On a beaucoup parlé, avant le début de la saison, de la nouvelle attitude que revendiquait Carey Price.

Mais Tomas Plekanec en est un autre qui est revenu de son été avec un autre état d'esprit.

On n'a jamais pu reprocher au centre tchèque son manque d'ardeur au travail.

Mais il semble être revenu cette année avec une sincère volonté de faire table rase sur les derniers mois.

Après avoir récolté 69 points durant la saison 2007-2008, ses problèmes avaient commencé en séries. Plekanec avait alors commenté son jeu en disant qu'il jouait «comme une fillette».

L'expression est restée et son jeu frileux dans la circulation lourde n'a paru que plus évident tout au long de la saison dernière.

Plekanec semble maintenant déterminé à se débarrasser de l'étiquette de fillette qu'il s'était lui-même collée.

«Je veux devenir un joueur plus salaud dans les coins de patinoire, a-t-il affirmé. J'essaie toujours de m'impliquer dans la circulation, mais tout est une question de confiance. C'est lorsque tu joues avec confiance que tu arrives premier sur la rondelle.

«Mais c'est clair que je veux devenir un peu plus 'rat' dans les coins de patinoire et bûcher pour faire mon chemin», a réitéré un Plekanec nettement plus détendu que la saison dernière.

Et, si l'on se fie aux cinq premiers matchs, plus tenace aussi.

Un défi de communication

Il faudra voir si les bonnes résolutions de Plekanec auront un impact sur le jeu d'Andrei Kostitsyn, ce mystère caché dans une énigme.

En attendant, le talentueux Biélorusse dit avoir retenu une leçon après avoir passé la moitié du dernier match sur le banc.

«L'entraîneur veut que je travaille plus fort», a-t-il dit.

Avec un frère à Hamilton, Alex Kovalev à Ottawa et Andrei Markov sur la liste des joueurs blessés, Kostitsyn n'a plus son environnement habituel.

«Rien n'a changé à part le fait que je dois parler plus anglais», assure-t-il cependant.

Compte tenu de la nature déjà réservée de Kostitsyn, comment Plekanec s'y prend-t-il pour maintenir la communication dans la situation actuelle?

Plekanec a pris une longue pause avant de répondre.

«On parle beaucoup, a-t-il dit en esquissant un sourire. Je pense qu'Andrei veut qu'on soit sur la même longueur d'onde.

«Je me suis toujours bien senti à ses côtés. J'ai toujours trouvé qu'il avait l'un des meilleurs tirs du poignet de la ligue, mais il doit absolument lancer plus souvent.

«On se parle en tchèque, en slovaque, en russe, en anglais. On essaie tout!»

L'énigme et la clé

Son nouveau compagnon de trio, Mike Cammalleri, essaie lui aussi quelques incursions auprès de Kostitsyn.

«C'est sûr qu'il est silencieux, mais on essaie de le faire sortir de sa coquille. J'ai quand même réussi à le faire sourire quelques fois ce matin!»

Mais Kostitsyn n'a pas souri lorsque les journalistes sont allés à sa rencontre.

«Ce n'est que le début de la saison, il n'y a que cinq matchs joués, a-t-il plaidé. Et lors des deux saisons précédentes, j'avais commencé lentement aussi.»

En effet, la saison dernière, Kostitsyn n'avait inscrit qu'un but et une passe à ses sept premières rencontres. Et il y a deux ans, il avait mis neuf matchs avant d'avoir une fiche semblable.

À toute bonne énigme il y a une clé.

Et celle que possède Kostitsyn pourrait faire la différence dans l'offensive du Canadien cette saison.