Le Tricolore a beau passer d'Alex Ovechkin à Sidney Crosby, les deux équipes qu'il aura rencontrées sont aussi différentes que le sont les deux super-vedettes.

«Il faudra certes apporter des ajustements en fonction de notre adversaire, mais ça demeure une question d'exécution», juge l'entraîneur Jacques Martin.

Il n'y a peut-être que 48 heures entre le dernier match face aux Capitals et le premier face aux Penguins, les joueurs sont déjà bien briefés.

«On s'attend à du jeu plus serré que contre les Capitals, a lancé d'emblée Maxim Lapierre. Les Penguins ont plus d'expérience et qui sont plus étanches défensivement.

«C'est sûr que ça va aussi être plus physique. Même leurs joueurs de talent peuvent jouer de façon robuste. Alors on s'attend à une guerre de tranchées.»

Le Canadien n'a fait que se défendre dans les deux derniers matchs de la série face aux Caps. Ce serait périlleux de vouloir prolonger l'expérience.

«On aura besoin de patiner un peu plus avec la rondelle et d'être un peu plus à l'attaque, a d'ailleurs admis Michael Cammalleri. Nous sommes capables de le faire. Nous l'avons fait à certains moments durant la série face aux Capitals, mais nous devons le faire mieux et plus souvent cette fois-ci.»

Jacques Martin reconnaît que ses hommes doivent remettre quelques ingrédients offensifs dans leur recette.

«C'est un élément que l'on veut et que l'on peut améliorer», a-t-il dit.

Contrer Crosby

Affronter les Penguins, c'est d'abord se frotter à Sidney Crosby, qui a non seulement inscrit quatre buts et six points en quatre matchs face aux Canadien cette année, mais qui semble au sommet de sa forme lors des présentes séries.

L'ayant, Hal Gill, qui transmet à son entraîneur des informations utiles reliées aux Penguins, a vu Crosby à l'oeuvre pendant un an et demi.

«C'est sûr que je l'ai vu pratiquer et jouer souvent, mais ce n'est pas comme s'il répétait toujours les mêmes manoeuvres, a toutefois rappelé Gill. « Il a vraiment plus d'un tour dans son sac. Et puis, si l'on s'attarde trop à contrer Crosby, c'est Evgeni Malkin qui va nous faire payer le prix!»

D'aucuns reprochent aux Capitals de Washington de ne pas avoir fait les ajustements nécessaires face à ce que leur proposait le Canadien.

Non seulement les Penguins risquent d'être plus vaillants à ce niveau, mais leur jeu d'ensemble est beaucoup plus complet.

« Je m'attends à ce que l'on voit beaucoup plus de jeux de passes, a prévenu Gill. Les Penguins bougent très bien la rondelle et leur jeu collectif est rapide. Ils excellent dans le mouvement circulaire.

«Il va falloir bloquer les couloirs de passes et de tir. On se doit aussi de bien jouer en équipe. C'est ce qui nous a permis de venir à bout des Capitals.

«Et évidemment, plus on passera de temps dans leur zone le mieux ce sera.»

Saveur québécoise

La série aura en outre une forte saveur québécoise puisque quatre joueurs des Penguins sont Québécois. Sans compter que Sidney Crosby a grandi en rêvant au Canadien.

«Ça va être le fun de jouer contre des gars de chez nous, admet Maxim Lapierre. Et pour eux, ce sera plaisant de jouer devant parents et amis à Montréal. C'est sûr qu'ils vont en mettre un peu plus.

«Il va y avoir de l'intensité et ce sera émotif.»

Lapierre sait que la commande sera lourde, mais il ne pense que son équipe tombera des nues devant le jeu que les Penguins offriront.

«Dans les deux dernières années, on les a suffisamment regardé jouer à la télé pendant l'été, a dit Lapierre.

«On n'a vu qu'eux et les Red Wings de Detroit, alors on sait à quoi s'attendre!»