Quand on lui demande s’il ne se sent pas un peu revivre en ce moment dans le maillot du Canadien, Sean Monahan hésite.

« Je suis en santé, finit-il par répondre. Ça fait deux ans que je ne suis pas capable de bouger et de jouer à ma manière, alors juste le fait d’être en santé, enfin, c’est immense. »

Ça semble immense, en effet.

Opéré à une hanche au terme de la saison 2020-2021, puis opéré à l’autre hanche en avril, Monahan avait l’air de celui qui a frappé un mur avant de débarquer ici. L’an dernier, les ennuis de santé l’ont mené à la plus faible production de sa carrière – 23 points en 65 matchs – et, aussi, à une place sur le quatrième trio des Flames.

Tout ça a mené à un changement de décor, en août, quand le Canadien l’a acquis des Flames de Calgary en retour de rien. Il y a des déménagements salutaires, parfois, et celui-ci a l’air d’en être un.

« J’imagine qu’un changement de décor peut faire du bien, a-t-il ajouté après l’entraînement de mardi à Brossard. On m’a échangé, je suis arrivé ici, et j’obtiens un nouveau départ, en quelque sorte. C’est une bonne chose, et c’est facile de m’adapter. »

Je m’amuse pas mal depuis que je suis avec cette équipe.

Sean Monahan

Cela a mal fini chez les Flames, mais avant ça, il y avait eu un début, vraiment pas mauvais, quand il a été repêché au sixième rang au total en 2013. Aussi, il y a eu un milieu, vraiment pas mauvais non plus, quand l’attaquant a récolté 82 points lors de la saison 2018-2019.

Essaie-t-il de prouver qu’il peut redevenir ce gars-là ?

« Je n’essaie pas de prouver quoi que ce soit à personne d’autre qu’à moi-même. Je sais ce que je suis capable de faire, je sais que je suis capable de jouer. Ça revient toujours aux occasions qu’on te donne, et ensuite, à la confiance.

« J’obtiens plus de temps de jeu que la saison passée, et je suis de nouveau capable de bouger. C’est vraiment plaisant de jouer au hockey quand on est en santé. Ensuite, il y a la confiance qui vient avec ça… Quand c’est toute l’équipe qui joue en confiance, alors là, tu commences à gagner des matchs. »

« Un gars intelligent »

Il s’agit d’une confiance qui va dans les deux sens ; lundi, lors de la visite des Penguins de Pittsburgh, le joueur de 28 ans a été ajouté au premier trio, en compagnie de Cole Caufield et de Nick Suzuki. Il en a profité pour réussir une aide, son deuxième point de la saison.

Josh Anderson n’est pas si surpris de voir son nouveau coéquipier se porter aussi bien.

PHOTO PAUL CHIASSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Sean Monahan et Josh Anderson

« Il joue dans cette ligue depuis un bout de temps déjà, a noté l’attaquant. C’est un vétéran, et de toute évidence, un gars intelligent. On peut voir, avec les jeux qu’il fait sur la glace, à quel point il est capable de ralentir le jeu au bénéfice de ses coéquipiers. »

À titre d’exemple, Anderson rappelle la passe que Monahan a faite lors de la prolongation, lundi soir au Centre Bell. Un jeu qui a mené au but vainqueur, celui de Kirby Dach. « Il aurait pu lancer, mais il a repéré Kirby du coin de l’œil… Il est vraiment un bon joueur de centre, complet, qui fait tout ce qu’il peut pour aider l’équipe. »

Il y a aussi qu’un déménagement, au hockey, signifie évidemment un changement d’entraîneur. Jadis, chez les Flames, on disait d’ailleurs que ce n’était pas le grand amour entre Monahan et Darryl Sutter. Là, c’est autre chose.

« Martin [St-Louis] a joué longtemps, il connaît chaque petit détail du jeu, de répondre Monahan. Quand il jouait, il pensait le hockey autrement, à un autre niveau, et il essaie aussi de nous faire jouer de cette façon. »

Pour Monahan, de toute évidence, c’est une approche qui fonctionne.

Slafkovsky, comme sur la PS4

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Juraj Slafkovsky

Chaque jour où on le croise, Juraj Slafkovsky a l’air d’un gars qui est content d’être heureux. Et puis, de toute évidence, il était très content de pouvoir affronter les Penguins de Pittsburgh lundi soir. « C’est drôle parce que j’ai appelé des amis pour leur dire que j’allais jouer contre [Sidney] Crosby… Juste avant ça, je leur disais que j’allais affronter [Alex] Ovechkin. Alors c’est comme un rêve. Comme joueur à NHL sur la PS4… mais dans la vraie vie ! »

Armia, Edmundson : toujours aucune date

Joel Armia et Joel Edmundson continuent de s’entraîner en solitaire ces jours-ci, mais on ne connaît toujours pas la date de leur retour au jeu. Le Canadien a par ailleurs confirmé mardi que le gardien Cayden Primeau a été cédé au Rocket de Laval, ce qui ouvre la porte au retour du vétéran Jake Allen. Le Canadien a aussi rappelé de Laval le défenseur Corey Schueneman.