Il a fallu attendre très tard avant d’enfin connaître les duels du premier tour des séries de la LNH. La Ligue a choisi de ne pas faire attendre les partisans : ça commence dès lundi avec quatre affrontements. Tour d’horizon.

Maple Leafs de Toronto c. Lightning de Tampa Bay

Les pauvres Maple Leafs ne pouvaient se permettre de perdre en première ronde contre le Canadien l’an dernier. Pour une rare fois dans les années récentes, ils n’avaient pas une puissance dans les pattes pour ouvrir les séries. Après une longue et douloureuse reconstruction, ils ont été éliminés en première ronde par les Capitals de Washington en 2017, ils ont perdu contre les Bruins de Boston lors des deux printemps suivants, et les voilà opposés aux champions de la Coupe Stanley lors des deux dernières années, le Lightning de Tampa Bay.

Les champions ont peut-être perdu un troisième trio en entier l’été dernier (Gourde, Goodrow et Coleman), mais ils ont connu une autre saison de plus de 100 points, grâce entre autres à la renaissance de Steven Stamkos, qui vient de connaître à 32 ans sa meilleure saison offensive en carrière (106 points).

Le Lightning s’est élevé en fin de saison et a remporté sept de ses neuf derniers matchs, en s’assurant de passer un message clair aux Panthers et aux Maple Leafs, qu’ils ont écrasés. Le Lightning voudra devenir le premier club depuis les Islanders il y a une quarantaine d’années à remporter trois Coupes Stanley consécutives.

Même s’ils ont terminé devant le Lightning au classement, la pression sera sur les Leafs qui, après une longue reconstruction, n’ont jamais franchi la deuxième ronde en cinq participations aux séries.

Le Lightning peut se targuer de posséder le meilleur gardien de la Ligue nationale de hockey, tandis que les Leafs ont sans doute l’un des plus faibles parmi les clubs qui ont accédé aux séries, Jack Campbell…

Joueurs à suivre

PHOTO NICK TURCHIARO, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Mitch Marner, des Maple Leafs de Toronto

Toronto : Les regards seront tournés vers Mitch Marner, brillant en saison, mais toujours sans le moindre but lors des deux derniers printemps.

Tampa Bay : Incroyable de penser que Victor Hedman a passé sous le radar cette saison malgré une année de 85 points. Il demeure le pilier à Tampa.

Joueurs sous le radar

Toronto : Au centre du troisième trio, Alexander Kerfoot vient de connaître sa meilleure saison offensive en carrière, avec 51 points. Il ne sera pas soumis à la même surveillance que Matthews et Tavares.

Tampa : Corey Perry est à son mieux dans les situations de haute tension. Malgré ses 36 ans, il demeure menaçant, comme en font foi ses 19 buts et 40 points !

Oilers d’Edmonton c. Kings de Los Angeles

PHOTO JASON FRANSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Connor McDavid, des Oilers d’Edmonton

Les Oilers n’affrontent pas un club en reconstruction. Les leaders des Kings s’appellent Kopitar, Danault, Brown, Arvidsson et Quick. Los Angeles a probablement les meilleurs centres pour contrer McDavid, Draisaitl et compagnie, mais ils déplorent l’absence de leur meilleur défenseur, Drew Doughty, opéré à un poignet en avril. Les jeunes défenseurs des Kings, Sean Durzi en tête, ont bien comblé son absence, mais ils sont plutôt verts en séries.

Les Oilers, et surtout McDavid, ont de la pression. Ils ont remporté une seule ronde de séries, en 2017, depuis l’arrivée de la star ontarienne. Si McDavid veut passer à la postérité, il devra contribuer à des victoires en séries éliminatoires. La pression est clairement dans le camp des Oilers, puisque les Kings, malgré une abondance de vétérans à des postes importants, sont en principe en « reconstruction ».

Le DG des Oilers, Ken Holland, n’a pas jugé bon d’acquérir un gardien à la date limite des transactions. On s’en remet donc au bon vieux Mike Smith, 40 ans. Smith est capable d’arrêter une rondelle, mais les thérapeutes de l’équipe connaissent son corps par cœur.

Le meilleur défenseur des Oilers, Darnell Nurse, a raté la dernière semaine d’activité en raison d’une blessure au bas du corps, mais on souhaite qu’il soit rétabli pour le début de la série. Le vétéran Duncan Keith apportera sa vaste expérience s’il a encore des jambes à ce stade-ci de la saison.

Joueurs à suivre

PHOTO GARY A. VASQUEZ, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Jonathan Quick

Edmonton : Connor McDavid a amassé 697 points en seulement 487 matchs en saison, mais 22 points en 21 rencontres de séries. Que dire de plus ?

Los Angeles : Le gardien Jonathan Quick, 36 ans, a relancé sa carrière après deux saisons difficiles. Il devra être au sommet de sa forme.

Joueurs sous le radar

Edmonton : Evander Kane a amassé 39 points, dont 22 buts, depuis son embauche controversée à Edmonton. Il a participé à seulement deux séries en carrière. À lui de briller.

Los Angeles : Matt Roy, 27 ans, modeste choix de septième tour en 2015, est le joueur le plus utilisé après Doughty. Il aura souvent McDavid et Draisaitl devant lui…

Wild du Minnesota c. Blues de St. Louis

PHOTO CHRISTOPHER HANEWINCKEL, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Kirill Kaprizov, du Wild du Minnesota

Les attentes n’étaient pas énormes envers ces deux équipes à l’aube de la saison et pourtant, le Wild a amassé 113 points et les Blues, 109, pour terminer toutes les deux parmi le top 10 au classement général de la LNH.

