Malgré le fait qu'il soit père de trois enfants et qu'il célébrera en février ses 31 ans, Mike Ribeiro affiche encore les airs de gamin qui le caractérisaient en début de carrière à Montréal. Le jeune rebelle que Bob Gainey a chassé du vestiaire du Canadien tout juste avant une rencontre préparatoire le 30 septembre 2006 a toutefois acquis sagesse et expérience.

Le grand adolescent est devenu un homme. Le hockeyeur surdoué, mais pas toujours vaillant et bien souvent difficile à contrôler, est devenu un très bon joueur de hockey. Un joueur complet.

«Il remplit des missions défensives contre les meilleurs trios des autres équipes et il écoule même les pénalités», a lancé le défenseur Stéphane Robidas en levant les yeux en direction de Ribeiro qui retirait son équipement plus loin dans le vestiaire des Stars.

«Les choses ont bien changé», a réagi Ribeiro en souriant lorsqu'on lui a fait part de la remarque de son coéquipier défenseur.

«J'ai toujours évolué en désavantage numérique depuis que je suis à Dallas. Quant aux mandats défensifs, je les obtiens par la force des choses. Brad (Richards) pilote notre meilleur trio offensif. L'un des bons de la LNH. Il est donc normal que je sois utilisé en soutien à son trio et c'est un mandat qui me va très bien», assurait le joueur de centre montréalais qui écoule la troisième année d'un contrat de 5 ans d'une valeur de 25 millions $.

Bien qu'il ait quitté Montréal depuis plus de quatre ans, Ribeiro a admis candidement hier matin que le match qu'il préparait était différent des autres. «Affronter le Canadien, ce sera toujours spécial», a convenu celui que le Canadien a sélectionné en 2e ronde (45e sélection) en 1998, derrière Éric Chouinard et devant François Beauchemin. Andrei Markov, en 6e ronde, est également issu de cette cuvée.

C'était seulement le troisième duel de Ribeiro face à son ancien club hier. L'an dernier, lors de la visite des Stars au Centre Bell, Ribeiro se remettait d'une sérieuse blessure à la gorge. Atteint par la lame du bâton de Christopher Higgins, alors avec les Rangers de New York, le 6 janvier, Ribeiro avait subi une trachéotomie d'urgence dont il affiche encore la cicatrice. «C'est la seule conséquence que je garde de cet accident bête», a-t-il simplement commenté.

Longue disette

Mike Ribeiro revendiquait 5 buts et 26 points en 33 matchs avant d'affronter le Canadien. Dix de ces points - dont 5 buts - ont été récoltés lors des 17 derniers matchs. Une séquence qui permet de faire contrepoids à la série de 16 parties au cours desquelles il n'a pas marqué en début de saison.

«J'ai toujours eu des disettes offensives au cours d'une saison. Si c'était arrivé entre les matchs 30 et 45, personne ne l'aurait vraiment remarqué. Mais comme ça s'est passé en début d'année, on en a beaucoup parlé. Et je dois admettre que ça commençait à me préoccuper un peu. Sauf que l'équipe gagnait sur une base régulière et que c'est ce qui primait le plus», a plaidé Ribeiro qui totalise 141 buts et 452 points en 614 rencontres en carrière dans la LNH.

Plaisir renouvelé

Ces 600 matchs disputés représentent un exploit que chérit particulièrement le petit joueur de centre. «Il y a bien du monde qui a douté de moi au cours de ma carrière. Ils disaient que je ne me rendrais pas à la LNH ou que je n'y connaîtrais pas de succès. Après 600 matchs, je crois bien avoir prouvé des choses», s'est assuré de souligner Ribeiro.

Plus encore que la satisfaction d'avoir atteint cette étape qui l'assure d'une chambre privée lorsque les Stars parcourent les quatre coins de la LNH, Ribeiro assure que le plaisir d'évoluer au sein d'un club gagnant le comble.

«J'ai pris de la maturité, mais il faut aussi avoir du plaisir à jouer au hockey. La direction de l'équipe a pris des décisions importantes en laissant partir des vétérans - Mike Modano, Sergei Zubov -, ce qui a permis à des jeunes de prendre plus de place, de se sentir plus à l'aise. Ça donne une équipe plus unie, plus jeune, une équipe au sein de laquelle chaque gars joue pour ses chums. Cette nouvelle philosophie et l'excellence de nos gardiens expliquent nos succès de cette année.»