Mike Weir a été nommé capitaine de l’équipe internationale en vue de la Coupe des Présidents 2024, qui aura lieu au Club de golf Royal Montréal. Dans une conférence de presse organisée au Centre Bell, mercredi, Weir a affirmé être ravi de pouvoir retourner là où il a marqué l’histoire du golf canadien.

En 2007, l’une des plus prestigieuses compétitions du monde du golf était de passage pour la première fois à L’Île-Bizard. L’équipe internationale et l’équipe américaine se livraient un duel âprement disputé. Dans les derniers affrontements individuels du dimanche, Gary Player a envoyé Weir dans la mêlée pour garder la formation dans le coup. Sa mission était costaude : affronter Tiger Woods. Cette année-là, l’Américain avait gagné le Championnat de la PGA.

« Gary Player a cru en moi pour m’opposer à Tiger, chez moi », explique le gaucher de 52 ans. Il se rappelle avoir bien commencé sa journée, mais Woods est revenu dans le match, « parce que c’est Tiger », ajoute Weir. Néanmoins, le Canadien a tenu bon pour l’emporter par un. Une victoire improbable qui le fait toujours sourire 15 ans plus tard. « Je pense que j’ai prouvé qu’on peut déjouer les pronostics. Qu’on peut gagner même si on est sous-estimé. »

Weir se rappelle l’ambiance électrique qu’avait générée sa victoire contre le meilleur joueur au monde et il espère que l’expérience sera similaire en septembre 2024. « J’espère même que ce sera encore plus gros et plus bruyant ! »

Un choix logique

Weir est sans contredit le plus grand joueur canadien de l’histoire, comme l’ont souligné avec éloquence de nombreux joueurs sur le circuit PGA Tour dans une vidéo présentée sur l’écran géant de l’amphithéâtre. Adam Hadwin a même décrit le nouveau capitaine comme étant « une inspiration pour tous les joueurs canadiens ».

Encore à ce jour, Weir est le seul Canadien à avoir remporté le Tournoi des Maîtres. Avec ses huit victoires sur le circuit PGA Tour et ses cinq participations à la compétition, il était le candidat tout indiqué pour tenter de mener l’équipe internationale à sa deuxième victoire. Seul le tournoi de 1998 a été à l’avantage des joueurs internationaux, en 28 ans d’existence.

Au-delà de ses résultats en tant que joueur, Weir a assisté Trevor Immelman, Ernie Els et Nick Price, capitaines des trois anciennes éditions. « J’ai beaucoup appris en tant que cocapitaine. Maintenant, comme Scotty Bowman l’a déjà dit : il faut savoir s’adapter. »

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Luc Bertrand, Caroline Proulx, Ryan Hart et Mike Weir

La priorité de Weir d’ici deux ans sera de préparer son équipe au gros défi qui l’attend. Il y a quelques mois, lors du plus récent tournoi, 9 des 16 meilleurs joueurs au monde étaient présents pour l’équipe américaine.

Selon le Canadien, la force sur laquelle devra s’appuyer son équipe est l’unité : « C’est un évènement qui rassemble les joueurs de partout. Il y a une vraie unité maintenant, même si les joueurs viennent d’endroits différents sur la planète. »

Ça fait longtemps que Weir rêvait à ce moment. Il s’agit d’un « honneur immense » d’avoir été promu à ce poste. Il reste à savoir qui sera son homologue du côté américain. « Il y a un gars à qui je pense, s’est-il exclamé à la blague. Si Tiger peut être là, bien sûr. Ils ont tellement de bons candidats. »

Ce qui rassure Weir, c’est que l’équipe internationale devient de plus en plus compétitive. En septembre dernier, ce groupe en apparence diminué a bien failli ébranler les colonnes du temple, notamment grâce au brio des membres coréens.

Pour ce qui est des Canadiens, Weir est optimiste. Mackenzie Hughes et Adam Svensson ont déjà remporté un tournoi depuis le début de la saison et des joueurs comme Corey Conners et Adam Hadwin pourraient imiter leurs deux compatriotes d’ici la fin de la saison.

Des retombées considérables

La venue des meilleurs joueurs au monde ne fera pas uniquement le bonheur des amateurs de golf. Aux dires de la ministre du Tourisme du Québec, Caroline Proulx, et du directeur général de la Coupe des Présidents, Ryan Hart, les retombées pour la Ville de Montréal et pour la province seront intéressantes.

Mme Proulx a confirmé que le gouvernement du Québec allait s’impliquer à hauteur de 6,5 millions de dollars pour organiser l’évènement. En revanche, les retombées économiques sont évaluées à 75 millions de dollars.

« Avec les images, nous allons pouvoir séduire les gens du monde entier », a lancé la ministre.

Le sourire d’Arthur

PHOTO KEYUR KHAMAR, PGA TOUR

Révélé dans La Presse il y a quelques semaines, le jeune Arthur Brault a pu rencontrer le légendaire Mike Weir au Centre Bell, mercredi matin. Jeune golfeur prometteur, Arthur a failli perdre la vue il y a quelques mois après un bête accident. Le golf l’a sauvé et il est l’un des beaux espoirs québécois. Il a pu serrer la pince de Weir, prendre un cliché avec lui, en plus d’avoir pu toucher au trophée de la Coupe des Présidents.

Lisez l’article de La Presse sur Arthur Brault