Hockey Canada affirme qu’un courriel de 2019 détaillant son désir de gérer elle-même ses dossiers de sport sécuritaire ne reflète pas l’orientation actuelle de l’organisation.

La fédération nationale, qui fait l’objet d’un examen minutieux depuis que la nouvelle d’une présumée agression sexuelle en 2018, et de l’entente hors cour qui s’en est suivie, a éclaté en mai, réagissait à un courriel de trois pages envoyé au bureau de la ministre des Sports.

Dans le courriel obtenu par la Presse canadienne, Hockey Canada se vantait de sa gestion de la sécurité sportive qui était « inégalée », mais soulevait des inquiétudes quant à l’existence d’un enquêteur tiers ou d’une ligne téléphonique de signalement.

« Hockey Canada reconnaît que nous devons faire davantage pour favoriser un environnement sûr et positif sur et hors de la glace, a déclaré l’organisme directeur dans un communiqué mercredi. C’est pourquoi nous apportons des changements importants à la façon dont les plaintes sont reçues et examinées. Cela comprend la création d’un nouveau processus de plainte par une tierce partie indépendante et le fait de devenir un signataire à part entière du Bureau du commissaire à l’intégrité du sport du gouvernement (BCIS). »

La ministre des Sports, Pascale St-Onge, a lancé le BCIS en juin pour mener des enquêtes indépendantes sur les allégations d’abus et de mauvais traitements dans le sport, et a fixé une date limite d’avril 2023 pour que les organismes sportifs nationaux signent des accords pour travailler avec le nouveau bureau.

L’haltérophilie et le volley-ball sont les deux seules fédérations sportives nationales à avoir signé ces accords jusqu’à présent, mais des dizaines d’autres sont en négociations.

Le courriel de trois pages signé par Glen McCurdie, qui était alors vice-président des assurances et de la gestion des risques de Hockey Canada, détaillait également le Fonds national d’équité de l’organisation utilisé pour les responsabilités non assurées, y compris les réclamations pour abus sexuels.

« La rétroaction de Hockey Canada dans le cadre d’une consultation sur la sécurité du sport en 2019 avec le cabinet du ministre des Sciences et des Sports ne reflète pas la pensée ou l’orientation actuelle de notre organisation sur ces questions, a déclaré Hockey Canada. En fait, contrairement à la lettre (de la Presse canadienne) à laquelle il est fait référence, Hockey Canada a participé de manière proactive à la ligne d’assistance du gouvernement sur la sécurité dans le sport, ce qui incluait de demander à des enquêteurs tiers d’enquêter sur toutes les plaintes reçues.

« Dans le cadre de la consultation, Hockey Canada a également fourni des renseignements sur ses politiques d’assurance relatives aux réclamations pour inconduite sexuelle. De plus, l’utilisation du Fonds national d’équité est actuellement suspendue et fait l’objet d’un examen dans le cadre d’un examen de la gouvernance par un tiers indépendant. »

Kirsty Duncan, ministre des Sciences et des Sports de 2015 à 2019, a déclaré ne pas avoir reçu le courriel de Hockey Canada adressé à Michael Paramathasan, ancien conseiller principal en politiques pour la ministre des Sports, lorsqu’il a été envoyé le 29 octobre 2019.

L’agression sexuelle présumée à la suite d’un gala en 2018 à London, en Ontario, impliquait huit joueurs non identifiés, dont des membres de l’équipe mondiale junior de cette année-là. Des allégations d’agression sexuelle de groupe impliquant l’équipe mondiale junior de 2003 ont aussi émergé en juillet.

Aucune de ces allégations n’a été prouvée devant les tribunaux.

Hockey Canada s’est vu retirer son financement fédéral en raison de sa gestion de l’affaire et du règlement hors cour, tandis qu’un certain nombre d’entreprises ont mis en pause leur appui financier.