Le Canada a déçu devant son public au dernier Championnat du monde de hockey junior, mais il pourrait se faire pardonner en remportant la médaille d’or sur un continent où il n’a pas connu beaucoup de succès récemment.

Il y a moins d’un an, à Vancouver, les Canadiens ont été contraints de baisser la tête et d’accepter le sort que la Finlande leur a infligé : une sixième place difficile à digérer.

En quarts de finale, le défenseur Toni Utunen a touché la cible en prolongation, privant le Canada d’une place sur le podium devant ses partisans pour la première fois de l’histoire du tournoi.

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Les Canadiens ont terminé au 6e rang lors de l'édition 2019 du Championnat du monde de hockey junior.

Les joueurs de l’unifolié ont donc traversé l’Atlantique pour se rendre dans la ville d’Ostrava, en République tchèque, où ils devront amorcer le tournoi sur les chapeaux de roues, question d’effacer la déception toujours bien présente.

Comme à son habitude, le Mondial de hockey junior se met en branle le 26 décembre, jeudi, et le Canada se frottera d’emblée aux États-Unis et ensuite à la Russie, deux formations du Groupe B qui ont tous les éléments pour viser le sommet. Ces deux matchs pourraient donner du rythme à la troupe canadienne ou la placer rapidement dans une situation précaire.

« Ce sera une nouvelle expérience pour moi parce que les matchs décisifs pour le classement se déroulent habituellement en fin de ronde préliminaire, a mentionné l’entraîneur André Tourigny, qui en est à une quatrième présence comme adjoint. Il faut composer avec le calendrier qui s’offre à nous et nous devrons les affronter d’une façon ou d’une autre. Aussi bien le faire tout de suite. »

Lors des trois derniers tournois disputés en Europe, le Canada n’a pu faire mieux qu’une quatrième position, en 2013 et en 2014, et il a même terminé au sixième rang, en 2016. La mince consolation vient du fait qu’il a mis la main sur la médaille d’or en 2008, quand le tournoi a eu lieu pour la dernière fois en République tchèque.

L’équipe canadienne n’a pas régressé malgré les résultats mitigés de la dernière décennie, mais une chose est sûre, la différence de talent semble moins grande lorsque les 10 pays à se battre pour la suprématie du hockey junior doivent croiser le fer en Europe, où la patinoire est de dimensions olympiques.

« Je n’ai pas l’impression que c’est plus difficile pour les Canadiens de s’adapter à une grande patinoire, mais c’est plus naturel pour les Européens d’y jouer, a exprimé Tourigny. La ligne est mince maintenant et le niveau international est de plus en plus relevé. Il est maintenant difficile de dire quelle est la meilleure équipe sur papier. »

Alors que le Canada envoie régulièrement une équipe plus âgée à cet événement, le groupe actuel de joueurs est un peu plus jeune. Pour la première fois depuis 2015, il y aura d’ailleurs deux joueurs de 17 ans, soit l’attaquant Quinton Byfield et le défenseur Jamie Drysdale.

Grâce aux prêts de Barrett Hayton, qui agira comme capitaine, et Joseph Veleno, l’unifolié pourra compter sur cinq vétérans du tournoi de l’an dernier. Les défenseurs Jared McIsaac et Ty Smith ainsi que l’attaquant Alexis Lafrenière sont les autres joueurs à avoir déjà vécu cette expérience. Lafrenière, qui est considéré comme le meilleur espoir en vue du repêchage de la LNH, devrait être un rouage très important de l’attaque, après avoir été utilisé sporadiquement en Colombie-Britannique.

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Barrett Hayton

« J’espère pouvoir me servir de cette expérience pour aider l’équipe. Les vétérans doivent guider cette formation et, dans mon cas, je veux être un leader, a indiqué Lafrenière. Plus le tournoi va avancer, mieux notre rôle va être défini. L’important sera de travailler fort peu importe notre temps de jeu et de fournir le plus d’effort possible. »

Lafrenière est l’un des cinq représentants de la LHJMQ et un des quatre Québécois à faire partie de l’équipe canadienne, qui ne comptera aucun entraîneur du circuit Courteau derrière le banc. Tourigny, qui a dirigé longuement dans la LHJMQ, estime toutefois que ces joueurs n’ont pas volé leur place.

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Alexis Lafrenière

« Je suis fier de la LHJMQ et d’être Québécois. Ça n’a pas changé même si je suis dans la Ligue de l’Ontario, a déclaré Tourigny, qui occupe actuellement le poste d’entraîneur-chef des 67’s d’Ottawa. Les Québécois sélectionnés ont mérité leur place ici et je ne les ai pas défendus plus que d’autres. Ils font partie des meilleurs joueurs au Canada. »

La République tchèque et l’Allemagne se retrouvent également dans le Groupe B. La Suède, la Finlande, la Suisse, la Slovaquie et le Kazakhstan se disputent quant à eux le premier échelon du Groupe A, dans la ville de Trinec.

La ronde préliminaire du tournoi se déroulera jusqu’au 31 décembre alors que les matchs quarts de finale se tiendront le 2 janvier. La médaille d’or sera à l’enjeu le 5 janvier, à l’Ostravar Arena.