L’orthèse qu’il portait au poignet droit ne mentait pas : Samuel Montembeault a joué blessé pendant les trois derniers mois de la saison.

Le gardien de 25 ans a subi une opération vendredi dernier. Il devra se soumettre à une rééducation de huit semaines. Si tout se passe comme prévu, il devrait être de retour en pleine forme au prochain camp d’entraînement.

Il n’est pas clair à quel moment précis il s’est blessé. Le 22 janvier dernier, alors que Montembeault profitait d’un match de repos après avoir affronté plus de 50 tirs au cours de ses deux départs précédents, différents médias ont révélé qu’il souffrait d’une blessure au tendon du poignet droit, soit du côté de son bloqueur, et qu’une opération pourrait être nécessaire.

Le Canadien n’a toutefois jamais confirmé cette information, se contentant de parler d’une blessure au « haut du corps ».

Le principal concerné a indiqué quelques jours plus tard qu’il avait joué en dépit de la douleur le 20 janvier, contre les Golden Knights de Vegas, mais qu’il se sentait désormais « de mieux en mieux ». Il est d’ailleurs rapidement revenu au jeu, à un moment où trois des cinq gardiens du Canadien étaient sur la liste des blessés.

Or, il était évident que quelque chose clochait. En trois apparitions devant le filet, du 27 au 30 janvier, il a accordé 11 buts sur 27 tirs, dans ce qui a constitué sa pire séquence de la saison. L’équipe a par la suite profité d’une semaine de congé, qui a été bénéfique pour son gardien.

Réclamé au ballottage tout juste avant le début de la campagne 2021-2022, Montembeault a finalement vu autant d’action que Jake Allen, puisque ce dernier a subi trois blessures et que Carey Price a été limité à cinq matchs à la fin du mois d’avril.

Les 30 départs qu’on a confiés à cet ancien des Panthers de la Floride ont constitué un sommet personnel, et il a en outre signé son premier jeu blanc le 23 février contre les Sabres de Buffalo. Il est par ailleurs devenu, le 20 novembre 2021, le premier gardien québécois depuis José Théodore, 15 ans plus tôt, à remporter un match dans l’uniforme du Tricolore.

Il a conclu la saison avec une fiche de 8 victoires, 18 revers et 6 défaites en prolongation ou en tirs de barrage. Sa moyenne de buts accordés de 3,74 et son taux d’arrêts de ,891 ont été parmi les pires de la LNH chez les gardiens ayant disputé au moins 25 matchs. À sa décharge, il est aussi l’un des gardiens qui, match après match, affrontaient le plus de tirs dangereux à cinq contre cinq, selon le site de statistiques avancées NaturalStatTrick.

L’opération qu’il a subie vendredi visait à réparer la gaine entourant un tendon de son poignet. Elle a été menée avec succès.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Samuel Montembeault

Avenir

Même si Montembeault retrouve la forme dans les délais prescrits, son avenir avec le Canadien n’est pas encore assuré.

La direction du club, avons-nous appris, n’est pas emballée à l’idée d’amorcer la saison 2022-2023 avec un tandem Allen-Montembeault.

Dans deux récentes entrevues à la radio, le directeur général Kent Hughes a d’ailleurs souligné qu’aucun de ses gardiens n’avait, au cours de la dernière saison, « démontré qu’il était un numéro 1 ». Il a également noté que son équipe avait manqué de « constance » à cette position, précisant uniquement qu’Allen avait « été très bon pour [l’équipe] entre ses deux [principales] blessures ». Il n’a pas fait mention de Montembeault.

Sans contrat en vue de la saison prochaine, le natif de Bécancour deviendra joueur autonome avec restriction en juillet prochain. Il sera admissible à l’arbitrage. Encore faut-il que le Canadien lui dépose une offre qualificative d’ici là. Vu le bas salaire qu’il a empoché au cours de la dernière année, il s’agirait d’une formalité. Selon le site CapFriendly, l’offre ne doit être que d’une valeur de 787 500 $. Si, toutefois, le Canadien ne se prévalait pas de cette option, il deviendrait joueur autonome sans compensation et pourrait offrir ses services à toutes les équipes de la LNH.

Il semble toutefois que, pour l’heure, la seule préoccupation dans son cas soit sa santé. Selon nos informations, son entrevue de fin de saison avec la direction a principalement tourné autour de l’état de son poignet. Les deux parties souhaitaient qu’une intervention chirurgicale puisse être pratiquée le plus tôt possible afin que sa rééducation s’amorce rapidement.

Son statut à Montréal demeure tributaire de l’état de santé de Carey Price. Il n’est toujours pas acquis que le gardien vedette sera en mesure de jouer au début de la saison prochaine, son genou n’ayant pas bien guéri à la suite d’une opération subie il y a maintenant 10 mois.

Si Price arrivait au camp d’entraînement en santé, Montembeault deviendrait le troisième gardien du club, puisqu’Allen a encore un contrat pour un an. Si l’organisation savait, hors de tout doute, que Price ne jouera pas en 2022-2023, elle pourrait alors le placer sur la liste des blessés à long terme et profiter d’un allègement salarial. Il lui serait alors possible de chercher un vétéran en remplacement pour jouer avec Allen ou Montembeault, advenant qu’on ne garde pas les deux.

Si, toutefois, l’incertitude sur Price persistait, le Québécois deviendrait alors une option plus attrayante, car peu coûteuse, donc plus facile à insérer dans un budget serré au possible.