P.K. Subban est resté appuyé sur son casier pendant de longues minutes dans le vestiaire des visiteurs, hier soir. Comme s'il ne voulait pas partir, comme s'il refusait de faire face à sa nouvelle réalité, celle d'un nouveau vacancier qui aurait aimé passer encore un peu plus de temps au travail.

Non, P.K. Subban n'a pas très bien digéré cette sortie en six matchs face au Lightning de Tampa Bay.

«Nous avons terminé au premier rang de notre division, nous venons de connaître deux très bonnes saisons, alors je crois que les attentes étaient élevées, a-t-il expliqué d'un ton calme. Je m'attendais à ce qu'on joue en finale de l'Est. Je m'attendais à ce qu'on bataille pour un championnat, mais nous avons failli à la tâche.»

Quand on lui a rappelé que le Canadien formait un club «en transition» (l'expression a été employée une fois de plus par l'entraîneur Michel Therrien hier soir), P.K. Subban a haussé les épaules. Pour lui, l'avenir, ce n'est pas plus tard. Pour lui, l'avenir, c'est là, maintenant, tout de suite.

«Un club en transition, ça n'excuse pas notre performance (lors du sixième match). Écoutez, je vais avoir 26 ans (aujourd'hui). Les années commencent à passer. On ne peut pas attendre. Il nous faut pouvoir être des prétendants au championnat maintenant. Mais je ne crois pas que nous ayons été assez bons contre le Lightning pour pouvoir être des prétendants au titre.»

«Dur à accepter»

De toute évidence, cette défaite-là à Tampa Bay, le jeune défenseur va la revoir dans sa tête très souvent au cours des prochains jours.

«Je crois que nous avions la chance de gagner et de retourner au Centre Bell pour un septième match. C'est dur à accepter, mais il faut dire les choses comme elles sont : ils ont été meilleurs que nous, et c'est inacceptable. »

Comme son défenseur vedette, Michel Therrien avait du mal à accepter ce qui venait d'arriver à lui et à son club.

«On était vidés émotionnellement, et c'est décevant, a expliqué l'entraîneur montréalais. Je ne crois pas qu'on a perdu la série (hier soir); je pense qu'on méritait un meilleur sort lors des premier et troisième matchs. Éventuellement, ça te rattrape.»

Sur ces mots, Michel Therrien a cédé le micro pour une dernière fois cette saison. De toute évidence, ce n'était pas ça, son scénario.