Une demi-douzaine de joueurs du Canadien ont sauté sur la patinoire du Complexe Sportif Bell de Brossard pour un entraînement facultatif, lundi midi, à la veille du troisième affrontement entre le Canadien et les Penguins de Pittsburgh.

Il y avait parmi eux Andrei Kostitsyn, qui a été limité à 1:43 de temps d'utilisation dans la victoire du Canadien, dimanche.

L'aîné des frères Kostitsyn a participé de son propre chef à cet exercice optionnel, prétend Jacques Martin.

«Andrei peut nous aider dans une longue série, a indiqué l'entraîneur. Des joueurs connaissent des hauts et des bas et ont vu leur rôle et leur temps d'utilisation changer durant les séries, ou même en saison régulière.

«Mais on s'attend à plus de la part d'un joueur comme Andrei.»

Bel euphémisme.

Également sur la patinoire, lundi: le défenseur Jaroslav Spacek, qui tente encore de chasser les étourdissements liés à la labyrinthite qui le dérange depuis une dizaine de jours. C'est encourageant dans le cas du défenseur tchèque, mais il faudra quand même quelques journées sans symptômes avant qu'il puisse renouer avec l'action.

Nulle trace cependant d'Andrei Markov, qui va subir d'autres examens afin de déterminer l'étendue de sa blessure au genou droit. Aucun signal optimiste dans son cas, donc.

S'en tenir à l'identité de l'équipe

C'est la deuxième saison où Michael Cammalleri participe aux séries éliminatoires et il en profite à plein.

Avec huit buts en neuf rencontres, l'attaquant de 27 ans a vraiment retrouvé son rythme de la première moitié de saison... sinon plus.

Cammalleri dit avoir appris une ou deux leçons de son expérience en séries avec les Flames de Calgary l'an dernier.

«J'ai tout d'abord appris à quel point c'était agréable de jouer en séries et combien je voulais y retourner, a-t-il mentionné.

«Mais j'ai aussi retenu qu'en tant que groupe, nous étions sortis de nos habitudes pour tenter de vaincre les Blackhawks de Chicago au lieu de s'en tenir à ce qui constituait l'identité de notre équipe.»

Voilà qui est intéressant. Car le Canadien, à égalité 1-1 dans sa série face aux Penguins de Pittsburgh, pratique un genre de hockey qui lui a réussi jusqu'ici, mais qui en laisse plusieurs dubitatifs: combien de temps le Tricolore peut-il tenir en jouant de cette façon?

En répondant de la sorte, Cammalleri insiste sur l'importance de ne pas déroger au plan de match. Et c'est ce qu'a expliqué plus en détails le défenseur Josh Gorges.

«On sait ce que l'on veut faire, assure Gorges. On donne beaucoup de lancers? C'est correct, en autant que notre gardien voit la rondelle et que nous ne donnons pas de deuxièmes chances à l'adversaire.

«Une équipe aussi talentueuse que les Penguins va toujours se créer des chances de marquer. C'est sûr que l'on voudrait bien réduire leur nombre de tirs, mais si l'on libère le devant du filet qu'on les garde à l'extérieur de l'enclave, on va se donner une bonne chance de gagner.»

«Nous ne sommes pas le genre d'équipe qui peut se permettre d'être décontractée ou de prendre à la légère une seule présence sur la glace. C'est lorsqu'on se bat avec acharnement pour les rondelles libres qu'on est à notre mieux.

«Ce n'est pas joli, mais le hockey des séries n'est pas censé l'être non plus. C'est une guerre de territoire.»

C'est pas parce qu'on est petit...

Les réguliers ont eu congé d'entraînement, comme cela est devenu la norme à une période de l'année où les énergies sont précieuses et où elles sont dépensées à tous les deux soirs dans des matchs intenses.

Martin est également content de reposer des joueurs de plus petit gabarit qui goûtent à la médecine des Penguins.

On a fait grand état, avant le début de la saison, que les petits Canadiens n'avaient pas grandi avec l'acquisition de joueurs tels que Brian Gionta, Michael Cammalleri et Scott Gomez.

Aux quatre coins de la LNH, on n'hésitait pas à les qualifier de «schtroumpfs». Si bien que dimanche soir, à l'issue du deuxième match, le défenseur Kristopher Letang a déclaré qu'au contraire des Capitals de Washington, les Penguins allaient frapper les petits joueurs du Tricolore et les épuiser suffisamment de façon à ce que, «rendu au septième match, ils ne soient plus capables de suivre».

Selon Josh Gorges, le Canadien n'a à souffrir d'aucun complexe à propos de sa stature. Car les petits attaquants qui forment son noyau jouent gros.

«Ce sont des compétiteurs et ils ne se seraient pas rendus où ils sont s'ils ne l'avaient pas été, a mentionné Gorges.

«Ils n'ont pas peur d'aller dans les coins de patinoire ou d'être au coeur d'escarmouches.»

Selon Cammalleri - le Schtroumpf Marqueur? - le gabarit est une chose bien relative.

«Si Brian Gionta va batailler dans le coin de la patinoire avec un bonhomme de 6'4 et qu'il en ressort avec la rondelle, qui est le plus gros?», a-t-il demandé.

Bon point.

Photo: Robert Skinner, La Presse

Jaroslav Spacek tente encore de chasser les étourdissements liés à la labyrinthite qui le dérange depuis une dizaine de jours.