(TORONTO) Si Mike Sullivan était un superhéros, son super-pouvoir serait de savoir comment utiliser ses gardiens. Sa gestion des gardiens a en effet été au cœur des deux dernières conquêtes de la Coupe Stanley des Penguins.

En 2016, une commotion de Marc-André Fleury a ouvert la porte à Matt Murray. La situation s’est toutefois corsée en finale de l’Est et Sullivan a offert un départ à Fleury, avant de revenir avec Murray dans le sixième match de la finale d’association. À compter de ce moment, c’était le filet de Murray, et sept matchs plus tard, les Penguins soulevaient la Coupe.

En 2017, Fleury a mené l’équipe en finale de l’Est, jusqu’à ce qu’une sortie difficile (quatre buts sur neuf tirs) force Sullivan à se tourner vers Murray. Encore une fois, ce dernier a ensuite été l’homme de confiance jusqu’à la fin.

Murray a été l’unique gardien des Penguins lors des deux derniers printemps, et encore cet été. Mais depuis le début de la série contre le Canadien, des voix s’élèvent à Pittsburgh pour demander si Tristan Jarry, qui n’a aucune expérience en séries, ne devrait pas avoir sa chance. Après la première défaite, Sullivan a été questionné sur son choix de gardien, et n’a pas bronché.

PHOTO MATT SLOCUM, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Tristan Jarry

Jeudi, la question était plus générale, mais on sentait très bien que l’identité du gardien faisait partie des enjeux. « Prévois-tu apporter des changements de personnel ? »

« Si je pensais à faire des changements, je ne le dévoilerais pas. Dès qu’un groupe fait des changements, il y a un élément de risque. Mais il y a aussi un risque si tu ne fais pas de changement. »

Murray présente une moyenne de 2,50 et une efficacité de ,914 depuis le début de la série. Mercredi, il a accordé le but gagnant sur un tir certes précis, mais avec un angle très mince, de Jeff Petry. Il a offert quelques retours généreux, dont un à Shea Weber sur le premier but, mais aurait aussi pu avoir un peu d’aide de sa défense.

De l’autre côté, Jarry a été supérieur à Murray en saison, mais n’a aucune expérience en séries. Cela dit, Murray n’avait pas d’expérience en séries en 2016, et puis bon, ça a été une fin heureuse pour lui.

À la défense de sa défense

Les Penguins ont le dos au mur, à une défaite d’une deuxième élimination rapide de suite. Et si Sullivan est insatisfait de certains éléments, il n’était pas d’humeur à le communiquer aux médias.

Il aurait pourtant été facile et justifié pour lui de le faire. Une question portait sur son troisième duo de défenseurs, celui de Jack Johnson et Justin Schultz, qui en arrache pas mal, comme le tandem de Xavier Ouellet et Victor Mete. À cinq contre cinq, Johnson a été sur la patinoire lors de cinq buts du Canadien, et un seul but des Penguins.

Alors, quel est son niveau de confiance à leur endroit ?

« J’ai confiance en tout notre groupe. »

« Ce n’est pas fini »

On parle d’attaquant en panne chez le Canadien, mais chez les Penguins, Evgeni Malkin a été limité à une aide en trois matchs. Il a toutefois tiré 17 fois vers Carey Price. Pour un joueur qui marque en moyenne avec un tir sur sept depuis son arrivée dans la LNH, c’est statistiquement une question de temps avant que ça débloque.

« On affronte une bonne équipe défensive qui joue très bien dans son territoire, a expliqué Malkin. Ils bloquent des tirs et jouent de façon très serrée. Price est probablement le meilleur gardien de la ligue en ce moment. Ce n’est pas facile de marquer. On a des chances de marquer. Peut-être qu’avec un peu de chance… Ce n’est pas terminé. »

PHOTO NATHAN DENETTE, LA PRESSE CANADIENNE

Evgeni Malkin

À cinq contre cinq, Malkin est surtout opposé au duo de Weber et Ben Chiarot jusqu’ici, affrontement qu’il gagne en ce qui concerne la possession de la rondelle, mais pas dans la colonne des buts.

Par ailleurs, Malkin est revenu sur son petit accrochage avec Brendan Gallagher lors d’une mise au jeu en première période. Malkin semblait mécontent du positionnement de Gallagher, et le lui a fait savoir en lui donnant une poussée sur le casque.

« Il essayait de tricher avec sa tête, a expliqué le Russe. Il s’avançait et c’était dur de voir le bâton et la rondelle. Il est plus petit que moi, et il utilisait sa tête pour traverser la ligne. J’essayais de dire à l’arbitre de me donner la chance de voir la rondelle. Ce sont des détails. Il essayait de tricher et j’ai voulu avertir l’arbitre. Mais ce n’est pas bien grave. Ce sont les séries, tout le monde s’essaie. »