Le plan de match des Bruins était simple. Il fallait se servir de l'avantage physique en distribuant les mises en échec tout en respectant les normes. Ce martelage avait pour but d'éliminer l'atout du Canadien, la vitesse. Et la cible première des Bruins était P.K. Subban, le meilleur arrière du Canadien pour sortir la rondelle de son territoire. La stratégie a fonctionné en lever de rideau. Puis toutes les consignes sont sorties par la fenêtre.

Les Bruins ont tout d'abord souffert d'amnésie, ce qui a permis au Canadien de revenir dans le match. Le lapsus des Bruins a toutefois été de courte durée puisqu'ils ont retrouvé leur esprit pendant que le Canadien oubliait l'art du jeu défensif.

L'ARRÊT CLÉ

Dans toute cette confusion, il faut retenir la stratégie de Claude Julien qui a profité de l'avantage de la glace pour dicter les affrontements de la soirée. Or, son gros trio, celui de Milan Lucic, David Krejci et Nathan Horton a connu une soirée faste lorsqu'il s'est retrouvé contre celui de Scott Gomez, Andrei Kostitsyn et Lars Eller. De fait, le trio de Brad Marchant, Patrice Bergeron et Mark Recchi a également profité de ses présences contre celui de Gomez pour améliorer sa fiche en attaque. Mais peu importe le plan de match, les gardiens doivent faire les arrêts importants. C'est justement ce que Tim Thomas a fait en début de rencontre aux dépens de David Desharnais. Après avoir corrigé cet accident de parcours, Thomas a eu la vie facile pour le reste du premier engagement. Et avec le dernier changement, Julien s'est assuré que Chara serait sur la patinoire pour affronter le premier trio du Canadien, formé de Tomas Plekanec, Brian Gionta et Max Pacioretty. Toujours est-il que le trio de Gomez était sur la patinoire pour les deux buts des Bruins en première période, ceux de Marchand et Seidenberg. Sur le but de Marchand, on a eu droit à un superbe jeu de passes à trois de Recchi à Bergeron à Marchand. Mais on a également noté que Wisniewski avait perdu son homme, l'éventuel marqueur. Puis, pendant que Kostitsyn et Gomez se laissaient glisser sur les talons, Seidenberg a profité de la situation pour sauter sur un retour de Carey Price que Subban a été incapable de saisir au vol, un jeu à proscrire à quelques pieds de son filet.

UNE PÉRIODE DE FOUS

Lors de la période médiane, les deux meilleurs gardiens de la LNH ont été victimes de huit buts. Et pourtant, ils ont réalisé de beaux arrêts. Comment analyser une telle période! Allons-y avec des chiffres qui sont éloquents: Gomez, Kostitsyn et Eller étaient tous à -4 après 40 minutes tandis que Gill, Subban et Halpern se situaient à -2. D'autre part, Plekanec et Gionta ont trouvé le moyen d'afficher un +2 avec Pacioretty à +1 tout comme les membres du trio Darche-Desharnais-Pouliot. On comprend pourquoi Gomez-Kostitsyn et Eller ont été cloués au banc en troisième période.

LA BONNE NOUVELLE

Eh oui, il y a un point positif dans ce revers. Après avoir été blanchi à ses 21 dernières tentatives, le jeu de puissance du Canadien a produit trois buts. En troisième période, c'est la patience et la vision de Wisniewski qui ont valu un but à Pacioretty. Mais Michael Ryder n'a pas tardé à rendre la politesse au Canadien. Les Bruins ont même ajouté un huitième but pour tourner le fer dans la plaie.

LE JEU DU MATCH: TIM THOMAS

Son arrêt aux dépens de David Desharnais en première période a annulé la seule chance que le Canadien a eu de prendre les devants dans cette rencontre.

LE HÉROS DU MATCH: MILAN LUCIC

L'imposant attaquant des Bruins y est allé d'une soirée de 2 buts et 1 passe avec un rendement de +4 tout en distribuant les coups d'épaule à profusion.

LE CHIFFRE DU MATCH: 300

Claude Julien se souviendra de son 300e match derrière le banc des Bruins, lui qui a porté sa fiche dans ce rôle à 164-94-42.