P.K. Subban veut tenir parole : il amassera 10 millions de dollars pour la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants. Les circonstances l’ont toutefois empêché d’atteindre son objectif jusqu’ici, et c’est pourquoi la Fondation a annoncé jeudi une prolongation de trois ans de l’entente avec Subban.

Rappelons qu’en 2015, Subban et la fondation qui porte son nom s’étaient engagés à amasser 10 millions de dollars sur sept ans pour la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants. Or, un an plus tard, Subban était échangé à Nashville, et en 2020, la pandémie est venue compliquer un brin toute forme d’activité de financement.

À ce jour, Subban a donc amassé 6,3 millions de dollars.

« C’est injuste de seulement penser à nous, car la pandémie a affecté plein de gens, rappelle Subban, en entrevue avec La Presse. On a pu faire des choses malgré tout. Mais il reste que c’était difficile d’organiser des évènements. Je n’étais pas à mon aise d’en faire en pleine pandémie. On était très prudents, mais on a pu faire des choses.

« On est très heureux de prolonger l’entente », poursuit-il.

À mes yeux, c’est un partenariat à vie. J’étais un peu nerveux avec la pandémie, car je respecte ma relation avec l’hôpital. Mais on est toujours restés proches, même après la transaction à Nashville. Il y a encore des effets de la pandémie, mais le monde semble recommencer à fonctionner normalement.

P.K. Subban

Malgré les obstacles, Subban se dit fier de ce qui a été accompli avec les sommes amassées.

« On a amassé 6,3 millions de dollars. C’est beaucoup d’argent ! La liste est longue de ce qu’on a fait avec l’argent. On a pu fournir l’internet et la télévision dans les chambres des enfants. On a aidé des familles ukrainiennes. Tout le monde veut savoir ce qu’on fait, mais c’est là, les résultats parlent d’eux-mêmes. On a aidé 9000 familles, c’est beaucoup. Mais les gens ont le droit de savoir ce qu’on fait. Je suis content de voir que la Fondation a prolongé notre entente. »

Renée Vézina, présidente de la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants, n’était pas disponible pour une entrevue. Par communiqué, elle a déclaré : « Nous sommes les témoins privilégiés de la façon dont P.K. a inspiré de nombreux nouveaux donateurs et entreprises à soutenir le Children. Nous sommes également ravis que Subban ait manifesté son intérêt à prolonger son partenariat avec nous au-delà de 2025.

« Ce serait une excellente nouvelle pour la collecte de fonds, mais une meilleure nouvelle encore pour les enfants malades, car cela signifierait davantage de visites et d’évènements spéciaux au Children pour nos jeunes patients. »

Retour au Centre Bell

Subban était très prompt à défendre son bilan tout au long de l’entrevue. « Quand j’ai commencé, tout ce que j’ai eu comme soutien venait de l’hôpital et de sa fondation, de ma fondation et de ma famille », a-t-il dit.

On le relance alors pour savoir s’il vise ainsi des membres du Canadien d’alors. À l’époque, son annonce avait créé certains remous à l’interne, mais l’hommage qu’a rendu l’organisation au jeune retraité la semaine dernière laissait tout de même croire que ce malaise était du passé.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

P.K. Subban et Mila, patiente de l’Hôpital de Montréal pour enfants

« Je ne dis pas ça pour rabaisser le Canadien, assure-t-il. J’ai joué une autre saison à Montréal après l’annonce de l’entente. Ils ne m’ont jamais rien dit de mal et ne m’ont pas empêché de le faire. Mais ils ont leur propre fondation. Et regardez la semaine dernière, ils nous ont permis de vendre des chandails pour soutenir notre fondation, quand ils m’ont fêté.

« Ce que je veux dire, c’est que les gens cherchent à critiquer ce qu’on fait. Tout est là. Moi, ça me tient à cœur. J’adore aider les jeunes et les enfants. Ceux qui sont critiques, j’aimerais les inviter à l’hôpital, leur montrer les chambres, les familles. Ils voient seulement les chiffres, mais il y a encore beaucoup de travail à faire. Il y a trop de jeunes, de familles, qui sont affectés. »

Mon message est d’inciter les gens à s’impliquer, peu importe que ce soit avec ma fondation ou non, mais juste de s’impliquer de toutes les façons possibles.

P.K. Subban

Subban avait d’ailleurs lui-même montré l’exemple en appuyant également d’autres initiatives à Nashville et à Newark, les deux autres villes où il a poursuivi sa carrière. Il avait lancé le programme Blueline Buddies, qui vise à rapprocher les policiers des jeunes des communautés défavorisées.

« J’ai toujours voulu avoir un impact dans toutes les communautés où j’ai joué. À Nashville, c’était un programme très important à un moment très important. Avec Colin Kaepernick qui avait commencé à s’agenouiller pendant l’hymne national, il y avait beaucoup de choses qui se passaient pour les athlètes noirs. Je savais qu’en tant que Noir dans le Sud, aux États-Unis, les questions allaient venir. J’ai toujours voulu créer des ponts. »