Le Canadien n’a toujours pas gagné en trois matchs depuis l’arrivée de Martin St-Louis derrière le banc.

Mais il ne faut pas se leurrer : les scores importent peu à ce stade-ci, les défaites permettent même de consolider le dernier rang au classement général et ainsi mieux se positionner en prévision du repêchage, et il y a plusieurs aspects à redresser au sein de cette équipe à la dérive.

Il faut surtout s’attarder à la manière dont l’équipe joue depuis l’embauche de St-Louis et à ce chapitre, on remarque plusieurs choses intéressantes.

Le CH a été compétitif dans ces trois matchs et a même dominé ses adversaires pendant d’importantes portions de ces rencontres.

Au plan collectif, le club joue avec beaucoup plus d’enthousiasme et de passion. Les joueurs sont plus patients avec la rondelle, le jeu en possession de celle-ci est en conséquence plus efficace.

Non seulement le premier discours de Martin St-Louis a-t-il galvanisé les joueurs, mais il est en train de rétablir un climat positif dans vestiaire complètement démoralisé et chaotique avant son arrivée, nous confirment des sources à l’interne. On le devine aisément, après une si longue période d’insuccès.

On voit l’effet positif sur les jeunes, qui se sentent appuyés et écoutés, avec une nouvelle voix dans la pièce. Il s’agit sans doute de l’effet le plus important pour la suite des choses.

Cole Caufield a marqué deux fois lors de ces trois matchs. Il avait un seul but à sa fiche lors des 30 rencontres précédentes. Il a été l’attaquant le plus menaçant du CH depuis l’entrée en poste de Martin St-Louis. Caufield a joué plus de 18 minutes dimanche, alors que sa moyenne en saison s’établit à 15 minutes.

Un autre choix de première ronde, Ryan Poehling, semble avoir trouvé un nouvel élan lui aussi. Poehling a obtenu une aide dans chacune des deux rencontres du week-end et St-Louis l’a encensé après la partie de dimanche contre Buffalo. Le jeune homme a été le centre le plus utilisé après Nick Suzuki dimanche, près d’une quinzaine de minutes, plus que Jake Evans et Paul Byron.

En défense, Alexander Romanov n’a peut-être pas disputé son match le plus achevé dimanche, mais on l’utilise à profusion et il montre un bel aplomb dans l’ensemble. Il ne deviendra peut-être pas le défenseur que certains espèrent, mais sera sans doute néanmoins une pièce importante, tant sur le plan de la robustesse que du leadership, dans les années à venir.

L’ascendant que semble déjà avoir le nouvel entraîneur sur les jeunes constitue une bonne nouvelle pour la suite.

Kent Hughes l’a répété : il n’y a plus rien à espérer au classement. Avec cinq points de retard sur les Coyotes de l’Arizona, et seize sur Seattle, ils termineront assurément parmi les deux pires équipes de la LNH, et fort probablement au dernier rang.

Par contre, il est important d’instaurer une nouvelle culture, un nouveau style de jeu, et de jeter les bases pour que cette organisation connaisse du succès à long terme.

Il y a non seulement les trois jeunes nommés ci-haut, mais ceux qui pourraient être obtenus dans des transactions d’ici la date limite des échanges, et ceux à l’aube d’une carrière chez les pros d’ici les prochaines années : Kaiden Guhle, Sean Farrell, Jan Mysak, Logan Mailloux, Jordan Harris, Joshua Roy et compagnie, sans oublier le prochain premier choix du CH, fort probablement dans le top trois.

La réussite d’une carrière ne réside pas seulement dans le talent et la bonne volonté, mais aussi l’encadrement. Un jeune joueur en confiance, épaulé, appuyé, compris, peut accomplir de belles choses. Le contraire est aussi vrai, comme on le voit malheureusement souvent. Et il n’y a pas eu tant de modèles de réussite à ce chapitre chez le Canadien depuis belle lurette.

L’échantillon est encore très mince et il faudra s’armer de patience, mais à voir Martin St-Louis communiquer avec ses jeunes joueurs sur le banc depuis son embauche, l’effet qu’il peut avoir sur leur rendement, nous laisse peut-être croire que l’organisation entrera finalement dans la modernité.

Des incitatifs intéressants pour Jordan Harris

S’il se décide enfin à signer un contrat avec le Canadien, le défenseur Jordan Harris se trouvera en territoire connu. Non seulement Kent Hughes l’a-t-il dirigé dans le hockey mineur, mais ses deux fils, Riley et Jack, jouent avec ce choix de troisième ronde en 2018 au sein des Huskies de Northeastern. Voilà maintenant un autre acteur familier avec le clan Harris chez le CH, Martin St-Louis, dont le fils Ryan est aussi coéquipier de Jordan, Riley et Jack. Se retrouver ainsi au sein d’une organisation menée par des dirigeants qui le connaissent bien pourrait être un incitatif supplémentaire pour le jeune homme.

La mutation du Canadien vers une équipe plus offensive, avec éventuellement des défenseurs plus mobiles et créatifs, contrairement à la défense bâtie par Marc Bergevin, constitue un autre incitatif favorable. Voilà un dossier à suivre de près ces prochains mois !

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