Plus que jamais, le plafond salarial dans la LNH fait sentir ses effets. Deux attaquants improductifs, Miloslav Satan à Pittsburgh et Brendan Morrison à Anaheim, ont été soumis au ballottage, hier.

Dans le cas de Morrison, les Ducks cherchent à s'en débarrasser pour permettre à des blessés de l'équipe de revenir au jeu sans faire exploser la masse salariale. Les Penguins, eux, veulent se départir de Satan pour avoir un peu plus de marge de manoeuvre financière et peut-être acquérir un autre joueur.

Gary Roberts, Martin Gerber, Jon Sims, Aaron Voros, Eric Reitz, Éric Perrin et Craig Adams ont aussi été placés au ballottage parce qu'ils sont difficiles à échanger.

Depuis deux jours, Bill Guerin à Long Island et Derek Morris à Phoenix, ne jouent plus parce qu'ils attendent d'être échangés. Le club qui accueillerait Guerin - probablement les Capitals de Washington, selon une majorité d'observateurs - chercherait à libérer de la masse salariale de façon à pouvoir absorber le salaire du capitaine des Islanders de New York.

Les Capitals pourraient toujours y parvenir en échangeant le centre Michal Nylander, mais celui-ci touchera 5,5 millions l'an prochain et 3 millions en 2010-2011, et donc il n'est peut-être pas si facile de le faire passer à un autre club.

À Philadelphie, le retour de Daniel Brière, dimanche, a signifié le renvoi dans la Ligue américaine de la recrue Claude Giroux et du défenseur Lasse Kukkonen, sans compter la perte de Glen Metropolit et Ossi Vaananen au ballottage, quelques jours.

Hier, le distingué collègue de TSN, Bob McKenzie, racontait que ces mêmes Flyers tentaient toujours d'acquérir le défenseur Jay Bouwmeester, des Panthers de la Floride, mais qu'ils devaient d'abord délester (encore) des contrats pour réaliser cette transaction. McKenzie parlait d'échanger Martin Biron aux Coyotes de Phoenix, qui l'échangeraient immédiatement à un autre club. Mais il faudrait l'accord de Biron puisque celui-ci détient une clause de non-échange.

Ces fameuses clauses de non-échange que détiennent désormais la majorité des joueurs autonomes sans compensation qui signent un contrat à long terme avec une nouvelle équipe.

Plusieurs échanges ont d'ailleurs avorté l'an dernier, entre autres Tomas Kaberle, Bryan McCabe et Pavel Kubina à Toronto, parce que ces derniers ont refusé de lever leur clause. Compliqué, non?

Voilà donc le portrait de la situation, en cette journée limite des échanges. Un portrait qui faisait dire à plusieurs agents, hier dans le papier de Richard Labbé dans nos pages, que la date limite des transactions pourrait bien être tranquille.

Il y aura sans doute plusieurs échanges, comme les autres années. Mais plusieurs autres transactions spectaculaires avorteront probablement à cause des contraintes budgétaires.

Non seulement le plafond salarial est-il contraignant, mais le fait qu'on s'attende à ce qu'il baisse de façon importante ces prochaines années complique les choses encore plus.

J'en parlais d'ailleurs à un agent d'expérience il y a quelques jours. Lui-même ne savait plus trop à quoi s'attendre pour aujourd'hui. Il rentrait de Toronto où se tenait l'assemblée annuelle des agents de joueurs et le président de l'Association des joueurs de la LNH, Paul Kelly, avait tenté de les mettre au parfum du mieux qu'il le pouvait.

«Je crois que certains DG pensent déjà à réduire leur masse salariale en prévision de la saison 2010-2011, a-t-il confié. Ça pourrait donner lieu à une journée tranquille, mais aussi à des transactions auxquelles on ne s'attend pas nécessairement. Les nouveaux vendeurs ne sont plus ceux qui ont des vétérans à offrir dans le seul but de rebâtir leur club avec des choix ou des espoirs.

«Les nouveaux vendeurs cherchent carrément à se débarrasser de salaires. Il ne faudrait donc plus s'étonner de voir des équipes encore dans la course pour une place en séries se débarrasser de joueurs importants pour mieux gérer leur budget futur. S'ils trouvent preneur, évidemment.»

Le problème, c'est que tous les clubs veulent obtenir des jeunes de talent peu payés et fuient comme la peste les vétérans surpayés. Donc, nombreuses possibilités d'échanges sont enrayées.

Le plafond salarial a ses qualités. Il permet aux clubs qui évoluent dans un petit marché de rêver à la Coupe Stanley au même titre que les autres. Mais en contrepartie, il limite le nombre de transactions (surtout pendant la saison), l'un des éléments qui suscite le plus de passion chez les médias et les fans.

Nous pourrons en tirer des conclusions encore plus claires à 16h.