Pendant six saisons, Maxime Talbot a été un ingrédient sous-estimé des Penguins de Pittsburgh. C'était un farceur invétéré, un confident de Sidney Crosby et un leader à sa manière.

Il a marqué des buts déterminants et a aidé les Penguins à gagner la Coupe Stanley. Ceux-ci ont profité de sa polyvalence quand, délaissant son poste de centre du troisième ou quatrième trio, il allait jouer à l'aile un soir donné aux côtés de Crosby ou Evgeni Malkin.

Mais quelques semaines avant qu'arrive le 1er juillet et qu'il ne devienne joueur autonome, l'attaquant de 27 ans a compris que sa carrière le mènerait ailleurs.

«J'ai vécu un deuil en quittant Pittsburgh, admet l'athlète originaire de Ville Lemoyne. Et quand on a joué contre les Penguins, la semaine dernière, ça n'a pas été facile de revoir mes anciens chums. Mais je suppose que chaque joueur qui est échangé ou qui signe un contrat ailleurs vit ce genre de chose à un moment donné.

«J'étais très proche de ces gars-là et ce sont encore mes copains même si j'ai changé d'équipe.»

Malgré ses états de service avec les Penguins, le divorce était devenu inévitable. C'était la chance d'une vie pour Talbot de capitaliser sur ses succès et sa réputation. Quant aux Penguins, qui voulaient garder des liquidités pour des joueurs de premier plan, ils n'étaient pas enclins à lui donner trop d'argent ni à se compromettre à long terme avec un joueur que le style kamikaze rendait vulnérable aux blessures.

Les Flyers de Philadelphie, eux, n'ont pas craint que les meilleures années de Talbot soient derrière lui. Ils se sont engagés avec lui pour cinq ans et lui ont immédiatement donné un rôle plus prépondérant qu'à Pittsburgh.

Si bien qu'après le choc initial de voir Talbot passer de l'autre côté de l'intense rivalité Penguins-Flyers, on est en droit de se demander si, finalement, Talbot n'était pas fait pour être un Flyers.

«Je voulais me retrouver au sein d'une équipe compétitive qui avait une chance de gagner, mais je me voyais aussi dans cette équipe-là à cause de son agressivité et de sa passion», explique-t-il d'ailleurs.

Talbot n'a jamais marqué plus de 13 buts en une saison dans la LNH. Or, il en a huit cette année après seulement 29 rencontres.

Il est encore tôt mais, pour les Flyers, le rendement de leur investissement est étonnant.

«J'ai fait ma niche ici et mon rôle a changé, poursuit Talbot. Je peux apporter davantage de leadership, aider les jeunes, et m'impliquer défensivement, entre autres en infériorité numérique.

«L'année dernière, on avait à Pittsburgh le meilleur désavantage numérique de la ligue. J'ai pu arriver ici en suggérant certaines petites choses.»