Une semaine. C'est le temps qui a été offert à Carey Price pour tenter de trouver des solutions, pour tenter de faire le ménage «en haut». Une semaine, c'est le temps qui a été offert à Carey Price pour tenter de redevenir Carey Price, celui des gros arrêts et des gros matchs et, aussi, celui des grosses performances.

À moins d'un énorme revirement de situation, donc, c'est Price qui devrait être devant le filet montréalais, ce soir à Calgary, pour affronter les Flames.

C'est un premier départ qui surviendrait une semaine après le départ précédent et cette défaite de 6-5 au Centre Bell face aux Sabres de Buffalo, une soirée de huées et d'applaudissements sarcastiques qui avait poussé le Québec en entier à se poser la même question: que se passe-t-il avec le meilleur gardien au monde?

Car Price n'a pas eu souvent l'air de ça cette saison. Les chiffres ne mentent pas: fiche de 5-4-3, pour aller avec une moyenne de 3,07, et un taux d'efficacité de ,892. S'il était encore ici, Georges Vézina ne serait pas impressionné.

Ajoutons de plus que le gardien vedette du Canadien a accordé au moins quatre buts à chacun de ses quatre derniers départs, et ça explique pourquoi il y a actuellement une vague de nostalgie impliquant Jaroslav Halak sur les réseaux sociaux.

Relâchement collectif

Mais alors, qu'est-ce que le principal intéressé a fait depuis une semaine pour que ça change? De la cuisine moléculaire? De la poterie? Une consommation effrénée des livres de motivation de Tony Robbins?

«Juste de l'entraînement, a-t-il répondu. Juste essayer de trouver des solutions, de retrouver cette mentalité de bagarreur. Juste un retour aux enseignements de base, c'est tout.»

Est-ce que tout cela sera suffisant? Peut-être pas si ses coéquipiers refusent de coopérer. Ils le disent tous depuis quelques jours: il faut mieux jouer devant le gardien. «On ne peut pas le laisser tout seul, a répondu Brendan Gallagher. En fait, ce sont les cinq gars qui sont sur la glace qui doivent faire leur travail. C'est ce qui faisait le secret de notre succès plus tôt dans la saison. On a probablement un peu abandonné notre style de jeu dernièrement, mais on en est conscients.»

Price ne va montrer personne du doigt, mais il voit lui aussi un certain relâchement collectif dans les dernières performances du club. «Il faut bien jouer dans notre territoire... si on joue bien dans notre territoire, on peut obtenir du succès en territoire offensif parce que notre attaque se porte bien.»

Le match de ce soir n'est pas encore à classer dans la catégorie des «sans lendemain», on s'entend. Mais une défaite ici, et une autre à Vancouver dans 48 heures, et l'optimisme du mois d'octobre disparaîtrait bien assez vite. Parce que ce n'est jamais une bonne idée de revenir de l'Ouest canadien avec aucun point sur une possibilité de six.

«Mais on ne va pas commencer à penser à Vancouver et à la fin du voyage, a tenu à dire Gallagher. On va se contenter de penser aux Flames pour le moment. C'est déjà beaucoup.»