(Chicago) C’est probablement pour des matchs comme celui de ce vendredi entre les Blackhawks et le Canadien que le duo de Peaches & Herb a écrit Reunited.

De Kirby Dach à Max Domi, en passant par Jarred Tinordi, ils seront nombreux à renouer avec d’anciens coéquipiers.

Mais pour des raisons évidentes, les yeux seront surtout tournés vers Luke Richardson. Celui qui était entraîneur des défenseurs du Canadien jusqu’à l’été dernier se retrouve maintenant à la barre des Blackhawks.

« Je leur souhaite du succès, sauf demain », a badiné Richardson, lors d’une rencontre intime avec les médias au centre d’entraînement des Blackhawks, en ce jeudi férié aux États-Unis.

Le colosse d’Ottawa reste évidemment marqué par ses quatre saisons passées à Montréal. C’est là qu’il est passé le plus près de remporter la Coupe Stanley ; la finale de 2021 était la première de sa carrière, que ce soit comme joueur ou comme coach. Il avait développé une relation étroite avec ses protégés, relation qui avait été révélée au grand jour quand Ben Chiarot, lors de ces mêmes séries 2021, avait affirmé que les défenseurs étaient prêts à « traverser un mur » pour lui.

L’affection semble mutuelle. Sans être interrogé spécifiquement sur Suzuki, Richardson a parlé de lui dans une réponse, le qualifiant de « vedette » dans la LNH. « J’étais inquiet pour lui quand il est devenu capitaine, sachant que Montréal est un gros marché. Mais c’est un gars humble, et sa personnalité est à l’image de son jeu. Je suis content de le voir connaître du succès. »

Mais c’est à Arber Xhekaj qu’il a réservé ses plus beaux compliments. « J’aurais aimé que ce soit nous qui le sortions des boules à mites ! », répond-il spontanément, à l’évocation du nom de Xhekaj.

Ce Louis Cyr des temps modernes était arrivé au camp du Canadien en septembre 2021 sans contrat en poche.

J’avais suggéré à l’organisation de lui donner un contrat pour qu’il joue à Laval dès la saison dernière, tellement il était dominant. Il aurait eu de l’expérience chez les pros. Mais ça a bien tourné, et il est retourné dans le junior et il s’est rendu à la Coupe Memorial.

Luke Richardson, entraîneur-chef des Blackhawks de Chicago

« C’est le genre de défenseur que tout le monde recherche. Il est gros, il patine et il est dur. Il a grandi dans une famille de travaillants, sa famille ne l’a pas eue facile. Il a eu deux emplois. Ce sont des gens terre à terre. Tu veux ce genre de personne. »

Centre ou ailier ?

Kirby Dach affrontera quant à lui les Blackhawks pour la toute première fois depuis la transaction qui a fait murmurer le Centre Bell lors du dernier repêchage.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Kirby Dach

Dans le vestiaire des Hawks, Patrick Kane est probablement le mieux placé pour parler du grand numéro 77. Après Alex DeBrincat (échangé à Ottawa depuis), Kane est l’attaquant qui a le plus joué avec Dach pendant ses trois saisons en Illinois.

Bizarrement, Kane ne semblait toutefois pas savoir que son ancien coéquipier avait surtout été employé à l’aile cette saison. « Je ne sais pas, je pense qu’il est un assez bon centre aussi ! a fait valoir Kane, dans le spacieux vestiaire des Blackhawks. Un gros gars qui peut patiner, c’est toujours bien d’avoir ça au centre. Parfois, on voit des joueurs passer d’une position à l’autre, comme Trevor Zegras. »

Pour un jeune, c’est difficile de jouer au centre quand tu affrontes des gars comme Jonathan Toews et Patrice Bergeron tous les soirs.

Patrick Kane

Comme son coéquipier Toews l’avait fait, Kane a lui aussi affirmé que Dach n’avait pas nécessairement eu la meilleure tribune pour se faire valoir à Chicago. Un commentaire qui va à l’encontre de ce que disent les chiffres, puisque Dach jouait 18 minutes par match à ses deux dernières saisons à Chicago, et puisque DeBrincat et Kane, ses partenaires de trio les plus fidèles, sont considérés comme des attaquants relativement compétents.

« En tant que joueurs, nous ne sommes pas en position de prendre ces décisions. Mais on voyait son potentiel, estime Kane. Il peut battre des gars à un contre un. Il peut être très bon sur 200 pieds et on l’a vu dans les séries dans la bulle. Il était incroyable dans ces séries, il était efficace pour conserver la rondelle. Il n’a peut-être pas eu le meilleur rôle ici.

« Il montrait des signes qu’il pouvait devenir un joueur de concession. Chaque fois que j’ai joué avec lui, on a connu du succès. Il faisait reculer les défenseurs et me donnait de l’espace », a ajouté le numéro 88.

Soderblom devant le filet

C’est Arvid Soderblom qui défendra le filet des Blackhawks ce vendredi après-midi. Il s’agira seulement d’un neuvième départ dans la LNH pour ce Suédois de 23 ans, jamais repêché, qui s’est joint aux Hawks pour la saison 2021-2022. Il tentera d’aider ses coéquipiers à se relever d’une cinquième défaite de suite, subie mercredi à Dallas. Chicago a accordé 25 buts au cours de ces cinq matchs… « Mais comme je l’ai dit aux gars, le soleil s’est levé ce matin, c’est l’Action de grâce et on joue dans la meilleure ligue au monde », a relativisé le toujours optimiste Richardson.