(Pittsburgh) Ron Hextall, Penguins de Pittsburgh. Oui, il se pourrait que ça prenne un peu de temps avant d’y être totalement habitué.

Pourtant, Sidney Crosby a parlé de la décision des dirigeants de l’équipe d’embaucher Hextall — longtemps associé aux Flyers de Philadelphie, leurs grands rivaux de l’État de la Pennsylvanie — au poste de directeur général comme étant la preuve que la Ligue nationale de hockey est, en fait, une grande famille.

« C’est amusant quand vous y pensez, parce que ce n’est pas quelque chose que vous anticipez », a reconnu Crosby, mercredi, 24 heures après la nomination de Hextall, en remplacement de Jim Rutherford, qui a abruptement donné sa démission le mois dernier.

« Je pense que c’est quelque chose que vous vous trouvez à dire souvent au hockey, qu’il (le hockey) trouve un moyen de réunir des gens dans des circonstances différentes. »

Hextall a passé 11 de ses 13 saisons dans la LNH à titre de gardien de but avec les Flyers, avec lesquels il a régulièrement bataillé contre Mario Lemieux, la super-vedette des Penguins à la fin des années 80 et pendant les années 90, qui sera dorénavant son patron.

Hextall a également passé quatre ans à titre de directeur général des Flyers, où l’une de ses tâches principales était de bâtir un club capable de renverser Crosby et les Penguins.

Maintenant, son mandat sera d’entourer Crosby et Evgeni Malkin avec des joueurs suffisamment talentueux pour orchestrer une longue aventure lors des séries éliminatoires.

Attirer un ancien rival pour bâtir un club gagnant n’est pas nécessairement une nouveauté à Pittsburgh.

En février 1992, alors qu’ils se dirigeaient vers une deuxième conquête consécutive de la coupe Stanley, les Penguins ont acquis l’attaquant Rick Tocchet des Flyers.

Tocchet a ajouté deux bagues de la Coupe Stanley à titre d’entraîneur adjoint en 2016 et 2017.

Du pain sur la planche

Si le ton était à la bonne humeur mercredi matin, Hextall et Brian Burke, qui a été nommé à titre de président des opérations hockey, n’auront pas le privilège de profiter d’une lune de miel.

Habituellement, les changements au sein de la direction d’une équipe se produisent pendant l’entre-saison. Pas celui-là.

L’étonnante sortie de Rutherford est survenue deux semaines après le signal de départ d’un sprint de 56 matchs. Il n’y aura pas de temps pour tâter le terrain ; ce sera une période d’apprentissage en mode essais et erreurs, dans l’une des sections les plus compétitives dans la LNH.

Toutefois, en procédant à ces embauches, les Penguins ont retrouvé un élément qui leur a manqué au cours du dernier mois : un semblant de normalité.

L’équipe a bâti un dossier de 5-5-1 malgré de nombreuses blessures aux défenseurs, une attaque à cinq qui, dans la majorité des cas, a été inefficace, et un calendrier chambardé à la suite d’une éclosion de la COVID-19 chez les Devils du New Jersey.

Les Penguins n’ont disputé qu’un match au cours de la dernière semaine, une situation qui a de bons et de mauvais côtés.

Certains joueurs ont pu soigner leurs blessures. C’est le cas du défenseur Marcus Pettersson, qui s’est entraîné mercredi et qui s’approche d’un retour au jeu.

Le délai donne aussi la chance aux entraîneurs de se pencher sur des problèmes qui ont récemment surgi.

La longue pause a aussi permis à une douloureuse défaite de 4-3 contre les Islanders de New York, samedi dernier, de mariner plus longtemps dans leur tête.

Ajoutez à cela l’arrivée des nouveaux dirigeants, et ça en fait beaucoup à assimiler en même temps.

À cet égard, l’entraîneur-chef Mike Sullivan s’est dit en désaccord avec la thèse voulant que développer de nouvelles relations en milieu de saison est un défi. Selon lui, il s’agit plutôt d’une opportunité, un terme qu’il a employé plus d’une fois.

« Ces hommes sont des gens intelligents », a affirmé Sullivan.

« Je pense que l’objectif est le même, soit de gagner la Coupe Stanley avec le noyau que nous avons ici. Et de mon côté, mon travail ne change pas. Je vais diriger cette équipe au meilleur de mes connaissances. Nous allons diriger cette équipe au meilleur de nos capacités pour lui donner les meilleures chances de gagner soir après soir. »