Leur nom de famille les suit partout où ils vont : Lemieux, MacInnis, Turgeon. C'est un don, mais également un fardeau pour les neuf fils d'ex-joueurs de la LNH qui pourraient être sélectionnés au premier tour de la séance de repêchage présentée ce week-end.

Il y a Sam Reinhart, le fils de Paul; William Nylander, le fils de Michael; Kasperi Kapanen, le fils de Sami; Ryan MacInnis, le fils d'Al; Brendan Lemieux, le fils de Claude; Ryan Donato, le fils de Ted; Daniel Audette, le fils de Donald; Dominic Turgeon, le fils de Pierre; et Josh Wesley, le fils de Glen.

«C'est formidable de constater que les fils d'autres joueurs de la LNH ont pu y parvenir parce qu'une certaine pression accompagne le nom qui est brodé derrière ton chandail, a dit Brendan Lemieux. Et ce n'est pas très facile, particulièrement dans les rangs mineurs, lorsque tu joues sous l'oeil attentif de ton père et que les gens te considèrent différemment à cause de lui.»

Lemieux est encore très lié à certains ex-coéquipiers de Claude, dont le vice-président de l'Avalanche du Colorado Joe Sakic et l'entraîneur-chef Patrick Roy. Lorsque Brendan a rencontré l'Avalanche, Roy est demeuré en retrait et a laissé ses adjoints poser les questions.

En conséquence, ces jeunes hommes ont tous vécu des expériences semblables en cours de route, en ayant notamment un avant-goût de la vie que mènent les joueurs de la LNH au complexe d'entraînement et dans le vestiaire.

«J'ai l'impression que je suis né dans le hockey à cause de mon père, a confié Dominic Turgeon. Dès l'enfance, je me suis juré que c'est ce que je ferais de ma vie.»

Cependant, ces neuf espoirs ont emprunté des chemins très différents pour y parvenir. Certains ont suivi les traces de leur père autant que possible, tandis que d'autres ont voulu s'en distancer.

«C'est simplement une relation père-fils : l'ADN est là, a expliqué le directeur de la Centrale de recrutement de la LNH Dan Marr. Parfois, ils n'ont pas le même style de jeu : Tie et Max Domi, Ryan et Al (MacInnis).»

Sam Reinhart, qui devrait être repêché parmi les cinq premiers vendredi soir, est un joueur de centre, alors que son père a passé 10 saisons à patrouiller la ligne bleue dans la LNH. Sam est né six ans après que Paul ait annoncé sa retraite et n'a donc pas véritablement pu s'inspirer de son père pour développer son style de jeu.

«Mon père ne m'a jamais véritablement appris de choses sur le patinage, et je crois que c'est simplement un hasard si mon coup de patin ressemble au sien, a mentionné Reinhart. Je vais tout de même prendre le compliment.»

Tous les espoirs rencontrés admettent cependant la même chose, leur objectif est d'être, au minimum, aussi bon que leur père dans la LNH.

La barre est haute pour Ryan MacInnis, un joueur de centre qui ne possède pas la puissance du lancer de son père, un défenseur qui est membre du Temple de la renommée du hockey. Marr a dit à MacInnis de s'attendre à devoir répondre aux questions de plusieurs équipes intéressées à ses services à propos de la puissance de son lancer.

«Je n'en ai aucune idée», a admis MacInnis, qui n'a jamais testé son tir avec un fusil radar.

Ryan MacInnis possède néanmoins quelques qualités de son père, dont sa responsabilité en défensive. Et les recruteurs l'ont remarqué.

«Quand il prend son élan, son style est très semblable, a souligné Ross MacLean, du service de recrutement ISS Hockey. La structure mécanique est très, très semblable. Il n'a évidemment pas la vélocité ni la lourdeur du tir de son père, mais ça pourrait venir s'il poursuit sa progression.»

Daniel Audette, qui est plus reconnu pour ses aptitudes de passeur que Donald, auteur de 260 buts en carrière dans la LNH, racontera probablement son histoire préférée à propos de son père au cours du week-end.

«À sa première année d'admissibilité, alors qu'il était âgé de 19 ans, il n'était toujours pas repêché - ils en étaient aux dernières rondes et il était très fâché, s'est rappelé Daniel. Il lançait des chaises au fond de la salle, derrière la patinoire. Je crois qu'il voulait vraiment être repêché.»

Les Sabres de Buffalo ont finalement sélectionné Donald en neuvième ronde, en 1989. Daniel n'attendra pas aussi longtemps, puisqu'il devrait être repêché parmi les trois premières rondes.

Ce sera la même chose pour Dominic Turgeon, qui souhaite être aussi dominant que son père Pierre.