Le directeur général des Coyotes de l’Arizona, Bill Armstrong, a maintes fois souligné les qualités de communicateur de son nouvel entraîneur, André Tourigny, lors de la conférence de presse pour annoncer l’embauche du Québécois, jeudi.

Armstrong a aussi rappelé cet épisode où il l’a croisé avec les Huskies de Rouyn-Noranda, au début des années 2000, et l’ascendant que Tourigny avait sur ses jeunes. « J’étais fasciné par son habileté à interagir avec les jeunes joueurs et en même temps, à faire ressortir le meilleur chez eux sur la glace. »

Bill Armstrong en était alors à ses premiers pas comme dépisteur chez les Blues de St. Louis, pour lesquels il a travaillé pendant presque 20 ans, avant d’hériter l’an dernier du bordel laissé par son prédécesseur John Chayka en Arizona.

À la lumière de la situation actuelle des Coyotes, et des propos d’Armstrong, on misera sur la jeunesse ces prochaines années. Mais la tâche sera ardue.

La banque d’espoir est plutôt vide. Le choix de première ronde en 2020 (18e au total), est passé aux Devils pour Taylor Hall. L’ancien pilier en défense de Tourigny chez les 67 d’Ottawa, le géant Kevin Bahl, un choix de deuxième ronde des Coyotes en 2018, a aussi été sacrifié dans cet échange.

Les Coyotes ont aussi été privés de choix de deuxième ronde en 2019 et n’auront pas de choix de première ronde en 2021 parce que Chayka a violé les règles de recrutement de la LNH.

Les deux principaux espoirs de l’équipe, le centre Barrett Hayton et le défenseur Victor Soderstrom, ont joué au sein du club-école de l’organisation tout l’hiver.

Hayton a été repêché au cinquième rang en 2018, devant Filip Zadina et Quinn Hughes. Il a seulement 21 ans, mais les progrès ne sont pas très rapides. Il a obtenu 10 points en 26 matchs à Tucson, avec une fiche de -18, la pire de son club. On a honni Jesperi Kotkaniemi pour une progression pourtant largement supérieure.

Soderstrom a fait ses premiers pas à Tucson cette année lui aussi. C’est un défenseur offensif droitier de petite taille qui n’a pas mal fait dans la Ligue américaine avec 10 points en 32 matchs, mais une fiche de -16. On se souviendra peut-être de lui comme du joueur malencontreusement repêché quelques rangs avant Cole Caufield.

Je souhaite que les joueurs le voient comme un départ neuf. Les joueurs doivent oublier le passé. Je veux qu’il se présentent ici dans un nouvel état d’esprit, avec la volonté de s’améliorer pour un nouvel entraîneur dans une nouvelle culture.

André Tourigny

Les Coyotes ont quelques bons jeunes joueurs autour desquels bâtir. Jakob Chychrun, 23 ans, s’est affirmé cette saison comme l’un des bons défenseurs de la LNH. Il a obtenu 41 points en 56 matchs et s’impose physiquement.

Clayton Keller, 22 ans, peut sans doute produire à un rythme supérieur à 60 points par match libéré du système de jeu ultra-défensif du prédécesseur de Tourigny, Rick Tocchet. Nick Schmaltz et Christian Dvorak, tous deux âgés de 25 ans, sont des centres adéquats. Sans doute pas des premiers centres au sein d’un gros club, mais capables de jouer au centre d’un trio offensif. Conor Garland, 25 ans lui aussi, a explosé offensivement ces dernières saisons.

Michael Bunting, 24 ans, est sorti de nulle part pour marquer 10 buts en 21 matchs cette saison. Mais il faudra lui faire une place au sein de la liste de protection en prévision du repêchage de l’élargissement des cadres si on veut le garder.

Et les Coyotes ont un gardien de premier plan, Darcy Kuemper, dont c’est cependant la dernière année de contrat. L’autre gardien, Antti Raanta, aura droit à l’autonomie complète sous peu.

Il y a des trous à combler un peu partout cependant. Six défenseurs deviennent joueurs autonomes sans compensation. Reste seulement Chychrun, Oliver Ekman-Larsson, au cœur de rumeurs d’échange, et Ilya Lyubushkin, un joueur marginal.

Le meilleur compteur l’an dernier, Phil Kessel, aura 34 ans en octobre, terminera la dernière année de son contrat l’an prochain et il n’a jamais eu la réputation de constituer un grand leader.

> LISEZ l’entrevue accordée par André Tourigny à Mathias Brunet en novembre 2020

Au moins, Bill Armstrong et les Coyotes ont beaucoup d’espace au sein du plafond salarial. Armstrong devra être créatif. Embaucher de bons joueurs autonomes et profiter d’aubaines auprès de clubs incapables de protéger tous leurs joueurs en prévision du repêchage de l’élargissement des cadres.

Le défi sera de taille pour André Tourigny et son patron. Mais il n’y aura pas de pression à court terme en Arizona, le marché médiatique est loin d’être féroce et le Québécois est fort d’un contrat de trois ans.

*En plus de Tourigny, trois autres Québécois, Alex Tanguay (Red Wings de Detroit), Pascal Vincent (Blue Jackets de Columbus) et Sylvain Lefebvre (Blue Jackets de Columbus) ont déniché un poste dans la LNH, à titre d’adjoints.

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