(Denver) Saviez-vous que Mario Gosselin détient encore un record d’équipe des Nordiques de Québec et de l’Avalanche du Colorado ? Si vous l’ignoriez, rassurez-vous : vous êtes au moins deux.

« Je ne savais pas que j’avais un record ! lance un Gosselin amusé, au bout du fil. Ce ne sont pas des choses qui m’intéressaient quand je jouais, ni après ma carrière. Je sais que j’ai réussi un blanchissage à mon premier match dans la LNH, mais sinon, je ne connais pas mes statistiques ! »

En fait, Gosselin partage son record avec Philipp Grubauer et Pavel Francouz. Les trois ont remporté six matchs de suite en séries. Et si ça se trouve, il y a au moins une troisième personne qui ignorait cette statistique : Francouz lui-même. « Ah, c’est cool », a laissé tomber le Tchèque, avec l’enthousiasme du végétarien qui découvre qu’un PFK ouvre dans son quartier.

La séquence victorieuse de Francouz est toujours en cours ; Grubauer a réussi la sienne l’an dernier. Pour Gosselin, il faut remonter au printemps 1987 et à l’époque de John Ogrodnick et Paul Gillis. Au premier tour, les Nordiques avaient battu les Whalers de Hartford quatre fois de suite, avant de remporter les deux premiers matchs de la série suivante face au Canadien. Le Tricolore a toutefois fini par enlever cette série.

Gosselin partageait le filet avec Clint Malarchuk. Ce dernier était plus vieux de deux ans et avait obtenu 52 départs au cours de la saison, contre 26 pour Gosselin. Comment le cerbère de Thetford Mines avait-il obtenu la faveur de Michel Bergeron en séries ?

« Que ce soit en séries ou en saison, je me suis toujours dit que peu importe ce qui se passe, c’est oublié au prochain match, explique Gosselin. L’autre chose, c’est que j’étais conscient de l’importance relative d’un match. Il n’y a pas mort d’homme au hockey ! J’étais très rationnel face à ça. Oui, c’est important pour les coéquipiers et les coachs, mais gagne ou perd, monsieur, madame Tout-le-Monde va quand même se lever le lendemain pour aller travailler. »

Francouz ou Kuemper ?

Francouz pourrait devoir attendre avant d’espérer battre le record de Gosselin. Le vétéran Darcy Kuemper, gardien numéro un de l’Avalanche, est de retour en santé.

Jared Bednar, entraîneur-chef de l’Avalanche, a un beau dilemme. Francouz a disputé les quatre matchs contre les Oilers, accordant 10 buts sur 109 tirs (efficacité de ,908). Kuemper, lui, montre une fiche de 6-2, une moyenne de 2,65 et une efficacité de ,897 ce printemps.

Photo AMBER BRACKEN, archives La Presse Canadienne

Pavel Francouz

Aux journalistes agglutinés devant lui, Kuemper a indiqué que les gardiens s’attendaient à recevoir un texto mardi soir, leur annonçant l’identité du partant pour le premier match. L’Avalanche a fonctionné ainsi toute la saison, a dévoilé le Saskatchewanais.

Quoi qu’il en soit, Gosselin ne fera pas de l’insomnie en attendant de savoir si sa marque vieille de 35 ans tiendra. Il demeure impliqué dans le hockey, lui qui gagne sa vie en tant que propriétaire de son école de gardiens, à Saint-Basile-le-Grand, mais il suit la LNH à distance.

« Je travaille dans le hockey, mais je n’écoute pas le hockey professionnel, dit-il. Depuis que je suis revenu au Québec en 1997, on n’a pas RDS ni TVA. Je regarde les faits saillants, car ça me fascine de voir la qualité des gardiens de nos jours. Même quand je jouais, je ne passais pas mes journées à regarder d’autres matchs. »

De bon augure pour Point

Le Lightning pourrait obtenir du renfort. Brayden Point, tombé au combat lors du septième match de la série de premier tour contre Toronto, a patiné mardi. Jon Cooper a mentionné qu’un retour mercredi était probable, à défaut de quoi l’attaquant devrait être disponible pour le deuxième match. Chez l’Avalanche, le retour de Nazem Kadri semble moins imminent, mais Mikko Rantanen a rappelé que « les médecins font parfois des tours de magie ».

Perdus vers l’aéroport

Comme toujours, Jon Cooper était en verve pour son point de presse. Le pilote du Lightning est revenu sur sa première rencontre avec Julien BriseBois. BriseBois est directeur général du Lightning, mais en 2010, il était responsable du club-école. C’est donc lui qui a embauché Cooper comme entraîneur-chef des Admirals de Norfolk, filiale du Lightning à l’époque. « Le courant a bien passé en entrevue, donc quand est venu le temps de repartir, Julien a offert de me ramener à l’aéroport, a raconté Cooper. Mais on s’est perdus, j’étais serré pour mon vol. Je pensais qu’il connaissait le coin, et je ne voulais pas le lui dire, mais je me demandais : pourquoi m’as-tu offert de me reconduire ? J’ai fini par prendre mon vol de justesse. Mais la relation qu’on a bâtie, notre communication dans la Ligue américaine, ça s’est transféré dans la LNH. »