptions, les coupables sont évidemment très nombreux, et Jake Allen est loin d’être le seul à se chercher actuellement dans le camp montréalais.

Mais le vétéran a accordé six buts à chacun de ses deux derniers matchs, et si la saison prenait fin aujourd’hui, son taux d’arrêts de ,892 serait le pire de sa carrière, lui qui ne s’est jamais retrouvé sous la barre des ,900 depuis son arrivée dans la LNH, en 2012-2013.

Martin St-Louis reconnaît que ce n’est pas si facile ces jours-ci.

« Il faut avoir un plan, un message, on ne peut pas juste passer à autre chose après un match comme ça, a noté l’entraîneur-chef. Je n’ai jamais vu une première période de même… Je le sais, il y a eu des malchances, des mauvais bonds. Ce qui nous gardait vraiment compétitifs pendant un bout, comme le jeu défensif, tranquillement, à partir du match contre le Colorado, on a commencé à s’éloigner de ça un petit peu. »

Jake Allen, lui, souhaite juste avoir la chance de pouvoir se reprendre le plus rapidement possible.

Ce n’est pas la meilleure version de moi que l’on a vue jeudi soir, de toute évidence, mais il n’y a rien qui change. Je dois continuer à être moi-même. Quand je serai de retour devant le filet, j’aurai la mentalité de celui dont c’est le tour de produire des résultats.

Jake Allen

Jonathan Drouin privé d’entraînement pour avoir raté une réunion

Il y avait deux absents à l’entraînement du Canadien, vendredi midi en Floride, et l’un d’eux avait dû s’absenter pour des raisons disciplinaires.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Jonathan Drouin

Martin St-Louis a confirmé que Jonathan Drouin n’a pas pris part à l’entraînement en raison de mesures disciplinaires. L’attaquant québécois avait raté une rencontre d’équipe plus tôt le matin.

J’ai été non négociable… Il a manqué une rencontre d’équipe, il doit payer des conséquences. On commence avec ça.

Martin St-Louis, au sujet de Jonathan Drouin

De toute évidence irrité par la situation, St-Louis n’a pas voulu dire si Drouin allait devoir payer une amende, ou s’il allait aussi être suspendu en vue du match suivant.

« C’est la culture qui est importante, a ajouté le pilote montréalais. C’est plus important que n’importe qui. »

Du reste, le Canadien aurait bien du mal à suspendre Drouin en vue du match de ce samedi soir, tout simplement parce que dans l’immédiat, il n’y aurait personne pour le remplacer, à moins que le club ne décide de jouer avec une formation à 11 attaquants et 7 défenseurs à Tampa.

L’autre absent vendredi, le défenseur Kaiden Guhle, devait subir des traitements médicaux.

St-Louis et Lecavalier au Temple de la renommée du Lightning

Le Lightning annonçait en grande pompe vendredi soir, lors d’une cérémonie à Tampa, l’intronisation de trois de ses anciens au Temple de la renommée du club : Phil Esposito, Martin St-Louis et Vincent Lecavalier.

St-Louis a admis qu’il n’avait peut-être pas la tête à un tel honneur en ce moment.

« C’est flatteur, mais ce sera dur d’avoir la tête à ça ! a dit celui qui a été attaquant du Lightning de 2000 à 2014. J’ai la tête pas mal ailleurs… Mais je suis content de voir qu’ils ont fait leur propre Temple de la renommée ici à Tampa. »

St-Louis a bien sûr eu de bons mots pour Lecavalier, avec qui il a gagné la Coupe ici en 2004.

« On a grandi ensemble. On a atteint notre plein potentiel ici. Deux parcours différents, mais on a eu besoin l’un et l’autre pour atteindre notre plein potentiel.

« J’ai grandi avec Éric Perrin comme joueur de centre. Vincent, c’était la première fois sans Éric Perrin où c’était pareil, parce qu’on se trouvait sur la glace. Et aussi, quand je jouais avec Vincent, je ne me faisais pas bardasser. Il y a bien des fois où Vincent arrêtait de jouer au hockey et se pognait avec un gars parce que le gars m’avait frappé cochon. Au banc, il me demandait si le coup que je venais de subir était un coup vicieux, et si je disais oui, à la prochaine présence il ne jouait plus au hockey ! Ça faisait en sorte que je devenais plus gros sur la glace. »