Après la défaite de mercredi soir à Springfield, je présume que mon retour en voiture depuis cette charmante ville du Massachusetts a été plus agréable que celui des gars du Rocket dans l’autocar de l’équipe.

En premier, les joueurs de Laval sont partis en fin de soirée, et on s’entend que sur la route, les lumières éteintes, ça n’est pas super agréable. Impossible d’admirer le décor, et en plus, impossible de s’arrêter en chemin parce que tout est fermé.

Ensuite, il y a que ce trajet-là, la 91 Nord puis la 89 Nord aussi, en direction du Québec, est l’un des plus beaux tronçons de route dans ce coin de l’Amérique.

Pour les paysages, surtout. On y passe par tout plein de petits recoins sympathiques, et on découvre des choses, des tas de choses. Comme ces deux queues de baleine qui sortent du sol à la droite de la route, à la hauteur de Burlington. Qui, au juste, a choisi de faire ériger un monument à l’effigie de queues de baleine ? C’est l’un des grands mystères de la vie.

Juste avant, par contre, il y a la capitale du Vermont, j’ai nommé Montpelier.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Le capitole de l’État du Vermont à Montpelier

C’est une petite ville spéciale, Montpelier. Quand on part de Montréal pour aller couvrir un match du Canadien à Boston, c’est souvent là qu’on s’arrête, parce que c’est à peu près à mi-chemin.

La ville est plantée dans un décor poétique digne d’une carte postale des années 1980, et sur la petite rue principale, on trouve toutes les nécessités : un pub, une petite épicerie, une librairie, et sur le côté, une boutique de vinyles, l’indémodable Buch Spieler Records, bien en vie sur ce même plancher de bois qui craque depuis 1973. C’est pour ce genre d’endroit, où le temps s’est arrêté, que la vie mérite d’être vécue.

Enfin, au bout de la rue, il y a un vieux resto italien, le Sarducci’s, qui est un peu spécial à mes yeux.

Car c’est là que j’ai imaginé Molly Monroe, la star de mon roman Une fille et une balle papillon, en train de travailler en espérant trouver un sens à sa vie. Sur le côté du resto, à gauche, il y a un genre de petit passage, où j’ai pensé que Molly irait lancer des citrons, en espérant finir par maîtriser une balle papillon plus tard dans le récit.

Au fait, les pâtes y sont fabuleuses.