Vincent Lecavalier n'est pas dupe. Il connaît par coeur le nombre de matchs auxquels il a pris part cette saison, et sans aucune hésitation, il admet que son futur dans le camp Flyers de Philadelphie n'est pas très reluisant.

«Je ne fais pas vraiment partie de leurs plans, a-t-il confié hier en entrevue téléphonique avec La Presse. On a déjà discuté de la possibilité d'une transaction auparavant, mais rien n'est arrivé. Alors je me contente d'être un bon coéquipier.»

Un bon coéquipier, mais un coéquipier qui n'a pas joué un seul match depuis le 12 novembre. 

Pour Vincent Lecavalier, ce n'était certes pas le scénario envisagé au moment de dire oui aux Flyers pour un contrat de 22,5 millions de dollars sur cinq ans, en juillet 2013. Après 14 saisons et une fin en queue de poisson chez le Lightning, conclue par un rachat de contrat en juin 2013, l'attaquant québécois croyait bien pouvoir s'offrir une belle renaissance à Philadelphie. 

Sauf que la renaissance espérée n'a pas eu lieu. 

En fait, depuis qu'il est un membre des Flyers, Lecavalier est de moins en moins visible sur les glaces de la Ligue nationale: 69 matchs à sa première saison avec eux en 2013-14, 57 matchs la saison dernière, et seulement 7 rencontres jusqu'ici cette saison. L'arrivée d'un nouvel entraîneur à la barre des Flyers, Dave Hakstol, n'a rien changé à sa situation. 

Pour un joueur de grand talent, qui a jadis connu un sommet de 108 points lors de la saison 2006-07 à Tampa Bay, les présents jours sont assez difficiles, peut-être les plus difficiles de sa carrière. 

«C'est sûr, répond-il. Mais c'était encore plus difficile la saison dernière, quand on m'a laissé de côté pour la première fois. Ça, c'était assez dur à prendre. Je ne joue pas, mais je continue de m'entraîner tout en me tenant prêt, si jamais les Flyers font appel à moi, ou si jamais une autre équipe est intéressée à conclure une transaction.»

Vincent Lecavalier est d'ailleurs très clair: même à 35 ans, il refuse de songer à l'option de la retraite. 

«Je pense que je peux encore aider une équipe, sinon je ne jouerais plus... J'ai confiance en mes moyens, mais c'est dur de se faire valoir quand on ne joue pas. Alors j'en fais le plus possible lors des entraînements et je me tiens prêt. Je ne pense pas à la retraite. Je veux jouer, et je veux faire partie de quelque chose.»

Reste à voir si le divorce, fort probablement inévitable, entre le joueur québécois et les Flyers sera prononcé pour bientôt, lui qui est encore sous contrat pour les deux prochaines saisons. 

Du reste, Lecavalier assure ne traîner aucune blessure, malgré cette récente histoire de blessure au dos («mon dos n'a jamais été un problème», tient-il à préciser), et il affirme vouloir garder le moral malgré la présente situation. 

«Je me sens bien physiquement et je ne suis pas blessé, a-t-il assuré. C'est juste que je ne joue pas! Mais je ne vais pas me mettre à être de mauvaise humeur et me présenter frustré à l'aréna. Je ne vais pas être une distraction pour l'équipe.»