Est-ce qu’il existe, quelque part sur ce continent, un parc d’attractions où il est possible de monter à bord de montagnes russes aux couleurs du Canadien de Montréal ? Il s’agirait d’un excellent concept, à notre humble avis.

Car c’est un peu ce qui résume les performances du Canadien cette saison, la saison précédente, et puis l’autre d’avant aussi : des montagnes russes. Des hauts, des bas, des défaites bêtes suivies de victoires improbables. Comme ça, sans arrêt, pendant 82 matchs.

Résumons un peu ce qui s’est passé depuis une dizaine de jours : victoire contre les champions Blues à St. Louis, défaite le lendemain contre le pauvre Wild au Minnesota, défaite jeudi soir à la maison contre les Sharks de San Jose et leur gardien substitut… et puis, une victoire importante samedi contre des Maple Leafs de Toronto que plusieurs voient parmi l’élite de la LNH.

C’est à peu près aussi étourdissant que de faire trois tours de manège la tête à l’envers à La Ronde.

Le meilleur et le pire

Avec de tels résultats, on comprend que le travail de Marc Bergevin doit être assez compliqué, merci. Quand le directeur général voit son club s’écraser au Minnesota, son premier réflexe est sans doute de se lancer dans une recherche frénétique sur le site CapFriendly afin de trouver des sauveurs potentiels pour son club. À l’inverse, quand il voit ce que l’on a vu au Centre Bell samedi soir, il doit se dire que tout va très bien et que son club est capable de battre n’importe qui un soir donné.

Ces résultats qui basculent tantôt vers le haut et tantôt vers le bas sont un peu la norme chez le Canadien, et déjà, on remarque dans la présente saison des tendances repérées lors de la saison précédente.

À titre comparatif, après 11 matchs la saison dernière, le Canadien avait une fiche de 6-3-2, ce qui est très comparable au dossier de 5-4-2 que le club affiche ce matin après le même nombre de matchs. Ces chiffres sont ceux d’une équipe qui se dirige vers une moyenne d’environ ,500 dans la colonne des victoires et défaites ; et la saison dernière, en tout cas, ce ne fut pas suffisant pour une place en séries éliminatoires dans l’Association de l’Est.

Ceux qui espèrent une transaction majeure ou encore un sauveur qui tombe du ciel ont probablement raté quelques épisodes lors des saisons précédentes. Les coups d’éclat, ce n’est pas le style de la maison, et la stratégie de Bergevin, dans l’immédiat en tout cas, en sera une de patience et d’espoir. Entre autres, en espérant que les jeunes de cette équipe soient tous en mesure de poursuivre leur progression au cours des prochaines semaines.

Ça va quand même assez bien à ce chapitre. Joel Armia a réussi son sixième but en neuf matchs samedi soir. Jonathan Drouin avance au rythme d’un point par match, ou presque, avec 10 points en 11 rencontres, tout comme Max Domi, qui a les mêmes chiffres.

Jesperi Kotkaniemi n’a pas les résultats espérés – seulement 3 points en 11 rencontres –, mais peut-être que le jeune Finlandais a l’habitude des lents départs ; rappelons tout de même que lors des 11 premiers matchs de 2018-2019, il avait obtenu 4 points, ce qui est très comparable à ce que l’on voit de lui en ce premier mois de jeu.

Pour cette équipe capable du meilleur comme du pire, il faudra retenir les leçons d’il y a un an et, plus précisément, éviter les longues séries d’insuccès, parce que cette équipe n’est pas assez solide pour s’en remettre. En novembre 2018, par exemple, le Canadien avait connu une mauvaise série de cinq défaites, et c’est le genre de raté dont les équipes qui flirtent avec une moyenne de ,500 peuvent difficilement se remettre.

En attendant, on conseille aux partisans de se fermer les yeux, de s’accrocher à quelque chose et de serrer bien fort la ceinture de sécurité, parce que ça va brasser dans tous les sens, comme ça, jusqu’en avril. La routine, quoi.

Prochain match : Canadien c. Coyotes de l’Arizona, mercredi (22 h) à Glendale