Le Wild possède un formidable premier trio en Kirill Kaprizov, Mats Zuccarello et Ryan Hartman. L’attaque des Blues est mieux répartie et la plupart de leurs joueurs connaissent le tabac puisqu’ils ont remporté la Coupe il y a quelques années à peine.

Avec l’émergence du jeune Robert Thomas, 77 points en 72 matchs à seulement 22 ans, St. Louis a le luxe de placer Brayden Schenn au sein d’un troisième trio. Sans fanfare ni trompette, ils comptent sept marqueurs de 24 buts ou plus : Tarasenko, Buchnevich, Kyrou, Barbashev, Schenn, Perron et Saad.

Mais le nouveau gardien numéro un des Blues, Ville Husso, entre en territoire inconnu : il n’a jamais joué en séries. Jordan Binnington peut toujours prendre la relève au besoin, mais il a été atroce cet hiver.

Le Wild n’a pas ce problème. Cam Talbot a connu une grosse deuxième moitié de saison et on a acquis Marc-André Fleury sans vider sa banque d’espoirs ou de choix. Bien difficile, néanmoins, de prédire le gagnant de cette série, quoiqu’on doive donner l’avantage au Wild au chapitre de la défense et des gardiens.

Joueurs à suivre

PHOTO JEFF CURRY, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Vladimir Tarasenko, des Blues de St. Louis

Minnesota : Kirill Kaprizov vient de réussir une saison de 108 points. Il voudra faire oublier sa production de trois points en sept matchs de séries l’an dernier.

St. Louis : Vladimir Tarasenko a atteint à 30 ans la marque des 80 points pour la première fois de sa carrière, après avoir été hypothéqué par des blessures à l’épaule ces deux dernières années.

Joueurs sous le radar

Minnesota : La recrue Matt Boldy, repêchée quelques rangs avant Cole Caufield en 2019, est un attaquant de puissance qui a amassé 39 points en 47 matchs depuis son arrivée et le type de joueur taillé sur mesure pour les séries.

St. Louis : Acquis du Canadien en 2020 pour des choix de deuxième et de quatrième tours, le Montréalais Marco Scandella joue au sein de la première paire de défense avec Colton Parayko et devrait affronter le gros trio du Wild.

Hurricanes de la Caroline c. Bruins de Boston

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Sebastian Aho, des Hurricanes de la Caroline

Les Hurricanes ont un club en pleine ascension, mais ils ont été stoppés deux fois par les Bruins en séries éliminatoires, en 2019 et en 2020, et l’an dernier par les futurs champions, le Lightning de Tampa Bay.

Les Hurricanes ont terminé au troisième rang du classement général avec 116 points, 9 de plus que leurs rivaux en première ronde, mais ils devront se méfier des Bruins. Boston, en effet, a pris son envol en deuxième moitié de saison. À compter du 3 mars, les Bruins ont conservé une fiche de 19-8-1.

Les Hurricanes devront en autre se débrouiller sans leur gardien numéro un, Frederik Andersen, blessé. Ils s’en remettront probablement à Antti Raanta. Par contre, les gardiens des Bruins ne sont guère plus expérimentés en séries, avec le jeune Jeremy Swayman et Linus Ullmark, en cette ère post Tuukka Rask.

Boston a pris son envol depuis que l’entraîneur Bruce Cassidy a séparé son premier trio et envoyé David Pastrnak au sein de la deuxième unité avec Erik Haula et Taylor Hall, et remplacé Pastrnak par Jake DeBrusk avec Patrice Bergeron et Brad Marchand.

La défense des Bruins a été renforcée par l’arrivée de Hampus Lindholm, acquis pour un choix de premier tour, deux choix de deuxième tour et un espoir. Il forme toute une première paire avec Charlie McAvoy.

Les Hurricanes ont quatre trios équilibrés, le luxe d’ailleurs de compter sur les jeunes Jesperi Kotkaniemi et Martin Necas sur la quatrième unité, et une défense sous-estimée. Ils sont premiers au chapitre de l’efficacité en infériorité numérique. Il s’agit de l’un des deux affrontements de premier tour entre des clubs du top 10 au classement général, l’autre oppose le Minnesota à St. Louis.

Joueurs à suivre

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Patrice Bergeron, des Bruins de Boston

Boston : Le capitaine Patrice Bergeron demeure le grand leader de cette formation, et on ne sait toujours pas s’il s’agit de ses dernières séries éliminatoires dans cet uniforme.

Caroline : Sebastian Aho était déjà fort quand le Canadien lui a soumis une offre qualificative il y a quelques années, il est encore meilleur aujourd’hui. Il vient de connaître une saison de 37 buts et 81 points.

Joueurs sous le radar

Boston : L’acquisition de Charlie Coyle du Wild il y a quelques années vaut toujours son pesant d’or. Coyle sera au centre du troisième trio avec Craig Smith et Trent Frederic.

Caroline : Malgré une productivité modeste en saison, Kotkaniemi est efficace en séries. Il a déjà 9 buts en 29 matchs en carrière lors des éliminatoires et il n’aura pas à affronter les meilleurs trios des Bruins.