Michel Therrien a dû passer sa journée de congé d'hier à tenter la bonne formule pour faire débloquer Thomas Vanek.

L'ancien partenaire de trio de Vanek à Buffalo, Jason Pominville, a un conseil pour l'entraîneur du Canadien: «Thomas, c'est d'abord un ailier gauche, il veut jouer à gauche même s'il est droitier, confiait l'attaquant du Wild à La Presse hier matin au bout du fil. C'est une manière très européenne de jouer au hockey, ça lui permet d'avoir de bons angles lorsqu'il décoche ses tirs.»

Vanek a obtenu une aide en trois matchs depuis son arrivée à Montréal. La chimie ne semble pas s'opérer entre Tomas Plekanec, Brian Gionta et lui, de sorte que Therrien l'a muté à la droite de David Desharnais et Max Pacioretty en troisième période mercredi contre les Bruins. Desharnais a marqué peu de temps après sur une passe de Vanek.

«C'est drôle parce que Lindy Ruff faisait parfois des changements de trio à Buffalo et plaçait Thomas à droite pendant un moment, mais il finissait toujours par revenir à gauche parce que c'est là où il était le plus à l'aise», de dire Pominville.

L'attaquant québécois est étonné d'apprendre, depuis le Minnesota, que la sauce ne semble pas prendre après trois matchs aux côtés de Plekanec.

«Je me souviens qu'on parlait souvent de Plekanec, Thomas et moi. On se disait que ça serait vraiment bien d'avoir un centre comme lui pour jouer avec nous chez les Sabres. Il est bon défensivement et très tenace.»

Pominville a grandi avec Vanek dans l'organisation des Sabres. Il a joué pendant 10 ans avec lui, dont 3 saisons au sein du même trio.

«Nos centres ont souvent changé. Il y a eu Tim Connolly, Jochen Hecht, un peu Derek Roy, Cody Hodgson et aussi le jeune Luke Adam, avec qui ça avait bien fonctionné en début de saison il y a deux ans. Mais nous avons connu nos meilleurs moments avec Hodgson l'an dernier, Thomas a même été le meilleur compteur de la Ligue pendant un moment. Avoir un centre droitier est l'idéal pour lui parce que sa première option de passe est à gauche. Il lui faut un centre capable de distribuer la rondelle.»

Therrien discret

Michel Therrien n'a pas voulu confirmer après le match de mercredi s'il allait garder Vanek à la droite de Desharnais et Pacioretty pour le match de samedi contre les Sénateurs d'Ottawa.

«On verra, on cherche les bonnes combinaisons pour marquer plus de buts», s'est-il contenté de dire, lui qui a vu son club marquer seulement sept buts lors des cinq derniers matchs.

«Nous avons vraiment connu de bons moments en fin de deuxième avec Brian et Thomas, mais la chimie a été bonne avec David en troisième», a mentionné Vanek, qui n'a pas voulu se mouiller davantage après la rencontre face à Boston.

David Desharnais estime qu'il sera gagnant, peu importe l'identité de son ailier droit. «Thomas et Brendan (Gallagher), c'est complètement différent. Brendan va travailler super fort et foncer au filet, Vanek regarde davantage pour faire des jeux. Ça peut faire un bon trio. Le plus souvent on jouera ensemble, meilleurs nous serons, et Brendan peut relancer un autre trio de la façon dont il joue.»

L'Autrichen n'a pas obtenu beaucoup de chances de marquer jusqu'ici et on a remarqué qu'il était très stationnaire en réception de passes en zone neutre et à sa ligne bleue.

«Ce n'est pas le gars qui va transporter la rondelle d'un bout à l'autre, même s'il est capable de jeux électrisants, explique Pominville. C'est son style d'être plutôt stationnaire en zone adverse, de tourner le dos à l'adversaire et de se servir de ses fesses pour protéger le disque.»

Ne comptez évidemment pas sur Pominville pour faire la promotion du Canadien de Montréal auprès de son ami: il le veut avec lui au Minnesota dès l'an prochain!

«Il y a plusieurs rumeurs qui l'envoient au Minnesota et c'est normal, sa femme vient d'ici et il a joué au hockey universitaire au Minnesota, dit Pominville, qui a signé une prolongation de contrat de cinq ans avec le Wild l'an dernier. Ça serait incroyable d'ajouter un joueur de sa trempe et je crois que l'organisation aurait assez d'argent disponible au sein de sa masse salariale si certains de nos joueurs ne reviennent pas.»

D'ici là, il reste encore 15 matchs de saison régulière à disputer à Montréal, et sans doute au moins quatre en séries...