Le slogan du Canadien pour sa campagne publicitaire disait «s'élever ensemble». C'est le contraire qui se passe: ils s'écrasent ensemble.

Le supplice a continué, jeudi à Winnipeg, alors que le Tricolore a prouvé l'étendue de son manque de confiance en s'inclinant - non, en s'allongeant - devant les Jets 4-0.

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L'équipe suspend un voyage de six matchs pour rentrer à Montréal la queue entre les jambes et plombée par une série de cinq défaites. Chic façon de fêter Noël!

C'est la première fois que le CH subit cinq défaites de suite en temps réglementaire depuis octobre 2009, au tout début de l'ère Jacques Martin.

On parlait à l'époque d'une période de rodage. Aujourd'hui, n'y a-t-il pas un risque, à mesure que l'équipe se sent aspirée par le fond, que l'individualisme prenne le dessus?

«Absolument, et c'est pourquoi l'on doit s'assurer de garder en tête quel est notre but, celui de faire les séries, a martelé Carey Price en pesant chacun de ses mots. Nous n'avons aucune chance d'y arriver en tant qu'individus. Il faut pousser en tant qu'équipe.

«Il faut pouvoir se fier sur chacun dans ce vestiaire et avoir confiance que tout le monde fera ce qui lui est demandé sur le tableau. Si quelqu'un ne veut pas le faire, toute la chaîne se brise.»

Différentiel de -11

Rayer P.K. Subban et Lars Eller de la formation, un geste fort que Randy Cunneyworth avait fait dans le but de secouer son équipe, n'a pas eu l'effet escompté.

Pour tout vous dire, c'était probablement la performance la plus pathétique du Canadien cette saison. En zone défensive, c'était bar ouvert dans l'enclave. De l'autre côté, c'était chacun pour soi.

Domination physique le long des bandes, possession constante de la rondelle, emprisonnement du CH dans sa zone: Les Jets n'ont jamais perdu le contrôle. On concèdera aux hommes de Randy Cunneyworth un meilleur effort en troisième, mais ça n'a pas empêché Tim Stapleton d'enfoncer un dernier clou.

Six buts et 17 buts contre, voilà le différentiel du Canadien depuis le changement d'entraîneur.

Un gouffre

Blake Wheeler est celui qui a fait le plus mal au Canadien en marquant deux buts. Il a d'abord ouvert la marque en début de match pendant une punition de quatre minutes à Hal Gill en début de match. Puis il a remis ça après seulement 39 secondes en deuxième après s'être moqué de Gill à la ligne bleue.

Le Canadien a aussi eu droit à sa supériorité de quatre minutes, mais la meilleure chance est allée aux Jets. Dans un geste inexplicable, Tomas Kaberle a laissé la rondelle à Tanner Glass à la ligne bleue des Jets, ce qui a entraîné un deux-contre-un.

La-men-table!

Mais Price, pas plus confiant que les autres, a maintenant accordé 18 buts à ses cinq derniers matchs, et au moins trois buts dans chacun d'eux.

Le Canadien arrive à Noël en même temps que tout le monde, mais pas dans la même posture. Il se retrouve à quatre points des Devils du New Jersey et du huitième rang dans l'Est, et les Devils ont trois matchs en main sur lui.

Est-ce le temps des faillites?